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Lettre ASAF 11/02 - 19 mars : Ministre de la Défense et des anciens combattants
Cependant, chaque année, certaines associations d'anciens combattants, refusant la date officielle du 5 décembre, organisent le 19 mars des cérémonies à l'occasion de l'anniversaire de la signature des accords d'Evian.

Paris le 2 février 2011
Le Général (2s) Henri PINARD LEGRY
Président de l'ASAF
Délégué National du CDC AFN
à
Monsieur Alain JUPPE
Ministre d'Etat, Ministre de la Défense et des anciens combattants
Le décret N°2003-925 du 26 septembre 2003, confirmé par la Loi N°2005-158 du 23 février 2005, fixe au 5 décembre la journée nationale d'hommage aux combattants d'Afrique du Nord. Ce jour-là de nombreuses cérémonies officielles sont organisées, partout en France, souvent avec la participation active de détachements des forces armées.
Cependant, chaque année, certaines associations d'anciens combattants, refusant la date officielle du 5 décembre, organisent le 19 mars des cérémonies à l'occasion de l'anniversaire de la signature des accords d'Evian. Elles persistent à vouloir faire de cette date, célébrée en Algérie comme date de la victoire sur la France, celle de la fin de la guerre d'Algérie, mêlant ainsi l'hommage rendu aux soldats français avec des considérations à connotation hautement politique.
Il n'est pas dans l'intention du Cercle pour la défense des Combattants d'Afrique Française du Nord (CDCAFN) dont je suis le délégué national, de s'opposer à ces manifestations.
Cependant, en mémoire de tous leurs compagnons d'armes qui sont morts pour la France au cours de ce conflit, les quelque 800 000 membres du CDCAFN souhaitent vivement qu'aucune autorité civile ni aucun militaire d'active en uniforme ne vienne cautionner, par leur présence, la démarche de ces associations
Cette situation, particulièrement claire et qui avait calmé les tensions, était la règle jusqu'à la parution d'une circulaire signée par Monsieur Jean-Marie BOCKEL, alors qu'il était en charge du Secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants, autorisant les préfets à « participer en fonction de leur appréciation du contexte local. Le juste niveau de représentation de l'autorité militaire sera également jugé à cette aune ».
Depuis, nombre de ces autorités, notamment militaires, sont soumises à de difficiles cas de conscience.
C'est pourquoi j'ai l'honneur de vous demander de bien vouloir faire abroger cette circulaire qui détourne la loi et contribue à vider de son sens les célébrations du 5 décembre, tout en donnant une forte coloration politique à l'hommage que la Nation doit à ceux qui sont morts à son service.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma très haute considération.
Général (2s) Henri Pinard Legry