ACTUALITE : Le général François MEYER est décédé

Posté le dimanche 12 juin 2022
ACTUALITE : Le général François MEYER est décédé

Le général François Meyer, qui avait aidé des harkis à fuir l'Algérie, est mort

 

L'officier français, dont l'Élysée a annoncé la mort ce samedi et salué la mémoire, avait exfiltré par ses propres moyens plusieurs centaines de musulmans algériens ayant servi la France.

Emmanuel Macron a fait part samedi du décès du général François Meyer, un officier qui avait pris fait et cause pour la défense des harkis, ces musulmans ayant servi l'armée française pendant la guerre d'Algérie. À la fin de cette guerre (1954-1962), rappelle le président dans un communiqué d'hommage, François Meyer avait décidé «d'exfiltrer par ses propres moyens ses hommes et leurs familles vers la métropole, en contradiction flagrante avec les directives officielles». Alors que des milliers de harkis étaient pourchassés et tués en Algérie, il avait fait embarquer 350 personnes vers la France.

«Après avoir sauvé ses hommes et leurs familles», écrit le président, «il consacre son énergie à chercher des villages français pour les accueillir, qu'il trouve finalement en Lozère. Les harkis qui s'y installent deviennent agriculteurs. Pendant des années, il y passe toutes ses permissions et déploie des efforts inlassables pour aider à leur intégration. Il s'emploie aussi à entretenir la mémoire de ses anciens compagnons d'armes, dans la presse et dans des colloques, publiant un livre à leur sujet en 2005».

En septembre 2021, Emmanuel Macron avait remis à François Meyer la grand-croix de la Légion d'honneur, à l'occasion d'une réception à l'Élysée consacrée aux harkis. Ce jour-là, le chef de l'État avait demandé «pardon» aux harkis au nom de la France pour leur tragédie.

Le Figaro avait rencontré le général François Meyer en février 2021«En réalité, je n'ai fait que respecter la parole que j'avais donnée à mes hommes, avait assuré le général, en revenant sur son histoire. C'était une question d'honneur et de responsabilité morale. Car je crois avoir connu une guerre dont la réalité échappe encore à de nombreux Français, une guerre civile d'une violence extrême entre Algériens au moment de la décolonisation. Je précise que je n'ai jamais promis à mes soldats que la France resterait en Algérie. J'ai simplement assuré à mes harkis que je resterais avec eux jusqu'au dénouement. Comme l'a peut-être dit Christophe Colomb: «Il est de tradition, chez les amiraux de Castille, de choisir la mort plutôt que d'abandonner un seul de ses hommes.»

 

Le Figaro avec AFP
11/06/22


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Source : www.asafrance.fr