ARMEE DE TERRE : Le drone tactique Patroller de Safran équipera l'armée de Terre française.

Posté le lundi 25 janvier 2016
ARMEE DE TERRE : Le drone tactique Patroller de Safran équipera l'armée de Terre française.

 

Drone tactique : le Patroller de Safran gagne la compétition 

Le drone tactique Patroller de Safran équipera l'armée de Terre française

 

L'armée de Terre a choisi le Patroller de Sagem (groupe Safran) dans la compétition sur le drone tactique (SDT). Thales avec le Watchkeeper perd un marché de 300 millions d'euros. Et le choix de la direction générale de l'armement (DGA) s'est porté sur le Patroller de Sagem (groupe Safran) à l'issue d'une compétition qui a duré plus de deux ans et portait sur l'acquisition d'un nouveau système de drone tactique (SDT) au profit de l'armée de Terre, selon une source proche du dossier.

Thales qui proposait le Watchkeeper, un drone de conception israélo-britannique, a été recalé alors qu'il a pourtant longtemps fait figure de favori. C'est aussi une claque à la coopération franco-britannique, la British Army ayant des Watchkeeper. Le marché remporté par Sagem, qui détenait déjà le marché des drones tactiques avec le Sperwer, porte sur deux systèmes, composés de cinq vecteurs aériens chacun, auxquels il faut rajouter quatre autres vecteurs destinés à la formation des pilotes. Soit au total 14 vecteurs aériens pour un prix de l'ordre de 300 millions d'euros auquel semble-t-il, il faut rajouter 10 ans de maintien en condition opérationnelle (MCO).

Le Patroller vainqueur technique

Pourquoi ce choix? A priori, le Patroller ne gagne pas la compétition sur le prix, les deux industriels ayant sensiblement fait la même proposition financière à la DGA. Mais l'avion "dronisé" de Sagem a finalement séduit l'armée de Terre en raison de ses capacités techniques, notamment la charge utile optronique très performante, basée sur les acquis du PEA Boom financé par la DGA et développée par Optrolead, la filiale à 50-50 entre Thales et Sagem. « Elle est bluffante », selon une source proche du dossier.
En outre, la plateforme, qui a été jugée « robuste et sûre », dispose d'une capacité d'endurance de 12 à 14 heures, loin des 8 heures demandées dans l'appel d'offres. Le Patroller a également une capacité à pouvoir voler en France. Ce qui est un plus pour l'armée de Terre.

 

La filiale défense de Safran avait réalisé en novembre 2014 avec son drone Patroller « un ensemble d'essais en vol permettant de démontrer la faisabilité d'intégration d'un drone dans un espace aérien partagé suivant la réglementation de l'aviation civile et les procédures du contrôle aérien ». D'ailleurs, il n'est pas exclu que l'armée de Terre mette un pilote dans la boucle pour certaines missions. En outre, le Patroller dispose d'une modularité qui, liée à une capacité d'emport élevée, permettra l'intégration de nouveaux capteurs et, à terme, d'armement tels que les roquettes guidées laser et le missile antichar MMP de MBDA.

 

 

Un Patroller  made in France 

Le Patroller permet enfin de pérenniser et/ou de créer des emplois en France. A l'exception notamment du vecteur fabriqué (ES15) par l'allemand Stemme (5 % de l'ensemble du système), l'emploi est localisé à 80% en France (contre 30% pour le Watchkeeper). Plus d'une vingtaine de PME et sociétés françaises sont associées au projet pour réaliser des éléments clés du système Patroller. Pour autant, ce critère made in France n'entrait pas dans les spécifications de l'appel d'offres français. La filiale de Safran assurait que le Patroller sera fabriqué en France, notamment sur les sites de production de Sagem, à Poitiers, à Fougères (cartes électroniques) et surtout à Montluçon, et développé dans le centre de recherches d'Eragny-sur-Oise. Aujourd'hui, Sagem emploie une centaine d'emplois à la fabrication des Sperwer (drone tactique). Le succès du Patroller pourrait aider et à la création et au maintien de 250 à 300 emplois, dont la centaine qui travaille déjà sur le Sperwer. Sans un contrat Patroller, c'était des emplois (actuels et futurs) qui étaient menacés.

 

 

 

 

Michel CABIROL

 

Source : La Tribune