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Communiqué de l’ASAF : OPERATION « SANGARIS » :


La France vient de lancer l’opération « Sangaris » en République centrafricaine (RCA), pays de 4,5 millions d’habitants et de 630 000 km2 (soit l’équivalent de la Métropole et de la Guyane).

(7 décembre 2013)....

La France vient de lancer l’opération « Sangaris » en République centrafricaine (RCA), pays de 4,5 millions d’habitants et de 630 000 km2 (soit l’équivalent de la Métropole et de la Guyane).

Cet engagement militaire attendu depuis plusieurs semaines, vise à soutenir une force multinationale africaine dont la mission est de ramener la paix dans ce pays ami déchiré par une violence initiée de l’étranger.

De nombreuses exactions ont déjà été commises depuis mars 2013 par des milices composées de rebelles centrafricains et de bandits musulmans venus du Soudan et du Tchad qui mettent en coupe réglée la République centrafricaine dont la population est composée pour l’essentiel  de chrétiens.

L’ASAF estime que l’intervention de la France est justifiée compte tenu des exactions dont est victime la population centrafricaine et des risques qui pèsent sur nos ressortissants. Notre engagement au nom de nos valeurs sert naturellement nos intérêts stratégiques en raison de la situation géographique de ce pays qui est une zone clef pour la stabilité de l’Afrique.

L’ASAF demande au président de la République, chef des armées, au Premier ministre et au ministre de la Défense d’expliquer aux Français, non seulement les raisons humanitaires de notre engagement mais également le but politique recherché.

L’adhésion de la population à cet engagement et le soutien dont l’armée doit bénéficier durant toutes les opérations au cours desquelles il y aura sans doute des morts et des blessés,  est à ce prix. Cette explication est indispensable et urgente.

L’ASAF rappelle que notre armée, avec des moyens sans cesse réduits est déjà  engagée sur terre et sur mer dans une dizaine d’opérations en Afrique en Amérique et en Asie (Guyane, Balkans, Liban, Afghanistan, Mali, Côte d’Ivoire, Tchad et océan Indien).

Elle devra,  en RCA, neutraliser un ennemi dont le mode d’action principal est de terroriser la population pour obtenir leur soumission. Elle juge contreproductif d’affirmer aujourd’hui que l’opération sera de courte durée.

Le maintien de nos forces au-delà de ce délai pourrait-être perçu comme un échec ; un retrait à cette échéance mais sans stabilité politique entraînerait très vite un retour à la situation de troubles actuelle.

Enfin L’ASAF propose de revoir à la hausse, le projet de loi de programmation dont le budget est déjà amputé avant même d’être voté. Il apparaît nécessaire de revenir sur certaines réductions d’effectifs envisagées pour permettre de conduire les opérations en cours et à venir dans des conditions supportables par le personnel des unités et leurs familles.

Les opérations « Sangaris » et « Serval » nous obligent à quitter l’approche trop exclusivement financière du calcul des ressources allouées à la Défense pour lui substituer une logique plus réaliste et opérationnelle.

L’ASAF assure nos soldats, marins et aviateurs de son soutien indéfectible au moment où ils sont engagés à nouveau dans une opération difficile.

Elle poursuivra inlassablement son action de sensibilisation et d’information auprès des Français pour que notre pays dispose, en permanence, d’une armée forte et cohérente, soutenue par tous les citoyens.

Henri PINARD LEGRY

Président de l’ASAF