La disponibilité des hélicoptères de l’armée de Terre : LIBRE OPINION du Général d’armée Jean-Pierre BOSSER Chef d’état-major de l’armée de Terre devant les députés de la Commission de la Défense nationale (extraits)

Posté le vendredi 11 août 2017
La disponibilité des hélicoptères de l’armée de Terre :  LIBRE OPINION du Général d’armée Jean-Pierre BOSSER Chef d’état-major de l’armée de Terre devant les députés de la Commission de la Défense nationale (extraits)

Question de M. Jean-Charles Larsonneur.

Je souhaite vous interroger, Mon général, sur les taux de disponibilité de certains matériels et en particulier de nos 55 hélicoptères Tigre dont la durée de remise en condition opérationnelle est en moyenne de 383 jours. Constatez-vous une réduction de ces délais pour les matériels aéromobiles ?

Réponse du général Jean-Pierre Bosser.

 Nos hélicoptères, quant à eux – ceux construits par Airbus Helicopters, le Tigre, le Caïman –, sont, il faut le dire, extraordinaires. Or, comme les avions, ils ont des problèmes de jeunesse qui durent. Il a fallu plus de dix ans pour que le Rafale parvienne à maturité, de même pour le Tigre. Nous avons un problème d’immobilisations – elles sont beaucoup trop longues – sur les chaînes d’Airbus Helicopters.

Je me suis rendu moi-même à Marignane il y a quinze jours pour constater qu’il était absolument nécessaire d’accélérer le rythme, le président d’Airbus Helicopters s’étant engagé auprès de moi à livrer à l’armée de terre les 27 hélicoptères prévus initialement pour 2017.

Il faut en effet bien avoir présent à l’esprit qu’un hélicoptère est autrement plus perfectionné qu’un simple véhicule. Sur les 300 hélicoptères (de tout type - note ASAF) dont nous disposons, nous devrions en avoir en permanence 150 à même de voler, auxquels on doit en ajouter 50 en cas de crise ; or seuls 100, aujourd’hui, volent (en unité, en école, en expérimentation ou en opérations) – il en faut donc 50 de plus. Nous n’avons jamais annulé d’opération extérieure par manque d’hélicoptères mais la disponibilité exceptionnelle en OPEX pèse sur l’entraînement des équipages en France. Je précise qu’il s’agit de mon premier poste de dépense – les hélicoptères sont devenus le pilier majeur du combat aéroterrestre.

 

Général d’armée Jean-Pierre BOSSER
Chef d’état-major de l’armée de Terre
(Extrait de l’audition du 19 juillet devant les députés
de la Commission de la Défense nationale)

 

 

Source : Extrait de l’audition du 19 juillet devant les députés de la Commission de la Défense nationale - Audition du Général d’armée Jean-Pierre BOSSER Chef d’état-major de l’armée de Terre