SANTÉ : Ebola : Le Service de Santé des Armées engagé sur deux fronts

Posté le lundi 20 octobre 2014
SANTÉ : Ebola : Le Service de Santé des Armées engagé sur deux fronts

par Laurent Lagneau - Opex 360

Le Service de Santé des Armées met sur pied une unité médicale opérationnelle.

Souffrant d’une fièvre suspecte, une infirmière de l’hôpital d’instruction des armées (HIA) Bégin a été hospitalisée en urgence le 16 octobre.

Cette dernière avait fait partie du personnel médical qui s’était occupé d’une volontaire de Médecins sans frontières (MSF) contaminée par le virus Ebola au Liberia.

Pour le moment, les premiers tests réalisés à partir de prélèvements sanguins sont négatifs. D’autres doivent suivre.

L’hôpital militaire de Bégin (Saint-Mandé) fait partie des 9 établissements retenus par le ministère de la Santé pour soigner les patients victimes de la fièvre hémorragique provoquée par le virus Ebola.

Il dispose en effet d’un service des maladies infectieuses et tropicales (MIT) et de deux chambres à pression négative. Il a également mis en place un circuit d’accueil permettant d’éviter tout contact avec une personne contaminée avec le reste des patients.

C’est donc dans cet établissement que cette infirmière de MSF a été soignée… et guérie.

« La patiente qui présentait d’authentiques éléments de sévérité lors de son admission dans notre unité, a bénéficié de traitements symptomatiques et de traitements spécifiques, la difficulté étant de savoir quelle part de guérison est attribuable à ces derniers », a expliqué le professeur Christophe Rapp, chef du service maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital militaire Bégin.

Le Quotidien du Médecin rappelle que 3 traitements spécifiques et expérimentaux ont été approuvés en France pour traiter les cas d’Ebola : le Favipiravir (un antiviral contre la grippe développé par Toyama Chemical), le TKM-100-802 (du canadien Tekmira, qui obtenu un financement de 140 millions du Pentagone) et le ZMapp (dérivé du tabac et produit par Biopharmaceutical).

« L’emballement pour ces traitements est plus médiatique que scientifique. Nous sommes dans un cadre totalement exceptionnel et le détail des traitements reçus par la patiente ainsi que son évolution feront l’objet d’une publication scientifique », a relativisé le professeur Rapp.

Cela étant, le Service de santé des armées (SSA), dont dépend l’hôpital Bégin, est engagé sur deux autres fronts face à la menace du virus Ebola.

Outre l’accueil de personnes atteintes, il contribue également aux opérations menées sous la coordination du ministère des Affaires étrangères dans les pays confrontés à cette épidémie. Si l’idée d’établir un hôpital militaire en Guinée à fait long feu (un centre de soins sera installé sous l’égide de la Croix-Rouge), du personnel du SSA sera quand même sollicité.

Le dernier « front » est tout aussi important : il s’agit du « soutien des forces menacées par l’endémie ». Et l’on pense bien évidemment aux troupes françaises projetées en Afrique.

Dans le dernier compte-rendu du point-presse hebdomadaire du ministère de la Défense, le patron du Service de santé des armées, le médecin général des armées (MGA) Jean-Marc Debonne a ainsi indiqué que « si un cas apparaissait demain, le SSA renforcerait sa présence sur le terrain où il déploie en permanence près de 450 personnes ».

Et donc, une unité médicale opérationnelle (UMO) est en cours de constitution.

Cette dernière « atteindra sa pleine capacité opérationnelle dans 2 à 3 semaines » mais elle « serait capable d’intervenir dès maintenant si nécessaire ».

Source : Zone Militaire-opex 360