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« En 2022, aimons la France ! » : Lettre ASAF du mois de janvier 2022


Alors que dans quelques mois, chaque citoyen français va se déterminer quant au choix du futur président de la République, il est un point qui peut nous rassembler tous : c’est l’amour de notre pays, la France.

« En 2022, aimons la France ! » : Lettre ASAF du mois de janvier 2022

Alors que dans quelques mois, chaque citoyen français va se déterminer quant au choix du futur président de la République, il est un point qui peut nous rassembler tous : c’est l’amour de notre pays, la France.

On ne sait pas fixer la date de naissance de la France, ainsi on peut la qualifier d’éternelle. Son ancêtre, la Gaule romaine, s’est émancipée dans la brume glacée de la chute de l’Empire romain. Les temps étaient obscurs, les chemins incertains. Puis, ont suivi des heures terribles où l’Europe, qui d’ailleurs se confondait alors avec la chrétienté, a vu naître un petit royaume qui, après des siècles de patiente édification, de tumultes guerriers, de tractations de palais est devenu la France. Au cours du Moyen Âge, les territoires qui devaient la constituer ne se formèrent que lentement. Ce n’est qu’au début du XIVe siècle que l’on parle, pour la première fois, de nation de France, même si Philippe Auguste, fort de sa victoire de Bouvines, a pu légitimement revendiquer le titre de roi des Francs, c'est-à-dire des Français, et c’est surtout au cours de la Guerre de Cent Ans que se forge le sentiment national français que Jeanne d’Arc a su si bien exprimer. Ce territoire de France, à la forme hexagonale, mais que longtemps après Vauban, son génial défenseur et l’inventeur de la formule, on qualifiera paradoxalement encore de pré carré, est « aimable » par sa géographie. La France a le tempérament tempétueux de la Méditerranée, la robustesse de ses massifs montagneux, le calme de ses volcans endormis, la langueur de l’Atlantique. Elle a acquis aussi, dans un passé plus récent, des départements et collectivités d’Outre-mer qui lui ont offert la calme beauté du Pacifique, celle colorée des Antilles et de l’océan Indien ou encore les panoramas sauvages des territoires glacés de l’Atlantique Nord.

La France a conquis sa place aux yeux du Monde par les armes, par ses discours, par sa science, par sa culture et même par sa gastronomie. Pour servir ces différents domaines, elle a vu jaillir de son peuple des hommes d’exception - souverains, chefs d’État, grands soldats, savants, penseurs, philosophes, poètes, écrivains, artistes - qui tous ont exprimé, à travers le regard qu’ils portaient sur elle, l’idée qu’ils s’en faisaient. Ce furent Clovis, Saint-Louis, Napoléon ou de Gaulle ou encore Turenne, Foch et Leclerc, mais aussi Lavoisier, Buffon et Pasteur sans oublier Diderot, Condorcet, Baudelaire, Verlaine, Zola, Hugo, Delacroix et les frères Lumière. Ce furent aussi des femmes de même facture comme Jeanne d’Arc, Olympe de Gouges, Louise Michel, George Sand, Sophie Germain, Marie Curie, Irène Joliot-Curie, Charlotte Delbo, Simone Weil, Germaine Tillon ou Geneviève de Gaulle-Anthonioz.

Cette profusion d’intelligence, de talents et de courage aussi ne constitue pas une diversité, mais, au contraire, une unité. Chacun de ces éminents personnages était particulier, mais la France ne bâillonne pas les particularismes ; en France, au contraire, chacun d’entre eux a sa place, mais, en revanche, la France ne saurait céder sa place à aucun. En France, les Français veulent pouvoir reconnaître partout la France !

Nombre de ces intelligences et de ces talents ont su décrire aussi les blessures de la France. Ils savaient que les taire aurait été pire que de les dire. La véritable grandeur de la France, c’est de dire aussi ses plaies et ses erreurs pour les inscrire dans l’universel humain. D’aucuns, aujourd’hui, se complaisent dans la repentance au prétexte que la France a colonisé, a pratiqué l’esclavage, a collaboré avec le régime nazi. On parle alors des heures sombres de notre Histoire. En vérité, ce furent là les conséquences d’humaines décisions, de chemins tortueux empruntés ou de directions prises jugées mauvaises aujourd’hui dans un contexte radicalement différent. Et c’est parce que son Histoire est pleinement humaine que la France ne doit pas en rougir. Elle est riche de conquêtes, de fêtes, de douleurs, de famines, de festins et de chansons. Elle est l’une des plus belles, des plus riches histoires qui soient.

Il y a donc mille façons de dessiner les contours de la France puisque l’on peut se référer aux hommes, à la langue, à la religion, aux fleuves et aux rivières, aux montagnes et aux collines, aux pâturages et aux vignobles, aux châteaux, aux églises, à toutes les vieilles pierres qui témoignent de l’œuvre et, souvent, du génie de nos pères, bref, à tout ce qui constitue l’Histoire de notre pays. Une Histoire qui, soit dit en passant, est une. On ne peut la découper en rondelles ; il faut la prendre tout entière ou la laisser. C’est Marc Bloch qui disait[1] : « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération.»

Il faut aimer la France parce que, précisément, son histoire collective en fait un lieu de cœur, un lieu de partage d’un présent et d’un projet d’un futur, symbole d’une identité ancienne, transmise par la langue, le folklore, la gastronomie. « On aime la maison qu’on a bâtie et qu’on transmet » dit Ernest Renan[2]. C’est notre Patrie.

Aimer la France c’est avant tout un acte de foi. Foi en l’humanité, foi en la civilisation. Foi en un destin commun et en une vocation particulière.  C’est aussi un acte de tolérance : tolérance envers ses différentes communautés humaines, philosophiques, religieuses ou culturelles.

Qui aime la France ne peut la trahir. Aujourd’hui les citoyens français amoureux de ce si beau pays doivent prendre garde à se doter d’élites qui ne trahiront jamais la France.

 

La RÉDACTION de l’ASAF
www.asafrance.fr

 

 

 

 

[1] En 1940, dans son livre L’Étrange Défaite.

[2]Lors d’une conférence prononcée à la Sorbonne le 11 mars 1882 et intitulée : Qu’est-ce qu’une Nation ?

 

 

 

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