MARINE NATIONALE : Encore un niveau d’activité record pour la flotte française. LIBRE OPINION de Vincent GROIZELEAU.

Posté le dimanche 14 janvier 2018
MARINE NATIONALE : Encore un niveau d’activité record pour la flotte française. LIBRE OPINION de Vincent GROIZELEAU.

Depuis plusieurs années, la Marine nationale connait une activité particulièrement soutenue, marquée notamment par une augmentation des opérations sur 5 théâtres opérationnels maritimes, contre 2 prévus par le dernier Livre Blanc sur la Défense. 2017 a suivi la tendance des trois années précédentes, avec un niveau record de sollicitation. Et même une extension géographique de l’activité navale française puisqu’avec la mise en service du patrouilleur polaire L’Astrolabe, qu’elle arme, la marine retourne en Antarctique pour la première fois depuis 50 ans.

Les sous-marins comme les appareils de l'aéronautique navale sont sur tous les fronts, y compris pour les Rafale Marine qui, en l'absence du Charles de Gaulle, ont été déployés à plusieurs reprises au Levant en 2017 pour intervenir contre Daech depuis des bases terrestres.

La Force d’Action Navale, qui regroupe les 98 bâtiments de surface de la flotte et compte 10 200 marins, dont 8 874 embarqués, a quant à elle maintenu en moyenne 33 bateaux en permanence à la mer, soit un tiers de ses effectifs.

Preuve de cette activité très soutenue, la FAN a comptabilisé en moyenne 104 jours de mer (JDM) et 131 jours d’absence du port base (JABP)  pour ses unités hauturières en 2017. C’est un peu moins qu’en 2016 (108 JDM pour 135 JABP), ce qui s’explique en fait par l’indisponibilité durant toute l’année dernière du porte-avions, en refonte à Toulon et qui avait en 2016 effectué 117 jours de mer.

Pour l’an dernier, la palme du bâtiment le plus actif revient à la frégate de défense aérienne Forbin, avec 158 JDM pour 198 JAPB. Suit le bâtiment de projection et de commandement Mistral (153 JDM, 197 JABP) et la frégate antiaérienne Jean Bart (142 JDM, 187 JAPB).

 

Diversité des missions

Les missions demeurent très variées, allant de l’engagement contre le terrorisme en Méditerranée orientale et au Moyen-Orient à la lutte contre le narcotrafic aux Antilles, en océan Indien et en Polynésie, en passant par l’immigration clandestine en Méditerranée, mais aussi à Mayotte et en Guyane, ou encore la police des pêches en Nouvelle-Calédonie et dans le canal du Mozambique. Des missions d’action de l’Etat en mer qui sont aussi conduites dans d’autres zones.

Dans le même temps, la marine doit faire face au retour des Etats-puissances, marqué par un développement des capacités et/ou des déploiements des marines chinoise, russe ou encore indienne. Cela se traduit par exemple par un regain d’activité sous-marine en Atlantique nord, où la France a par conséquent renforcé sa présence navale.

Par ailleurs, les tensions en Asie et les actions en faveur du maintien de la liberté de naviguer dans certaines zones se poursuivent, avec par exemple le déploiement l'année dernière de la frégate multi-missions Auvergne en mer de Chine. S’y ajoutent des missions permanentes, comme le maintien d’une présence dans le golfe de Guinée.

 L’intensification de l’activité de la Marine nationale porte donc sur l’ensemble du spectre opérationnel, y compris les opérations de sauvetage en mer ou les interventions humanitaires puisque ses unités basées aux Antilles ainsi que le BPC Tonnerre ont été mobilisés suite au passage de l’ouragan Irma à Saint-Martin et Saint-Barthélemy en septembre dernier.



Vincent GROIZELEAU
(Mer et Marine)
Extrait

Site de rediffusion : www.asafrance.fr

 

Source : www.asafrance.fr