ELECTIONS PRÉSIDENTIELLES : Engagements d’Emmanuel MACRON pour l'aéronautique civile et militaire.

Posté le mercredi 26 avril 2017
ELECTIONS PRÉSIDENTIELLES : Engagements d’Emmanuel MACRON pour l'aéronautique civile et militaire.

1) Emmanuel Macron s'engage à augmenter le budget de la défense progressivement lors du quinquennat avec pour objectif d'atteindre 2 % du PIB d'ici 2025. A quel rythme exactement se fera l'augmentation du budget ?

Emmanuel Macron est particulièrement conscient qu’en matière budgétaire, nos armées ne peuvent plus attendre : le renouvellement des forces de dissuasion, la modernisation des moyens militaires conventionnels, le comblement de certains déficits criants dans nos capacités rendent absolument indispensable un effort particulièrement appuyé. C’est pourquoi nous prévoyons d’augmenter notre effort de défense, en portant les ressources de la défense à 2% de la richesse nationale, mesurée en termes de Produit Intérieur Brut, en 2025. C’est un objectif très ambitieux : si on tient compte des hypothèses actuelles de croissance du PIB dans les prochaines années, ce budget atteindra, hors pensions et hors surcoûts OPEX, plus de cinquante milliard d’euros en 2025, contre trente-deux en 2017. Le point de passage en 2022 correspondra à une augmentation du budget  de près de 10 milliards d’euros.

Cet effort s’inscrira dans une planification à long terme. Il faut, là-dessus, tirer les enseignements des profondes modifications de notre environnement stratégique et des perspectives révisées d’engagement de nos forces. Nous engagerons donc, dès après l’élection, l’élaboration d’un nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, qui définira les grands termes d’une planification de notre défense pour les quinze années à venir. Ce Livre blanc sera remis au Président de la république au plus tard en décembre de cette année, de façon à ce que nous puissions engager, dès début 2018, l’élaboration d’une nouvelle loi de programmation militaire pour la période 2019-2025. Cette programmation est indispensable pour donner de la visibilité tant à la communauté militaire qui s’engage dans un métier particulièrement exigeant qu’aux investisseurs de nos industries.

 

2) Quels seront les principaux axes d'effort dans le domaine capacitaire, en particulier dans le domaine aérien ?


En premier lieu, nous entendons maintenir nos capacités de dissuasion sur le long terme, fondées sur les composantes aéroportées et océaniques, complémentaires l'une de l'autre. Dans le domaine aéronautique, cela impose le renouvellement de la composante aéroportée. En particulier, il sera nécessaire de maintenir au plus haut niveau l'avion de combat Rafale en engageant sa modernisation. Il sera également nécessaire d'accélérer le renouvellement de nos avions ravitailleurs hors d'âge, essentiels à la chasse.

Ensuite, dans le domaine conventionnel, il s’agira d’accélérer les programmes des hélicoptères interarmées, des drones MALE et il faudra poursuivre le renouvellement de l'aviation de transport, extrêmement sollicitée actuellement sur nos différents théâtres d'opération.

Lors du mandat d’Emmanuel Macron, il sera nécessaire de préparer le remplacement de nos grands équipements d'aujourd'hui. Nous souhaitons que soit élaborée une feuille de route pour la composante non habitée de l'aviation de combat. Une concertation avec nos partenaires européens, en particulier Britanniques et Allemands sera engagée pour étudier les opportunités de coopération sur ces grands équipements.

Ces acquisitions devront s'accompagner d'un chantier d'amélioration de la disponibilité des matériels aéronautiques. Cela constituera un objectif majeur du quinquennat.
En outre, il n'y a pas d'autonomie stratégique sans maîtrise du renseignement. Dans le domaine spatial, nous poursuivrons l'effort de renouvellement de nos moyens spatiaux d'observation et d'écoute. Il faudra également renforcer nos moyens d’alerte et de surveillance de l’espace. Pour finir, nous avons la conviction que le numérique va révolutionner l'art de la guerre, en particulier dans le domaine du combat aérien. Les armées doivent s'y préparer.

Les armées françaises sont actuellement très accaparées par les opérations, bien au-delà des scénarios envisagés par le Livre Blanc. Ce rythme d'opération peut-il être conservé ?
C’est bien la situation sécuritaire exceptionnelle que nous connaissons (terrorisme islamique, retour des politiques de puissance) qui  conduit la France à être présente sur de nombreux terrains d’opérations extérieurs (notamment dans la bande sahélo-saharienne et en zone irako-syrienne). La France reste l’une des rares puissances mondiales à être en mesure de conduire ces opérations avec un tel professionnalisme. Je salue l’engagement de nos soldats, femmes et hommes qui œuvrent au péril de leur vie pour notre sécurité et pour la stabilité internationale.

Nous maintiendrons une stratégie extérieure qui permettra de lutter avec force contre le terrorisme à ses racines, avec la détermination à bâtir des solutions politiques pour construire une paix durable et assurer le développement des pays aujourd’hui déstabilisés. Mais de l’avis des chefs militaires et des meilleurs observateurs, les contrats opérationnels définis dans le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013 sont aujourd’hui trop étroits par rapport à la réalité de nos engagements actuels et prévisibles. Nous engagerons donc leur révision, pour les adapter aux évolutions stratégiques auxquelles nous assistons.

 

4) La France doit-elle lancer un programme de construction d'un nouveau porte-avion ? Peut-on espérer, à terme, opérer deux bâtiments de ce type  ?


Un porte-avions est une capacité indispensable pour assumer notre défense nationale, à la fois en matière d’intervention et de dissuasion. C’est un magnifique outil de souveraineté et de diplomatie, et la construction de navires aussi complexes témoigne de l’excellence de notre industrie. Nous oeuvrerons donc pendant le quinquennat pour que cette capacité soit pérennisée.

Aujourd’hui, la permanence du groupe aéronaval à la mer est obérée par les périodes d’entretien lourd du porte-avions, qui le rendent indisponible 18 mois tous les 7 ans. Et devant l’étendue de la menace à laquelle nous faisons face, ce « trou » dans nos capacités aéronavales pose question.

Nous confierons le soin à la commission qui rédigera le prochain livre blanc (qui devra être rendu avant la fin 2017) de répondre à la question « 1 ou 2 porte-avions ». Nous sommes évidemment très conscients des enjeux financiers associés à de telles décisions. Dans tous les cas, nous lancerons une phase d’études, préalables à la construction d’un nouveau porte-avions. Cette phase d’étude servira a minima pour la construction du successeur du Charles de Gaulle.

 

5) Quels sont les engagements d'Emmanuel Macron concernant le lancement de la cinquième tranche de production de l'avion de combat Dassault Rafale ?

Tout d’abord, l’aviation de chasse est un outil absolument indispensable pour la dissuasion et le conventionnel : on le constate tous les jours lors des opérations extérieures. Le succès du Rafale à l’exportation a par ailleurs conduit à une réduction sensible des livraisons à l’armée de l’Air. Il faudra donc les reprendre pour compléter la quatrième tranche en cours. Il conviendra ensuite, dans le cadre de la future loi de programmation, de prévoir la modernisation de notre aviation de combat, en particulier par la 5ème tranche du programme Rafale, afin de remplacer les Mirage 2000 et les premiers Rafale livrés qui arriveront en fin de vie dans la dernière partie de la prochaine décennie.

 

6) La filière française de l'aérospatiale et de défense juge vital le maintien du budget de 1 Md€ que consacre chaque année le ministère de la Défense à la R&T. Quels sont les engagements d'Emmanuel Macron ?

Le maintien de cette filière d'excellence est indispensable à notre autonomie stratégique. En outre, cette filière est porteuse d'innovation et de croissance, pour les avionneurs, les équipementiers et l'industrie des missiles.

Les investissements dans le domaine aéronautique que je viens d'évoquer et l'accroissement de l'effort annuel en matière de R&T du ministère à 1Md€, contre 730 M€ actuellement permettront de soutenir cette filière au meilleur niveau mondial.

Au-delà, nous tâcherons d’avoir une politique de soutien à l’innovation duale plus efficace et plus agile pour garantir notre souveraineté technologique et numérique notamment dans le champ de l’intelligence artificielle.

 

7) Depuis 2010, le budget consacré à la recherche aéronautique civile a été divisé par trois. Emmanuel Macron s'engage-t-il à inverser la tendance ? Si oui, dans quelles proportions ?

En tant que Ministre chargé de l’Industrie, il s’est mobilisé à plusieurs reprises pour accélérer le soutien public tant à des grands programmes aéronautiques, en particulier ceux portés par Airbus Helicopters, qu’aux projets collaboratifs proposés par la filière aéronautique réunie au sein du CORAC. Nous savons à quel point ces grands programmes sont structurants pour notre tissu industriel partout en France ; nous savons aussi, pour en avoir vu les premiers fruits au salon du Bourget en 2015, la grande qualité des travaux du CORAC. Sous le prochain quinquennat, nous nous assurerons que l’Etat continue à être le partenaire de la filière aéronautique qu’il a toujours été.

 

8) Les PME de la filière aérospatiale et de défense sont très satisfaites du dispositif Crédit Impôt Recherche, Emmanuel Macron s'engage-t-il à maintenir et à améliorer ce dispositif ?

Nous sanctuariserons le Crédit Impôt Recherche (CIR) sur la durée du quinquennat, tout en simplifiant la mécanique administrative pour en bénéficier. Pourquoi ? Parce que ce dispositif, s’il est certainement perfectible à la marge, a démontré son efficacité. Pour que le plus grand nombre d’entreprises en bénéficient, notamment les petites et moyennes, la priorité en la matière, c’est la stabilité.   

Jean-Jacques BRIDEY
Député - Membre de la Commission de la Défense et des Forces Armées
Conseiller Défense de Emmanuel Macron

 

Source : Air & Cosmos (http://www.air-cosmos.com/les-engagements-d-emmanuel-macron-pour-l-aeronautique-civile-et-militaire-93573)

 

 

 

Source : Air et Cosmos