OPÉRATION CHAMMAL : Les trois ans de la BAP en Jordanie.

Posté le mercredi 27 décembre 2017
OPÉRATION CHAMMAL : Les trois ans de la BAP en Jordanie.

Le 3 décembre 2017, la base aérienne projetée au Levant a célébré ses trois ans d’existence. Retour sur un événement qui a marqué les aviateurs.

Sous un soleil de plomb, les militaires sont en place sur le tarmac de la base aérienne projetée (BAP) au Levant afin de célébrer les trois ans de sa création. Derrière eux, six Rafale sont alignés sous leurs abris avions. Aujourd’hui, pas de vol. Seule une voix vient troubler ce calme inhabituel. Ordre du jour n°43 : « Cette cérémonie est l’occasion de saluer l’engagement total et sans faille de tous les personnels français servant aux côtés de nos partenaires jordaniens », a notamment déclaré le général Frédéric Parisot, senior national representative au combined joint task force au Koweït. Pour l’occasion, de nombreuses autorités civiles et militaires ainsi que certains de nos alliés ont fait le déplacement. « C’est un symbole fort de réunir lors de cette cérémonie nos autorités diplomatiques, militaires et nos alliés, nous indique le colonel Arnaud, commandant la BAP en Jordanie. Nous sommes unis pour faire face à Daech et à sa barbarie. »

 

Trois ans d’engagement

Lancée le 19 septembre 2014, l’opération Chammal, mobilise aujourd’hui près de 1 200 militaires français, et représente la participation des armées françaises à l’opération de la coalition Inherent Resolve (OIR). Plus d’une soixantaine de nations mettent en place une coalition pour stopper la progression de Daech, affaiblir les groupes terroristes et appuyer la reconquête des territoires. L’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation » assuré par les Task force Narvik et Monsabert au profit des forces de sécurité irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech. Ce dernier se décompose en un appui aérien assuré conjointement par la base aérienne projetée en Jordanie et la base aérienne aux Emirats arabes unis et un appui artillerie assuré par la Task force Wagram. La BAP jordanienne est impliquée depuis le 5 décembre 2014 dans ces opérations. C’est aussi depuis cette base, que les militaires ont réagi fermement aux attaques lâches perpétrées à Paris, le 13 novembre 2015. Depuis, les militaires poursuivent sans relâche leurs engagements. « C’est bien grâce à ces actions aériennes que nous avons repris l’ascendant et réduit peu à peu le potentiel militaire de Daech », souligne le général. Plus récemment, les chutes de Mossoul (Irak), puis de Raqqa (Syrie) ont constitué deux symboles forts des efforts déployés dans cette région, avec le souci constant de protéger les populations.

 

LA BAP, instrument de puissance

La BAP au Levant reste un véritable système de combat. Quotidiennement, les Rafale s’attaquent directement aux racines des menaces qui planent sur la France en conjuguant les missions de renseignement, les frappes dans la profondeur et l’appui aérien aux troupes au sol. « La proximité des zones d’engagement avec la BAP permet une grande réactivité et flexibilité avec des temps de transit très réduits et un moindre besoin en avion ravitailleur », précise le colonel Arnaud. Les équipages français peuvent rejoindre leurs zones d’intervention en Irak ou en Syrie en seulement quinze minutes. « L’engagement conjoint d’avions de chasse de l’Armée de l’Air, ponctuellement renforcés par ceux de la Marine nationale au printemps et à l’automne 2017, permet d’augmenter encore l’intensité de notre action depuis cette base aérienne », détaille le général, avant d’ajouter : « Quelles que soient les conditions climatiques, ce sont plus de 21 800 heures de vol de missions réalisées en 4 500 sorties, ainsi que plus de 340 rotations qui ont permis le transit de 5 900 personnes et de 1 600 tonnes de fret. » Organisée à l’image des plateformes françaises avec quatre pôle majeurs (soutien technique, appui vie, protection et soutien opérationnel), la BAP accueille pas moins de 400 militaires de toutes les armes.

 

Un lieu en constante évolution

Grâce à l’évolution des structures, la BAP s’inscrit dans la durée. « La situation géographique de la BAP, les travaux d’infrastructures et de modernisation permettent d’optimiser les moyens et de préserver le personnel pour durer », ajoute le commandant de la BAP. Grâce à de nouvelles infrastructures, la BAP est capable d’accueillir dix avions de chasse en permanence ainsi que des avions gros-porteurs comme l’A310 ou l’A400M, pour une durée plus longue qu’une simple escale. Des plots spécifiquement conçus pour les recevoir ont été construits par le 25e régiment du génie de l’air et le groupement aérien d’appui aux opérations.

 

Armée de l’Air : Lieutenant Julie BECK

Site de rediffusion : www.asafrance.fr 

 

 

Source : www.asafrance.fr