LIBRE OPINION : Défense : fusions à l’étude outre-Rhin

Posté le jeudi 18 septembre 2014
LIBRE OPINION : Défense : fusions à l’étude outre-Rhin

L’allemand Rheinmetall étudie des rapprochements alors que le français Nexter et l’allemand KMW veulent s’unir. Le ministre allemand de l’Economie, Sigmar Gabriel, sème la pagaille dans la coopération entre les industries de défense française et allemande. En cherchant à restreindre les autorisations d’exportation d’armes aux pays non membres de l’UE et de l’Otan, il met à mal plusieurs projets en cours. Au grand dam de Tom Enders, patron d’Airbus et victime collatérale de cette politique. Mais le ministre souhaite aussi qu’une « discussion intensive [soit menée] sur la consolidation nationale » de l’industrie allemande de la défense alors même que le français Nexter et l’allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW) mènent un projet de fusion visant à créer un Airbus de l’armement terrestre.

Profitant de ces réticences, un troisième acteur s’est mis en embuscade, l’allemand Rheinmetall. Selon le « Handelsblatt », le groupe de Düsseldorf étudie plusieurs opérations de rapprochement. Des discussions préliminaires auraient lieu entre Rheinmetall et la division marine du sidérurgiste ThyssenKrupp. Une activité de 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires. ThyssenKrupp aurait contacté plusieurs acheteurs potentiels pour sa filiale de sous-marins, dont le français DCNS, selon Reuters. Autre cible étudiée par Rheinmetall, Atlas Elektronik, une coentreprise de ThyssenKrupp et de la branche défense d’Airbus, fournisseur dans la marine, et Optronics, une filiale d’Airbus produisant des systèmes de laser. Tom Enders songe à se débarrasser de ces activités. Une annonce pourrait même intervenir d’ici à la fin du mois selon Reuters. Interrogées, les sociétés n’ont pas souhaité faire de commentaire.

Embarras

Si les pourparlers entre Nexter et KMW progressent, les oukases du ministre allemand pourraient amputer la valorisation du groupe de Munich, en bloquant des contrats à l’export. Cela gênerait la mise en oeuvre d’une fusion entre égaux, indique la FAZ, qui cite l’entourage du ministère de la Défense à Paris. Frank Haun, le patron de KMW, a rencontré Sigmar Gabriel vendredi. Rien n’a filtré de l’entretien et on affirme à Berlin que les entreprises sont libres de leurs décisions. D’un point de vue juridique, Berlin devrait donner son feu vert à une fusion entre KMW et Nexter. Mais, sur un plan purement politique, un rapprochement entre KMW et Rheinmetall, déjà partenaires sur le char Leopard, aurait les faveurs de la classe politique allemande.

 Source : Les Echos

 

Source : Les Echos