SANGARIS : dans la peau d’une pilote chef de détachement Fennec

Posté le mercredi 22 octobre 2014
SANGARIS : dans la peau d’une pilote chef de détachement Fennec

Le commandant Gaëlle, 36 ans, a été déployée en République centrafricaine (RCA) depuis août 2014 pour une durée de 2 mois. Chef de détachement Fennec sur le camp M'Poko de Bangui, elle a commandé une équipe d’une vingtaine de personnes. Affectée sur la base aérienne (BA) 107 de Vélizy-Villacoublay à l’escadron d’hélicoptères 3.67 "Parisis", elle exerce la fonction de chef d’escadrille depuis 2008.

Au camp M’Poko de Bangui, elle est à la tête du détachement Fennec. « Mes missions sont assez similaires à celles conduites durant l’opération Licorne que j’ai faite deux fois en 2010 et 2011. Les missions que l’on peut être amené à réaliser avec ce type d’appareil sont diverses, cela comprend la collecte de renseignements, le soutien au profit de la force, voire l’évacuation de ressortissants (EVASAN). En RCA, c’est le sous-groupement de renseignement multi-capteurs qui ordonne les missions. En tant que chef de détachement, c’est à moi de m’adapter aux missions en étant force de propositions. »

Sur les théâtres d'opération plus qu'ailleurs, c’est l’opérationnel qui commande. La planification à chaud ne laisse que peu de temps pour se préparer, et le planning des vols n’excède généralement pas plus de 48 heures. Certaines semaines où le rythme est soutenu, il lui arrive de passer quatre jours sur le terrain, cumulant plus de 30 heures de vol. D’autres semaines, elle restera à Bangui et ne fera qu’une dizaine d’heures de vol. « Je me souviens d’un retour de mission de nuit très compliqué et éprouvant du fait des conditions météo orageuses, où nous avons été obligés de nous dérouter sur Bambari. Dans ma fonction, il faut savoir temporiser, être réactif et toujours partir avec son sac d’alerte ! »

En France, son travail est quelque peu différent. « Je suis chef d’escadrille, en charge de la conduite des opérations au sein d’un escadron d’une trentaine d’officiers pilotes. En RCA, le format est réduit, je suis à la tête du détachement. On organise et coordonne les missions quotidiennes des aviateurs. Je trouve particulièrement valorisant d’appuyer les troupes au sol. J’aime les deux métiers, car ce sont bien deux approches différentes. Maintenant, l’expérience est plus dure à vivre ici qu’en France. Ce n’est pas toujours simple de conjuguer vie personnelle et professionnelle. En outre, ce métier n’est pas sans risque. […] Ma mère aurait préféré que je devienne institutrice ! Nous ne sommes qu’une quinzaine de pilotes d’hélicoptère féminines en France dont trois sur le théâtre. »

A la question, si elle est bien acceptée en tant que femme commandant un détachement elle répond : « dans la mesure où je me montre professionnelle, les autres adhèrent. Nous sommes dans une armée de spécialistes, de compétences et de précisions. En Opex, la mission, gomme les différences. Nous sommes tous dans le même bateau. »

Quand elle était petite fille, le commandant Gaëlle admirait les avions de chasse passer au-dessus de sa maison et rêvait de devenir pilote. Dans le futur, elle souhaite naturellement devenir chef d’escadron de l’armée de l’air.

Sources : EMA Com

 

 

Source : EMA