LIBRE OPINION : La « boulimie mémorielle » de François Hollande

Posté le jeudi 28 août 2014
LIBRE OPINION : La « boulimie mémorielle » de François Hollande

Quand il se pique d’intérêt pour un dossier, François Hollande s’y consacre sans réserve, au risque de donner le sentiment d’en faire trop. Il en va ainsi des commémorations. De tous les présidents de la Ve République, il est celui qui y aura le plus goûté. « Il emporte la palme haut la main », confirme l’historien Patrick Garcia, professeur à l’université de Cergy-Pontoise et auteur d’un essai sur les présidents et l’histoire, à paraître chez Gallimard.

Dans le cas de M. Hollande, l’universitaire n’hésite pas à parler de véritable « boulimie mémorielle ». Rien qu’aux deux guerres mondiales, le chef de l’Etat a ainsi consacré quelque vingt-cinq discours depuis son élection. A titre de comparaison, François Mitterrand n’en avait consacré que cinq au bicentenaire de la Révolution française, événement à la célébration duquel il apporta le plus d’attention.

De cet activisme commémoratif, l’agenda du président n’aura jamais autant témoigné qu’en cet été 2014. Dernier exemple, lundi 25 août. En ce jour du 70e anniversaire de la libération de Paris, M. Hollande aurait pu se contenter d’une cérémonie dans la capitale. Cela ne lui suffisait pas. Avant Paris, le soir, le chef de l’Etat s’est rendu sur l’île de Sein, ce minuscule caillou perdu au large du Finistère qui répondit presque comme un seul homme à l’appel lancé depuis Londres, le 18 juin 1940, par le général de Gaulle.

Auteur : Thomas WIEDER Source : Le Monde du 26/08/2014 (Extrait)

 

Source : Le Monde du 26/08/2014 (Extrait