"SERVIR": EXTRAIT de l'interview du général de VILLIERS (Le Point)

Posté le vendredi 10 novembre 2017
"SERVIR": EXTRAIT de l'interview du général de VILLIERS (Le Point)

Quand on fait des annonces, on doit s’y tenir


« L’objectif d’aujourd’hui, c’est un budget à 50 milliards d’euros courants, hors opérations extérieures (Opex), hors pensions. Pour ma part, je trace une ligne droite, qui fait passer le budget de 32,8 milliards en 2017 à 50 milliards d’euros en 2025, à périmètre comparable. C’est environ 2 milliards de plus par an. Si cette courbe cohérente n’était pas tenue, on se présenterait en 2022 avec la nécessité d’une érection brutale pour y arriver en 2025.

 

On ne fait pas la guerre sans équipement, sans munitions, sans logistique, sans personnel instruit, formé et entraîné. Mon rôle est de rappeler qu’une telle ambition nécessite des moyens… Le président a tranché. Moins 850 millions d’euros pour 2017, et 34 milliards pour le budget 2018. Ce ne sont pas les chiffres que je souhaitais. J’ai beau être rond et diplomate, j’estime que, lorsqu’on fait des annonces, on doit s’y tenir. […]
Je suis un esprit simple, et c’est peut-être pour cette raison que je crois avoir été apprécié.

 

La suppression des 850 millions d’euros à un budget tenu m’a inspiré des doutes sur la suite. J’ai entendu que cette coupe “ne perturberait pas la vie quotidienne du soldat”… Cette vie quotidienne, ce n’est pas seulement l’alimentation, le chauffage des bâtiments et le courrier qui arrive à l’heure. C’est aussi, et même surtout, que la mission puisse être conduite.
Pour le soldat, cela veut dire qu’il est instruit, entraîné, que ses équipements sont bons, avec l’entretien nécessaire, les pièces de rechange, les munitions. Cela signifie également qu’il soit soigné le mieux possible et dans les meilleurs délais.


Et quand 850 millions d’euros sont supprimés, ce sont autant de ces éléments indispensables dont l’achat est reporté à plus tard. Nos avions ravitailleurs volaient déjà il y a cinquante ans ! Les blindés ont 30 ans de moyenne d’âge. Soixante pour cent des véhicules envoyés en opérations extérieures n’étaient pas blindés au jour de mon départ. »

 

Extrait de l’interview du général Pierre de Villiers,
Ancien chef d’état-major des armées
 à l’occasion de la sortie de son ouvrage
Servir.

Site de rediffusion :  www.asafrance.fr

 

 

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Source : www.asafrance.fr