OPÉRATION SERVAL : point de situation du 17 juillet 2014

Posté le vendredi 18 juillet 2014
OPÉRATION SERVAL : point de situation du 17 juillet 2014

Point sur les opérations de la force Serval, engagée au Mali, du 11 au 17  juillet 2014.

Au Mali, les effectifs de la MINUSMA (ONU) sont de plus de 8 000 hommes. Ceux des forces armées maliennes sont de plus de 7 000 hommes.

Concernant la force française, et dans le domaine des opérations aériennes, la semaine a été rythmée par environ 80 sorties, dont une vingtaine de missions réalisées par les avions de chasse, autant de missions de ravitaillement et de renseignement, et une quarantaine de missions de transport.

La semaine a été marquée par le décès de l’adjudant-chef Dejvid Nikolic, mort des suites de ses blessures après l’attaque perpétrée par un véhicule suicide contre des éléments de la force Serval engagés en opération de contrôle de zone à une centaine de kilomètres au nord de Gao, près d’Almoustarat. Le SGTIA qui a été l’objet de cette attaque terroriste était composé de deux sections d’infanterie, du détachement de liaison et d’appui opérationnel (DLAO) basé à Ansongo et d’un détachement logistique.

Lundi 14 juillet à 16h22 locale (18h22 à Paris), un pick-up a été détecté sur une piste passant au sud de la position où stationnait le détachement, piste sur laquelle passe un trafic routier régulier. Ce pick-up arrivant du sud-est a brusquement quitté la piste en effectuant un virage à 90 degrés tout en accélérant vers la position française. Il a explosé moins de dix secondes après, laissant à peine le temps aux militaires français d’adopter une posture défensive. Aujourd’hui, les premières investigations permettent d’estimer que le pick-up transportait une charge de 40kg d’explosif et qu’un seul terroriste se trouvait à son bord.

Le médecin du DLAO a très rapidement pris en charge les blessés afin d’évaluer leur état, leur prodiguer les premiers soins et les stabiliser. Ces blessés, au nombre de sept, ont ensuite été transportés par deux hélicoptères médicalisés à Gao pour être pris en charge à l’hôpital militaire de campagne où l’un d’entre eux, l’ADC Nikolic, est décédé des suites de ses blessures. Deux blessés ont ensuite été évacués le 15 juillet à 03h35 (heure locale) par « CASA Nurse » vers Bamako où ils ont été transférés dans un Falcon médicalisé pour être rapatriés et hospitalisés en France. Les quatre autres blessés ont également été évacués vers la France, par précaution, le 15 juillet en fin de journée. La mission du SGTIA près d’Almoustarat s’est poursuivie jusqu’au désengagement des éléments le 16 juillet dans la soirée.

Cette semaine a également été marquée par un accident de la route survenu le 16 juillet à l’ouest de Bourem, blessant gravement un militaire français. Ce dernier a été évacué vers la France le 17 juillet.

Le ministre de la Défense est actuellement au Mali où il a souhaité se rendre au contact des forces françaises. L’opération Serval, débutée en janvier 2013 et achevée en juillet 2014, a permis de remplir les objectifs de la mission en trois temps : arrêt des groupes terroristes qui descendaient vers la capitale du pays, destruction des sanctuaires terroristes et rétablissement de la souveraineté de l’Etat malien (phase conclue par les élections présidentielles puis législatives), et enfin transfert de la sécurisation du Mali aux forces armées maliennes.

Cela ne veut pas dire qu’elle a mis fin au terrorisme dans la région. L’attaque suicide du 14 juillet en est l’illustration. C’est pour cela que le président de la République a décidé le lancement de l’opération Barkhane, qui traduit une nouvelle stratégie régionale, et qui est conduite en partenariat et en appui des pays du « G5 Sahel » (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), avec lesquels la France est résolue à coopérer étroitement. Cette opération s’appuie sur un effectif de 3 000 hommes, sur six avions de chasse, une dizaine d’avions de transport, trois drones, une vingtaine d’hélicoptères, deux cents véhicules blindés et autant de véhicules logistiques. La force opérera depuis deux points d’appui permanents (Gao et N’Djamena) et des bases avancées temporaires (Tessalit par exemple).

Source : EMA