Le temps des vacances s’achève. Il aura peut-être permis à nombre de Français de mieux connaître et comprendre la France dite des territoires, de découvrir ou de s’émerveiller encore devant l’extraordinaire patrimoine que nous ont légué les générations précédentes, de méditer enfin sur notre longue histoire, et nous aider ainsi à mettre en perspective les problèmes actuels pour y apporter les meilleures réponses.
Les commémorations du débarquement de Provence ont suscité, comme c’est le cas après chaque déclaration du président de la République, de nombreux commentaires, souvent très politiciens, liés en l’occurrence à une petite phrase: « La France a une part d’Afrique en elle», ou à la présence de M. Nicolas Sarkozy à ses côtés. Mais il y a plus important.
Comme chaque année, le 14 juillet, la France rendra hommage à ceux qui la servent au péril de leur vie et notamment ses soldats. Les Français honoreront en particulier les « Blessés pour la France », comme ils le font, chaque année, le 11 novembre, pour les « Morts pour la France ».
Il n’y a pas de vie collective sans respect de soi, sans respect de l’autre, du patrimoine commun et de valeurs partagées. En rendant un hommage national à nos soldats tués en opération, c’est autour de l’armée que le Président rassemble la Nation car l’armée symbolise à la fois l’unité et l’identité de la France. Une nation peut-elle être libre sans une armée forte ? A l’inverse, une armée peut-elle vaincre sans la nation rassemblée qui la soutient d’une manière indéfectible et dans la durée ?
C’est pour remplir leur mission coûte que coûte, celle de libérer et ramener vivants deux otages français, que deux commandos des forces spéciales de notre armée ont été tués dans la nuit du 9 au 10 mai 2019. Ils ont accepté de sacrifier leur vie pour ne pas risquer celle des otages. Il y a là l’expression d’un sens supérieur du devoir que le colonel Arnaud Beltrame incarna avec superbe et que les Français identifient intuitivement et admirent. Ils le mesurent d’autant mieux quand ils comparent le sens des responsabilités et du sacrifice des soldats engagés dans cette opération à l’irresponsabilité égoïste des deux touristes.
L’ASAF a appris récemment et discrètement par voie de presse que l’artiste Christo prévoyait d’empaqueter l’Arc de Triomphe en avril 2020. Elle en a fait part à ses adhérents et ses sympathisants dans sa lettre mensuelle du mois de mars.
L’actualité couvrant des sujets d’intérêt militaire n’échappe pas aux incohérences et au prêt-à-penser de notre temps. Il est urgent de retrouver notre bon sens et notre liberté de penser.
Isolés, les pays européens seront rapidement dominés stratégiquement par les grandes puissances. Pour rester indépendants, ils sont condamnés à coopérer. Sont-ils prêts ? Veulent-ils encore peser sur le destin du monde ? Pour ce faire, il est urgent que des pays motivés, dotés de compétences avérées, coopèrent sur des projets stratégiques concrets.
L’ASAF, association d’intérêt général et membre du groupe des associations représentatives du monde combattant, ne saurait être absente du grand débat national. Elle l’avait du reste annoncé dans sa lettre de janvier consacrée à la crise des « gilets jaunes ». Dans le cadre strict de ses statuts, elle propose ci-dessous les quatre points qui lui paraissent devoir et pouvoir être portés par tous ceux qui, sans omettre leurs préoccupations personnelles, souhaitent que la Défense, sujet qui concerne tous les Français, ne soit pas la grande absente de cette consultation populaire.
Dix morts, des centaines de blessés, des scènes de pillage diffusées en direct, des dégâts matériels considérables, la liberté de circuler en voiture entravée et de nombreux Français plongés tous les samedis dans l’insécurité, en ville, aux ronds-points et péages ; c’est l’image ternie par des dérives inacceptables que donne la France au monde depuis quelques semaines. Ce désordre, encouragé par des partis politiques et dont profitent des nations étrangères, affaiblit considérablement notre pays, restreint sa capacité d’influence et réduira inévitablement sa crédibilité militaire.
Les tweets du président américain
Les tweets du président Trump sont naturellement destinés en priorité à son opinion publique. Cependant, et sans entrer dans une quelconque polémique, ils nous offrent l’occasion de rappeler à nos amis américains quelques éléments de notre histoire commune qu’ils n’ont sans doute pas l’occasion d’apprendre à l’école ou par leurs médias.
11 novembre 2018, 80 chefs d’État s’avancent ensemble, à pied, sous la pluie, vers l’Arc de Triomphe, et s’inclinent devant la dalle sous laquelle repose le Soldat inconnu. Quel plus bel hommage pour ce Poilu Mort pour la France ? Quelle plus grande marque de reconnaissance du monde à la France, pour avoir défendu la liberté avec tant de ténacité !
A observer certains évènements récents qui se sont produits en France, on est en droit de s’interroger sur leur sens et de se demander s’ils n’expriment pas une forme de nihilisme privilégiant systématiquement le rejet d’un passé qui serait honteux plutôt que la célébration d’une histoire riche et glorieuse. Une telle attitude conduit insidieusement à fragiliser la Nation. L’autorité de l’État, si nécessaire aujourd’hui, peut-elle sortir renforcée du dénigrement de son action passée ?
La France déploie en permanence 30 000 militaires en posture opérationnelle. Parmi ceux-ci, la moitié l’est dans des pays étrangers pour y remplir des missions de stabilisation ou des missions de combat. Ces engagements se déroulent souvent dans la durée sur des terrains éprouvants tant pour les hommes que pour les matériels.
La réponse de la ministre des Armées datée du 3 juillet à la question posée par le député François Cornut-Gentille le 13 février sur la disponibilité des principaux matériels de l’armée française en 2017 n’est pas, hélas, une fausse nouvelle (fake news), même si elle est sidérante.
L’équipe de France vient d’être « sacrée » championne du monde de football à Moscou. Notre pays, en liesse, reprend confiance en lui et exprime sans complexe sa fierté ; les drapeaux fleurissent et la Marseillaise ne cesse d’être entonnée. Ce retour d’une campagne victorieuse renforce, pour un temps, le sentiment d’appartenance des Français, d’autant que l’on préfère appartenir à un pays qui gagne et qui réussit ce qu’il entreprend. On est loin des propos culpabilisants d’une repentance proclamée par idéologie ou ignorance. Faisons ainsi reprendre conscience aux Français qu’ils appartiennent à une « grande Nation », qui souhaite le demeurer
Le projet de service national universel, quelle que soit sa forme qui, jusqu’à aujourd’hui, reste très floue, pourrait être l’occasion pour le ministère de l’Éducation nationale et celui des Armées d’établir de nouvelles relations basées sur une meilleure connaissance mutuelle et une compréhension réciproque du rôle de chacun.
La réduction continue de l’effort de Défense depuis plus de 30 ans, illustrée par l’expression « tirer les dividendes de la paix » chère à monsieur Fabius et poursuivie inexorablement jusqu’en 2015, a conduit à un affaiblissement continu et excessif des armées françaises.
En offrant librement sa vie contre celle d’un otage, le colonel Beltrame a fait preuve d’un sens du devoir hors du commun. En acceptant d’affronter désarmé un islamiste fanatique et déjà trois fois meurtrier, il a montré un courage exceptionnel. Mais, sans aucun doute, en faisant ce geste cherchait-il à neutraliser cet ennemi absolu de la France et des Français.