AIRBUS : Qui est Guillaume FAURY, le nouvel homme fort d’Airbus ?

Posté le lundi 15 avril 2019
AIRBUS : Qui est Guillaume FAURY, le nouvel homme fort d’Airbus ?

L’ex-patron d’Airbus Helicopters prend officiellement ses fonctions de numéro 2 d'Airbus lundi 19 février. Il remplace Fabrice Brégier à la tête de la branche aviation commerciale de l'avionneur européen. Il pourra mettre à profit son expérience dans l’automobile.


Il sera passé entre les gouttes.

Alors que le numéro un d’Airbus, Tom Enders, partira au plus tard en avril 2019 et le numéro deux, Fabrice Brégier, dès février 2018, Guillaume Faury est sans conteste celui qui, en pleine crise managériale au sein de l’avionneur, s’en sort vers le haut. Une redistribution des cartes effectuée par le conseil d’administration jeudi 14 décembre. « Guillaume représente notre nouvelle génération de leaders », a déclaré Tom Enders dans un communiqué.

A 49 ans, le désormais ex-patron d’Airbus Helicopters, très accessible et souriant, prend les commandes de l’activité la plus prestigieuse du groupe, l’aviation commerciale. Elle représente à elle seule près de 75% du chiffre d’affaires du groupe. C’est une étape décisive dans la carrière de cet ingénieur, diplômé de l’Ecole Polytechnique de Paris et de l’Ecole Nationale Supérieure de l’Aéronautique et de l’Espace de Toulouse. Il sera remplacé à compter du 1er avril par Bruno Even en tant que CEO d'Airbus Helicopters

Des parts de marché en hausse

A la tête d’Airbus Helicopters depuis 2013, Guillaume Faury a affronté une crise persistante du secteur des hélicoptères, dû en particulier à la baisse de la demande dans le secteur pétrolier et gazier. Une baisse d’activité qui l’a conduit à engager un plan de départs volontaires de 582 personnes d’ici 2018 sur les sites français de Marignane (Bouches-du-Rhône) et Dugny (Seine-Saint-Denis), sur un effectif total en France de 9 200 salariés. Un plan de bien moindre ampleur que ceux menés par ses principaux concurrents, Sikorski et Bell Helicopter.

Dans le même temps, le groupe est parvenu à augmenter ses parts de marché dans le segment civil ces dernières années : elles sont passées de 42% en 2014 à 56% en 2016. Sa présidence aura toutefois été marquée par l’accident mortel d’un Super Puma en Norvège en 2016, entraînant un arrêt des vols de cet appareil pendant un an.

Inspiré de l'automobile

Malgré la mauvaise conjoncture, Guillaume Faury a été l’artisan d’une modernisation d’Airbus Helicopters, alors que le secteur est connu pour ses pratiques encore artisanales. Son expérience du secteur automobile n’y est pas étrangère : après dix années chez Eurocopter (ex-Airbus Helicopters) ente 1998 et 2008 en tant qu’ingénieur d’essais en vol, il est resté chez PSA entre 2008 et 2013 en tant que membre du directoire et dès 2010 directeur recherche et développement.

Interrogé par L’Usine Nouvelle début 2016 sur la possibilité d’appliquer à l’aéronautique les recettes de l’automobile, le dirigeant répondait : « Sur les chaînes de production, cela revient d’abord à écrire des standards de production, à formaliser, à effectuer les actions de manière répétitive et commune, précise Guillaume Faury. La standardisation et la répétabilité sont trop peu mises en œuvre dans les productions en petite série, or elles permettent de tirer la qualité vers le haut ».

Une modernisation du groupe

Il s’est entouré chez Airbus Helicopters de nombreux profils issus de l’automobile et entretient des liens étroits avec les équipementiers. Alors qu’Airbus ne cesse d’augmenter les cadences de production de son monocouloir, l’A320, et cherche à réduire les temps de cycle de production de ses programmes, son profil semble tombé à pic. Guillaume Faury a poussé à la mise en œuvre d’outils tels que le management visuel, la méthode de résolution de problèmes communs, le partage des indicateurs, le renforcement du travail en équipe.

A son actif également : la spécialisation des sites, le développement de la voiture volante CityAirbus, la digitalisation de la chaîne d’assemblage des hélicoptères légers à Marignane, le déménagement réussi de l’usine de Dugny de production de pales d’hélicoptères et le lancement du H160 successeur du Dauphin. Alors que les services représentent environ la moitié du chiffre d’affaires d’Airbus Helicopters (contre 5% à l’échelle du groupe), nul doute qu’il tentera de développer cette activité au sein de la branche aviation commerciale.

 

Olivier JAMES
L’usine nouvelle

Copyright :  Airbus Group/ Lorette Fabre

 

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

Source : www.asafrance.fr