OPERATION SENTINELLE : Les conditions d’hébergement des militaires préoccupantes.

Posté le mardi 26 janvier 2016
OPERATION SENTINELLE : Les conditions d’hébergement des militaires préoccupantes.

 

Hébergement des militaires de l’opération Sentinelle :
« Ce qui a été accepté dans l’urgence ne doit pas devenir la norme »

 

 

Le secrétaire général de la Défense et de la sécurité nationale (SGDSN), Louis Gautier, a été récemment invité par la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées pour évoquer le rapport qui sera prochainement remis au Premier ministre au sujet de l’opération intérieure Sentinelle qui, lancée en janvier 2015, mobilise 10 000 soldats sur le territoire national.

Parmi les préoccupations exprimées par les sénateurs, celle concernant l’hébergement des militaires est revenue avec insistance lors des échanges avec M. Gautier. Ce dernier a d’ailleurs convenu que des « améliorations sont nécessaires » car les « sujétions ne doivent pas être excessives ». Et d’ajouter : « Ce qui a été conçu et accepté dans l’urgence après les attentats de janvier 2015 ne doit pas devenir la norme. »

Les conditions d’hébergement des militaires engagés dans l’opération Sentinelle ont régulièrement été évoquées. Certains locaux qui accueillent des soldats n’offrent pas le minimum de confort qu’ils sont en droit d’attendre pour une mission sur le territoire national. S’il est parfaitement compréhensible de faire preuve de « rusticité » lors d’une opération extérieur, ça l’est beaucoup moins quand il est question de surveiller des points sensibles à Paris.

« À partir du moment où l’urgence fait place à la permanence, ils méritent des conditions décentes pour se reposer, s’alimenter et se détendre », avait estimé, en avril 2015, le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT). Car, avait-il continué, « il serait paradoxal qu’ils soient mieux installés à Gao qu’à Paris! ».

Plus d’un an après le lancement de l’opération Sentinelle, et si des efforts ont effectivement été faits pour améliorer les conditions de vie des militaires qui y prennent part, la situation est encore contrastée.

« Je vous rappelle que près de 85 % des militaires engagés dans l’opération Sentinelle sont hébergés sur des sites appartenant au ministère de la défense, des emprises militaires qui ont été aménagées en urgence pour répondre au besoin », a dit M. Gautier aux sénateurs. « Les 10 à 15 % de sites restants relèvent des collectivités territoriales qui font des efforts substantiels pour accueillir convenablement les troupes », a-t-il poursuivi.

En outre, le SGDSN a soulevé le problème des « aires de repos les troupes effectuent la relève et prennent une pause repas ». Ces locaux, a-t-il admis, « sont au plus près du terrain et ne sont donc pas tous d’un niveau de confort satisfaisant ». Ainsi, « certains pelotons sont bien lotis, d’autres bénéficient à peine des conditions minimum leur permettant d’effectuer correctement ces temps de repos », a-t-il expliqué. « C’est un sujet qui doit être creusé dans la mesure où l’opération Sentinelle s’inscrit dans le temps long », a-t-il estimé.

Cela étant, M. Gautier a affirmé que, si les militaires sont « habitués à une certaine rusticité de leurs conditions de vie, il ne faut cependant pas que ce dispositif pérennise des sujétions injustifiables ou des modes de vie très dégradés par rapport à ceux que connaissent les policiers des CRS ou les gendarmes mobiles déployés dans des conditions comparables ». Et d’assurer que « les responsables militaires et ministériels prêtent une réelle attention à ces sujets ».

 

Laurent LAGNEAU

 

 

 

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Source : Opex 360