INTERVIEW du Général Didier Castres : « Nous faisons face à des crises mondialisées »

Posté le vendredi 17 juillet 2015
INTERVIEW du Général  Didier Castres : « Nous faisons face à des crises mondialisées »

A l’occasion du 14 Juillet, le général de corps d’armée Didier Castres, le patron des opérations de l’armée française, livre, dans sa première interview, son analyse des menaces et des mutations de l’ennemi et des réponses à y apporter.


Ancien élève de Saint-Cyr, le général de corps d’armée Didier Castres a choisi l’infanterie de marine, ce qui l’a conduit du 2e Rima du Mans en 1983, comme chef de section, au 21e Rima de Fréjus, au début des années 2000, comme chef de corps. Agé de cinquante-six ans et père de 4 enfants, il a été adjoint au chef d’état-major particulier du président de la République de 2005 à 2009, avant d’être nommé chef du CPCO, le centre névralgique de l’armée, puis sous-chef d’état-major Opérations, poste qu’il occupe depuis 2011.

La première mission d’une armée c’est de battre son ennemi. Peut-on battre militairement Daesh ?

Militairement, le pseudo Etat de Daesch sera défait lorsque nous aurons rompu la cohérence et l’unité de ses forces militaires. Je ne dis pas que cela va arriver dans quinze jours ou d’ici à la fin de l’année, mais militairement Daesch ne pourra pas résister à la puissance militaire de la coalition. C’est une question de patience et de persévérance. Mais battre militairement Daesch ne résoudra pas définitivement le problème. Les bombes triomphent rarement des idées. Elles en triomphent d’autant moins qu’aujourd’hui, cette crise à défaut d’être mondiale est mondialisée. Si la dimension sécuritaire se concentre sur un espace géographique défini, ce qui l’alimente provient du monde entier : transferts de technologies, flux financiers, propagande, filières de recrutements. Il faut donc combiner et coordonner des actions sur l’ensemble des leviers qui entretiennent la crise, partout où sont ces leviers. Il faut regarder les crises dans leur globalité et pas au microscope…

Vous parlez même d’un champ de bataille 3.0. C’est quoi ?

Une crise est un organisme vivant, qui se développe, se rétracte, qui s’embrase ou s’éteint. On ne peut pas plaquer du mécanique sur du vivant. Or, on applique trop souvent du ‘’ prêt-à-porter ’’ plutôt que du ‘’sur-mesure’’. Chaque crise nécessite que la réponse se modèle sur la courbe des événements. Actuellement, cette courbe dessine un cadre nouveau que j’appelle aux standards 3.0. Actuellement 4 ou 5 éléments de contexte doivent éclairer tous nos travaux de planification des opérations militaires.

Lesquels ?

Le premier, c’est une forme d’inversion des modèles traditionnels de nos adversaires. Des bandes criminelles, terroristes ou maffieuses tentent de s’ériger en Etat, par une forme de territorialisation, par la mise en place des fonctions régaliennes d’un Etat, armées, justice, monnaie, administration…c’est ce que fait Daesch. A l’inverse, des Etats agissent par l’intermédiaire de bandes. Les uns n’étant pas fréquentables et les autres niant toute responsabilité dans une crise, ceci pose la question de la finalité de l’emploi de la force : est-elle toujours le prolongement de la politique par d’autres moyens ?

Et les autres éléments de contexte ?

Le deuxième, c’est la continuité entre crises extérieures et sécurité intérieure. Cette continuité nous impose une coordination beaucoup plus forte entre les armées qui conduisent la ‘’bataille de l’avant’’ en opérations extérieures et les services de l’Etat qui assurent la protection de nos concitoyens sur le territoire national. Nous sommes résolument entrés dans l’ère de ‘’l’inter’’ : inter agences, interministériel et international. D’ailleurs et pour la première fois, tous les services de renseignement français sont réunis au centre de planification et de conduite des opérations ! C’est un énorme pas en avant. Le troisième point, qui modèle l’environnement est une forme d’érosion du droit international qui ne constitue plus systématiquement une référence commune dans la résolution des crises. Il est ignoré par des organisations de type Daesch ou Al Qaëda, contesté par certains et contourné par d’autres. Le dernier point de contexte que je voudrais évoquer pour être bref est une forme de « war fatigue occidentale »...

... sur le plan militaire ou plus globalement sur celui des opinions publiques ?

La « war fatigue » affecte des pays qui sont en guerre depuis quinze ans, comme les Etats-Unis et nombre de leurs alliés et qui se sont battus sans discontinuer en Irak et en Afghanistan. Le coût financier, le coût humain et parfois le coût politique expliquent la prudence à s’engager à nouveau dans des opérations longues, risquées et dont ils ne perçoivent pas la menace directe et imminente sur leurs intérêts.

Il existe néanmoins des alliances ?

Une des conséquences de cette « war fatigue », est que les opérations militaires d’aujourd’hui ne se superposent plus exactement aux alliances militaires traditionnelles, l’OTAN ou l’Union européenne. Pour chaque opération, une coalition ad hoc est constituée. Cela nous conduit à nous engager avec des partenaires qui peuvent avoir des standards militaires, des cultures opérationnelles très différentes des nôtres. Cela pose de vraies questions. Jusqu’où pousse-t-on l’interopérabilité technique, au risque de ne plus pouvoir s’engager avec des partenaires qui n’ont pas les mêmes normes ? Comment intégrer la question de l’interopérabilité culturelle ? Pour être efficace militairement, une coalition ne doit pas se réduire à une somme arithmétique d’hommes ou de matériels.

La France est-elle épargnée par cette fatigue de la guerre ?

Je ne crois pas que les armées françaises souffrent de ce syndrome, ni psychologique, ni capacitaire. J’en ai d’ailleurs la preuve à chaque fois que je me rends sur un théâtre d’opérations. Mais retenez seulement, en matière de ‘’fatigue’’ que les Américains ont perdu 4000 hommes et dépensé 4000 milliards de dollars au cours de la guerre en Irak…

Ceci expliquerait aussi la prudence actuelle des Anglais ?

Je crois que cette prudence est relative et conjoncturelle. Des échanges avec mon homologue, je retiens qu’ils ont une feuille de route claire avec, hors problématique du Levant pour lequel ils sont parmi les premiers contributeurs, un intérêt particulier pour la résolution de la crise libyenne, comme pour la stabilité de l’Afrique de l’Est.

 

L’opinion publique peut avoir le sentiment que nous sommes engagés dans un processus sans fin non ?

Le directeur d’un think tank français évoquait récemment une ‘’guerre de 30 ans’’. Peut-être est-il pessimiste ou au contraire optimiste. Mais l’expérience récente nous montre que le temps de la résolution des crises ne se mesure pas avec un chronomètre, mais avec un calendrier. Chaque crise a un rythme biologique qui lui est propre. A ce titre, les résultats obtenus au Mali méritent d’être soulignés : des élections ont eu lieu, un accord de paix vient d’être signé et s’agissant du volet militaire, depuis août 2014 les forces françaises et leurs partenaires régionaux ont mis hors de combat 70 membres d’Aqmi, en ont fait prisonniers environ 60 et détruit plusieurs centaines de tonnes d’armements et de munitions. Bien sûr que tout n’est pas fini, mais la capacité des groupes terroristes est profondément affaiblie. En parallèle, l’enceinte du G5 Sahel qui rassemble les pays directement menacés par AQMI au Sahel débouche sur des opérations conjointes transfrontalières. Car l’objectif final est bien que ces pays prennent à leur compte le contrôle de leurs espaces sahéliens. C’est en bonne voie.

Face à cette fatigue, faut-il mutualiser des moyens et des forces pour surmonter ces réticences ?

Les différentes formes de mutualisation - « pooling and sharing » - ont évidemment pour effet de permettre ou d’envisager de réduire les coûts et de partager le fardeau. Mais il faut peser très précisément ce qui nous sommes prêts à confier à d’autres, au risque de perdre notre autonomie d’action. C’est la raison pour laquelle le livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013 fixe pour objectif de conserver un modèle complet d’armée garantissant notre autonomie stratégique

Même si cela ne résout pas tout, quels armements faut-il contre un ennemi « asymétrique », en avez-vous assez ?

Il n’y a que Diogène et les Anachorètes qui se satisfont de peu… Mais pour répondre à votre question, il faut d’abord décrire l’adversaire asymétrique que nous avons la plus grande probabilité de combattre. D’abord il est protégé par et dans les populations. L’effet des armes doit donc être extrêmement maîtrisé et particulièrement précis. On peut mettre hors de combat tous les adversaires, mais si par imprécision, notre action entraîne des victimes civiles, alors on crée au sein de la population les conditions de leur remplacement Cet ennemi refuse aussi systématiquement le combat frontal, sauf quand il s’estime en position de force. Il est organisé en réseau décentralisé, extrêmement fluide et il s’entoure de mesures de sauvegarde et de discrétion, très efficaces ! Il faut donc rechercher non pas à détruire son potentiel militaire ; ce qui est vain, mais à neutraliser ses centres de gravité : chefs, centres de commandement, camps d’entraînement, filières logistiques... On passe d’une guerre des stocks à une guerre des flux.

Une armée traditionnelle est bien conçue pour la mener ?

Nos armées comme toutes les armées occidentales ont été conçues dans une logique de guerre symétrique. Tout l’enjeu, sans abandonner l’idée d’un tel affrontement, consiste à les ajuster à la réalité de nos adversaires. C’est très précisément ce qui a été entrepris à l’occasion de l’actualisation de la loi de programmation militaire, en renforçant les capacités clés des opérations telles que nous les menons : drones, hélicoptères, avions de transport tactique, ravitailleur, forces spéciales, système félin,... Aujourd’hui, nous devons adapter nos capacités, nos concepts et nos modes d’action à quelques principes simples, mais exigeants : inverser le principe d’incertitude, car souvent, en raison de l’empreinte de nos matériels, nous sommes lents, lourds et prévisibles ; ce dont profitent nos adversaires. Nous devons également être capables d’ubiquité pour agir en tout point d’une zone d’opération qui au Sahel représente 4 fois la superficie de notre pays. Il faut également être capable de foudroyance pour conduire à coup sûr une action quand notre adversaire se dévoile. Il faut aussi intégrer le champ de perceptions dans nos opérations que ce soit de façon directe ou dans le cyberespace car Il n’y a pas de solution à une crise si les populations concernées n’y sont pas associées et n’y aspirent pas.

Quelle est l’ampleur de la cyber propagande ?

Je vous livre quelques chiffres. Nous avons recensé 2.370 sites pro-Daesh francophones ! Ces sites ne représentent que 20 à 25 % de tous les sites pro-Daesh. Ces pro-Daesh échangent 41.000 tweets en français par jour.

Ce contexte ne démontre-t-il pas que les armées occidentales sont prisonnières de leur culte pour la supériorité technologique ?

Nous sommes confrontés à une menace qui mute extrêmement vite, et qui s’appuie sur des capacités ‘’nivelantes’’ : explosifs improvisés, tireurs d’élite, armes chimiques, zones urbanisées, cyber attaques... Ces capacités nivelantes réduisent sensiblement l’écart technologique qui nous sépare de notre adversaire. Alors, oui la question se pose. Devons-nous, pouvons-nous poursuivre une course technologique pour creuser cet écart ? Je ne nie évidemment pas les atouts de la technologie dans la conduite de nos opérations, mais nous devons également développer une grande agilité de nos organisations, une grande adaptabilité opérationnelle et une grande réactivité tant industrielle, en matière d’innovation qu’intellectuelle, en matière de modes d’action.

Quels défis l’opération Sentinelle, déployée après les attentats de janvier, posent à l’armée française ?

Initialement Sentinelle s’est déployée comme le prolongement du plan Vigipirate qui mobilisait jusqu’à 1.200-1.500 militaires. En passant à 10.000, nous n’avons pas changé de nature de mission, mais d’échelle. Il est clair que la mission Vigipirate n’avait pas intégré toutes les dimensions des menaces qui se sont concrétisées en début d’année. Depuis 2 ou 3 mois, nous mettons les bouchées doubles pour adapter notre organisation, notre préparation opérationnelle et les conditions d’exécution de cette nouvelle mission. Jusqu’au moment où l’armée de terre aura recruté les effectifs décidés par le Président de la République, la situation restera tendue pour les armées mais sans remise en cause de nos engagements extérieurs.

A-t-on défini une doctrine ?

Oui, il y a une doctrine mais elle doit évoluer avec la menace, comme évolue notre doctrine en opération extérieure. Depuis le début de l’opération Sentinelle, plusieurs groupes de travail ont été mis sur pied, au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), au cabinet du ministre de la Défense, à l’état-major des armées pour répondre à une série de questions. Quelles sont les vulnérabilités de la société française ? Quelles sont les menaces ? A partir de quel moment la résilience de notre pays est-elle fragilisée ? Quelle plus-value spécifique les armées peuvent-elles apporter à la sécurité de nos concitoyens? Il ne s’agit pas de faire la même chose ou de faire moins bien ce que font les forces de sécurité intérieure, mais d’identifier ce que nous pouvons apporter et que nous sommes les seuls à pouvoir apporter dans la réponse de l’Etat aux menaces d’aujourd’hui..

Quel calendrier pour cette réflexion?

Un premier point de situation de nos travaux interviendra avant la trêve estivale. Des décisions sur la nature des missions confiées aux armées sur le territoire national seront prises d’ici à la fin de l’année. Une fois ces décisions prises, nous déclinerons ces orientations , en cadre juridique, règle d’engagement et en capacités. Un des fils conducteurs de notre réflexion est le suivant le soldat de l’intérieur est le même que celui des opérations extérieures, le soldat qui participe à la sécurité du territoire national est le même que celui qui combat AQMi dans les Ifoghas au Mali.

La mission n’avait donc pas été définie avant le déploiement ?

Dans le dernier livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, l’objectif fixé aux armées était de pouvoir déployer 10.000 militaires sur le territoire national en sept jours, en cas de crise grave et pour une durée limitée. Nous l’avons fait en trois jours. La mission était claire, c’était d’assurer ou de renforcer la protection de sites sensibles et c’est ce que nous faisons pour une mission qui désormais s’inscrit dans la durée. C’est cette question de durée pour laquelle nous ne disposions pas encore d’un concept d’emploi complet.

D’autres pays européens ont-ils recours à l’armée pour la protection du territoire ?

Les Belges l’ont fait temporairement, pour des raisons analogues aux nôtres. Les Britanniques en ont aussi fait l’expérience plus récemment à l’occasion des JO de Londres de 2012.

On assiste de plus en plus à une judiciarisation de l’action militaire. Est-ce que c’est une grosse contrainte ?

Il ne s’agit évidemment pas pour les militaires en opérations de vouloir se soustraire à la justice, la question n’est pas là mais nous devons être vigilants sur le risque de banalisation de l’état militaire. Quand un soldat meurt sur un théâtre d’opération, et quelle que soit la nature de l’agression qui l’a visé, il n’est pas une victime, il n’a pas été l’objet d’un attentat terroriste, il est tombé au champ d’honneur. Je crois que c’est la grandeur et la spécificité du métier de soldat.

Comment la France définit son rôle face à la nouvelle menace à l’est de l’Europe ?

Face au regain de tension à l’est de l’Europe, notre stratégie vise à contribuer activement aux mesures de réassurances planifiées et conduites par l’OTAN. C’est dans ce cadre que nous avons déployé un escadron (de chars Leclerc) en Pologne, que nous avons participé à une mission de police du ciel également en Pologne et que nos bâtiments croisent en mer Noire et en mer baltique.

Qu’est-ce qui distingue l’armée française des autres ?

Il est toujours délicat s’arroger des qualités que les autres n’auraient pas…mais parmi les choses que je vois, je retiens : D’abord la capacité du soldat français à combiner une très grande rusticité et le recours à une très haute technologie. Par ailleurs, les armées françaises ont conservé une culture opérationnelle, qui est le produit d’une longue histoire d’engagement autonome. C’est ce que les Britanniques, qui ont le sens de la formule, résument par « Move now, orders to follow » (allez-y, les ordres suivront, Ndlr). La Côte d’Ivoire, la Libye et le Sahel et l’Irak l’ont démontré. Nous n’attendons pas qu’il ne nous manque plus un bouton de guêtre pour y aller. Je crois également qu’il y a chez nous une acceptation du risque. Enfin, je dirai que nous avons la capacité ou la culture de l’autre, le soldat français sait aller au contact des populations. Enfin, je mettrai en avant le sens de l’initiative : nos jeunes chefs ne cherchent pas leurs manuels.

Vu du terrain, l’Europe de la défense en est où ?

Phil Ammond, l’ancien ministre de la défense britannique, est passé un jour au CPCO (centre de planification et de conduite des opérations, Ndlr). Comme j’insistais pour qu’il vienne en Centrafrique, il m’avait fait cette remarque, non dénuée d’humour : « Bravo, super, mais vous savez, quand je parle à mes concitoyens de la Centrafrique, ils ne savent même pas où c’est ! Enfin si, ils imaginent que c’est au centre de l’Afrique. » Je crois qu’il est très difficile de faire émerger un consensus au sein des 28, pour des opérations risquées ou coûteuses, dans des zones ou pour des crises qui ne menacent pas directement leurs intérêts.

Les pays européens ne veulent plus s’engager ?

L’Union européenne est capable d’apporter des contributions essentielles au règlement d’une crise. Elle est également capable de mettre en œuvre une approche globale. Mais quand on passe à l’étape suivante , c’est-à-dire mettre des soldats sur un théâtre d’opérations, c’est toujours plus compliqué. Une coalition efficace, c’est réunir des pays qui ont la même perception de la menace, la même volonté de résoudre une crise, la même volonté de se battre pour y parvenir et la même volonté à soutenir financièrement leurs engagements.

Vous n’êtes donc pas très optimiste ?

Pour y parvenir, il faut une conscience commune d’une menace commune. C’est un processus qui demande du temps.

 

En cas de crise sévère, comment la France peut intervenir ?

Nous disposons évidemment des hommes capables d’être engagés dans un conflit de haute intensité, et des matériels, comme le Rafale, des Frégates européennes multi-missions (FREMM), le char Leclerc, VBCI, MDCN, etc. Mais, un tel engagement se ferait dans le cadre d’alliance militaire comme l’OTAN. Le dernier livre blanc fixe aux armées, en cas de crise majeure, un contrat opérationnel avec en corollaire une réduction de nos contributions sur d’autres théâtres d’opération. La montée en puissance de Sentinelle nous impose réfléchir à nouveau les conditions d’exécution de ce contrat.

 

La France participe-t-elle directement à la nouvelle force de réaction ultra-rapide de l’OTAN ?

Ce projet est soutenu par la France qui s’est proposée de devenir nation-cadre de cette force en 2022. Mais, la question ne porte pas tant sur le volume que sur la rapidité de projection de forces. Aucun pays - sauf les Etats-Unis - n’est capable de faire cela seul. 

Auteur : Général de corps d’armée Didier Castres
Source : Les Echos

Source : Les Echos