ACQUISITION : Emmanuel Macron veut s’offrir son « Air Force One »

Posté le mercredi 27 décembre 2017
ACQUISITION : Emmanuel Macron veut s’offrir son « Air Force One »

Emmanuel Macron souhaite s'offrir un Airbus A319 neo à usage gouvernemental d'une valeur estimée entre 130 et 150 millions d'euros. Mais la polémique du vol Tokyo-Paris d'Edouard Philippe a reporté la commande de cet appareil. Après "Air Sarko One" et son A330 d'occasion, voici "Air Macron One".

Selon des sources concordantes, Emmanuel Macron veut s'offrir un Airbus A319 neo à usage gouvernemental d'un montant estimé entre 130 et 150 millions d'euros. Cet appareil, qui doit être acheté par la direction générale de l'armement (DGA), rejoindra l'ETEC, l'escadron de transport, d'entraînement et de calibrage de l'armée de l'air. L'Élysée aurait initialement souhaité qu'une commande soit passée très, très rapidement, avant Noël, mais la polémique sur le voyage Tokyo-Paris d'Édouard Philippe a entraîné son report et son annonce. Elle pourrait néanmoins être annoncée début 2018. C'est bien sûr le budget des armées qui va supporter le coût budgétaire de cette commande si elle est confirmée alors que 798 millions d'euros sont encore gelés par Bercy, selon un rapport de Joël Giraud, rapporteur général de la loi de finances rectificative (LFR). Le projet de cette commande d'un A319 neo par l'État remonte à plus d'un an. Soit avant l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée.

 

Aux armées de payer

Menée par l'armée de l'Air, une réflexion a été lancée à la suite de la panne du système de commande de l'A330 présidentiel à Lima lors d'un voyage d'une semaine en Polynésie et en Amérique latine de François Hollande en février 2016. Elle entre dans le renouvellement de la flotte de l'ETEC. La DGA et l'armée de l'Air ont travaillé en coopération sur ce dossier, qui a semble-t-il connu depuis un an des hauts et des bas. Il y a trois semaines environ, le dossier s'est à nouveau accéléré pour faire... pschitt mercredi matin en raison de la polémique autour du vol Tokyo-Paris en jet privé du Premier ministre, qui a coûté 350 000 euros. Le gouvernement avait semble-t-il souhaité faire des économies sur l'utilisation des appareils de l'ETEC comme l'avait expliqué le 10 novembre à l'Assemblée nationale Christophe Castaner.

Pour les dépenses liées aux avions de l'ETEC, "il est proposé, avait-il assuré, une baisse de 11 %, ce qui est significatif, par la limitation du recours à l'avion présidentiel, l'A330, la suppression de l'accompagnement systématique d'un avion de secours, ainsi qu'en encadrant plus étroitement les déplacements des délégations et le niveau de prestations et par l'utilisation plus régulière de la billetterie aérienne plutôt que des avions privés". Ce n'est pas gagné... L'ensemble de la flotte a fait l'objet d'un rajeunissement à partir de 2007 sur décision de Nicolas Sarkozy. Cette opération, qui a démarré en février 2008 et s'est terminée en octobre 2012, a permis de renouveler une partie de la flotte, qui comptait deux Airbus A319 CJ, quatre Falcon 50 et deux Falcon 900. Elle a déjà permis d'accroître le rayon d'action grâce à l'A330-200 en remplaçant les deux Airbus 319 par un appareil dépassant les 12.000 km pour atteindre les capitales d'Asie sans escale. Cet appareil garantit la continuité de l'action présidentielle et gouvernementale, grâce à des capacités de communication modernes, variées et sécurisées. L'A330 a été acheté d'occasion à Air Caraïbes, ses moteurs ont été remplacés par des moteurs neufs. Soit un coût de 217 millions d'euros. En parallèle, les deux Airbus 319 ont été vendus pour un montant de 62 millions d'euros. Les quatre Falcon 50 ont été cédés à la Marine pour être transformés en avions de surveillance maritime. Le remplacement des deux Falcon 900 a été reporté compte tenu de leur activité prévisionnelle. Ils peuvent rester en service jusqu'à 2020 et, selon nos informations, pourraient être remplacés à cet horizon par des Falcon dernier cri de Dassault Aviation, le 8X, entré en service en 2016.

 

Une flotte composée de sept appareils

Depuis fin 2011, cette flotte, qui sert également à des missions d'opération sanitaire, compte sept appareils : un Airbus A 330-200 et six Falcon (deux 7X, deux F 2000LX et deux 900). Selon un rapport du ministère de la Défense, le coût d'acquisition des sept appareils s'est élevé à 432 millions d'euros : 217 millions pour l'A330, 95 millions pour les deux Falcon 7X, 64 millions pour les deux Falcon 2000 et 56 millions pour les deux Falcon 900. En se fondant sur le coût complet à l'heure de vol calculé par l'armée de l'Air pour 2014, et en estimant que le nombre d'heures de vol sera chaque année identique à celui constaté en 2013, le coût complet sur trente ans peut être estimé à 950 millions d'euros pour l'A330, 313 millions pour les Falcon 7X, 264 millions pour les Falcon 2000 et 397 millions pour les Falcon 900, soit un total de 1,924 milliard d'euros, selon un rapport du ministère des Armées. En 2013, le coût horaire de l'A330, qui n'est utilisé en principe que pour des vols hors d'Europe, s'élevait à 20 776 euros, celui du Falcon 7X à 4.742 euros, du Falcon 2000 (4 251 euros) et du Falcon 900 (3 998 euros).

 

Source: La Tribune

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