AERONAUTIQUE : Passage supersonique dans le ciel de l’agglomération parisienne

En fin de matinée, mercredi 30 septembre, une détonation retentit dans toute la région Île-de-France. A plusieurs kilomètres au-dessus des Franciliens, c’est un avion de chasse qui vient de franchir le mur du son dans le cadre de la mission de police du ciel. Retour sur cette intervention.

Alors qu’il transite entre Brive et Saint-Brieuc, les contrôleurs civils perdent le contact radio avec un avion d’affaires Embraer ERJ 145, signe précurseur d’un potentiel acte malveillant. Toute la chaîne de défense aérienne se mobilise, en commençant par le Centre national des opérations aériennes (CNOA) qui évalue la situation et les mesures à prendre. Un Rafale de la permanence opérationnelle de Saint Dizier reçoit l’ordre d’aller intercepter l’appareil en perte de contact radio. Les intentions de l’Embraer ERJ 145 sont alors méconnues et l’objectif du Rafale est de l’intercepter le plus rapidement possible. C’est sur ordre de la Haute Autorité de Défense Aérienne (HADA) que l’avion de chasse passe en vitesse supersonique à 11h52 dans les environs de Créteil. Ce passage provoque alors un bruit semblable à une explosion, entendu dans toute l’Île-de-France, qui a suscité l’inquiétude de nombreux riverains. Le contact radio a finalement été rétabli entre le contrôle aérien et l’Embraer ERJ 145.

Compte tenu de la situation sécuritaire en France et des vitesses des menaces potentielles, l’armée de l’Air et de l’Espace se doit d’être extrêmement réactive face à tout évènement aérien anormal. Chaque seconde est précieuse.

En France, les vols supersoniques sont peu nombreux et rarement entendus, qui plus est depuis une zone d’agglomération densément peuplée. Ils peuvent être ordonnés aux pilotes en cas d’urgence opérationnelle mais également dans le cadre d’entraînements planifiés, sur des axes précis et dans des conditions qui limitent fortement le risque de nuisance sonore. 

Les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis ont donné une nouvelle envergure à la mission de police du ciel dont les moyens engagés ont été augmentés pour couvrir efficacement tout l’espace aérien métropolitain face à ce type de mode opératoire. Ainsi, 7j/7, 24h/24, l’armée de l’Air et de l’Espace via le commandement de la Défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) assure la protection du territoire français face à toute menace aérienne.
En 2019, parmi 450 situations anormales détectées dans le ciel français, plus de 200 ont nécessité l’intervention d’un moyen de la permanence opérationnelle (chasse ou hélicoptère).

Commandement de la Défense Aérienne et des Opérations Aériennes

Article transmis par Guillaume GELEE
Association des pilotes de chasse

Source photo : Armée de l'Air et l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace

Rediffusé sur le site de l'ASAF :www.asafrance.fr
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