ANNIVERSAIRE : 26 mai – 11 juin 1942. La Bataille de Bir Hakeim : La première victoire française. 

Posté le samedi 11 juin 2022
ANNIVERSAIRE : 26 mai – 11 juin 1942. La Bataille de Bir Hakeim : La première victoire française. 

Victoire défensive remportée par les Forces Françaises Libres de la 1re Brigade, commandée par le général Koenig face à des formations de l’Afrika Korps de Rommel, cette bataille a eu un retentissement énorme, car il s’agissait du premier véritable engagement d’unités françaises contre des unités allemandes depuis la débâcle de 1940, deux ans auparavant. Elle a donc immédiatement pris la signification de la renaissance militaire de la France, tout en contribuant à la gloire militaire de la France Libre.

 

La situation générale sur le front libyen.

Au début de l’hiver précédent, la VIIIe armée britannique, nouvellement constituée, avait repoussé Rommel jusque dans l’extrême ouest de la Cyrénaïque, sans toutefois parvenir à exploiter en direction de la Tripolitaine. Rommel avait réagi sous la forme d’une contre-offensive en récupérant la Cyrénaïque occidentale, les Britanniques s’accrochant à la route côtière, en avant de Gazala. Voulant couvrir Tobrouk, et redoutant une prise à revers par le sud, le commandement britannique avait installé un dispositif défensif en profondeur, sous la forme d’un immense triangle inversé, dont la base longeait la mer de Gazala à Tobrouk et dont la pointe sud était constituée par un centre de résistance, à hauteur du dernier puits de la zone, Bir-Hakeim (Bir signifiant puits). Le Général de Gaulle ayant mis deux brigades à la disposition du commandement britannique[1] (sous la forme d’un contrôle opérationnel), en février 1942, la 1re Brigade Française Libre reçoit la mission de se déployer à Bir Hakeim, d’organiser la position en centre de résistance et de le tenir.

 

La 1re Brigade Française Libre.

Grande unité de circonstance, l’organisation de la brigade ne correspondait à aucun tableau d’effectifs, ni britannique, ni français. Koenig l’avait organisée en deux groupements d’infanterie, le premier correspondant aux deux bataillons de la 13e D.B.L.E., aux ordres du lieutenant-colonel Amilakvari[2], et le second, correspondant à une demi-brigade coloniale, commandée par le lieutenant-colonel de Roux, et comprenant le Bataillon de Marche n°2 (B.M. 2), à base de tirailleurs volontaires, originaires d’Oubangui-Chari, du 1er bataillon d’infanterie de marine ‘et du Bataillon du Pacifique (Lt-Colonel Broche). Les appuis sont importants en volume : trois groupes de 75 (matériel français récupéré au Levant) regroupés au sein du 1er Régiment d’artillerie coloniale (1er R.A.C., du chef d’escadron Laurent-Champrosay[3]). Fort de ses 54 canons, le régiment est renforcé de canons antichars d’infanterie de 47 et de 25. Le régiment est approvisionné à plus de 15 unités de feu (une UF correspondant à la consommation moyenne estimée en une demi-journée de combat). Quant à la Défense Contre Avions (D.C.A.)[4], curieusement, c’est une unité de fusiliers marins, le 1er R.F.M. (capitaine de corvette Amyot d’Inville) qui en est chargée, et qui, dans ce but, a été équipé par les Britanniques en Canons de 40 Bofors[5]. Le Génie est représenté par une seule compagnie, mais, pour aménager la position en centre de résistance, elle sera approvisionnée en un volume astronomique de mines.

L’ensemble de la brigade représentait un volume de 3 700 hommes. Pour avoir une idée de sa composition réelle, il convient de se reporter à l’ouvrage du général Gras, qui, ancien de la D.F.L., s’en est fait l’historien. Il écrit : « Français venus de tous les horizons, volontaires, étrangers, tirailleurs coloniaux, Noirs d’AEF, Pacifiens, Indochinois, Malgaches, Nord-Africains, Libanais, Pondichériens. La 1reBrigade apparaît comme une étonnante synthèse de la France et de son Empire. »

 

La Bataille.

La préparation.

Simple croisement de pistes à l’emplacement d’un puits, au milieu d’un paysage très ouvert sans aucun obstacle, permettant d’être vue de partout, la position n’offrait aucune des caractéristiques d’un centre de résistance. Koenig commença par implanter ses bataillons sur le site, en conservant en réserve un des deux bataillons de la 13e D.B.L.E. Il ordonna à chacun de ces bataillons de s’enterrer, ce qui signifiait, dans ce terrain de roches, de casser les cailloux à la barre à mine, et de se servir des gravats comme remblais. A la fin avril, tout le dispositif était enfoui et les canons répartis entre les points d’appui des bataillons. Simultanément, d’immenses champs de mines étaient disposés en avant de la position, selon la forme des bastions d’une place forte de Vauban. Si ces champs de mines n’avaient pas une densité de mines impressionnante, ils n’en possédaient pas moins une capacité d’arrêt réelle, d’autant plus qu’ils se trouvaient tous battus par les feux des canons de la position. Koenig évoquait pour illustrer cette défense à base de mines, l’expression imagée de « marais de mines ». Enfin, une bande minée de plusieurs kilomètres reliait la position de Bir Hakeim au premier centre de résistance britannique, situé plus au nord, si bien que la position tenue par les Français Libres représentait réellement l’extrémité sud d’un dispositif défensif cohérent jusqu’à la mer. Si les forces de l’Axe cherchaient à déborder par le sud ce dispositif d’ensemble sans s’emparer de Bir Hakeim, ils se trouvaient donc soit sous la menace de ses feux, dans le cas d’un débordement court, soit sous celle d’un raid visant à couper leur progression, dans celui d’un débordement plus large.

Simultanément à l’installation de ses bataillons, Koenig engage son bataillon de réserve, le III/13e DBLE pour effectuer, à l’aide des chenillettes d’infanterie Bren carriers dont l’avait doté les Britanniques, des raids et des reconnaissances profondes en vue de faire des prisonniers qui pourraient fournir d’utiles renseignements. Pour ce faire, ce bataillon est articulé en « groupes mobiles », aux ordres des capitaines commandant (Lamaze, Sairigné et Messmer).

En fait, Rommel, qui visait initialement Tobrouk avant Alexandrie, puis Suez en fin de progression, avait bien l’intention de déborder par le Sud le dispositif défensif mis en place par le VIIIe Armée britannique, après avoir fixé le maximum d’unités britanniques, à hauteur de Gazala, en lançant une fausse attaque en force le long de la route côtière, faisant croire à la réédition du mode d’action de son retour offensif qui lui avait réussi au début de l’année précédente. Mais son effort réel sera porté par le sud avec trois divisions blindées, la division italienne Ariete ayant la mission de faire tomber au préalable la position de Bir Hakeim, soutenue par une division motorisée, Trieste.

L’attaque devra déboucher fin mai, quand le maximum d’unités blindées de la Wehrmacht et de l’armée italienne auront pu être remises en condition, à l’issue des engagements de la fin de l’hiver, car le rapport de forces en chars est toujours favorable aux Britanniques. Cette offensive devait être jumelée avec une offensive aérienne de la Luftwaffe sur Malte, dont la position gênait considérablement la liberté d’action maritime de l’Axe en Méditerranée, notamment dans le contrôle du Détroit de Sicile.

 

Les opérations.

Rommel déclenche son offensive dans la nuit du 26 au 27 mai et ordonne le 27 matin à 9 heures à la division blindée italienne Ariete de s’emparer de Bir Hakeim, de manière à permettre le développement de sa manœuvre d’enveloppement par le Sud. En moins d’une heure, abordant la position française à revers (c’est-à-dire dans le secteur du II/13), la division italienne est réduite à une grosse trentaine de chars, a perdu un de ses chefs de corps[6] et doit mettre un terme à son attaque : les chars immobilisés par les mines étaient tirés au canon, et ceux qui avaient réussi à pénétrer dans le dispositif français étaient pris à partie à débouché zéro par les 75 ou les canons AC. La journée s’achève par un succès défensif français qui a mis en échec une division blindée, la garnison n’ayant à déplorer que deux tués.

Plus au nord, une division indienne ayant lâché pied, les Britanniques ont été contraints au repli, si bien que Bir Hakeim est isolé, coupé du système défensif de la VIIIe Armée. Un calme relatif s’installe, mais Koenig est conscient qu’il doit se préparer à un siège en règle, n’ayant des capacités mobiles réduites aux seules chenillettes d’infanterie d’un seul bataillon. Le 31 mai, un convoi de ravitaillement (101e compagnie automobile du Train) apporte de l’eau et des munitions et évacue au retour toutes les bouches inutiles (prisonniers italiens et indiens recueillis, ainsi que tous les personnels féminins, à l’exception de Susan Travers, la conductrice – pas que – du général Koenig). Le 31 mai, au départ du convoi, le bilan se chiffre à 41 chars détruits, 98 prisonniers allemands et 145 Italiens, tous évacués.

Même si, plus au nord, les forces de l’Axe se trouvaient en position favorable pour une exploitation possible en direction de Tobrouk, Rommel pouvait difficilement la lancer, avec une résistance dépassée non réduite du volume d’une brigade, manifestement agressive, et qui pourrait gêner sa manœuvre d’exploitation par un débordement par le Sud. Il lui fallait la réduire. Rommel interrompt donc sa progression en direction de l’Egypte, pour régler le « pépin » de Bir Hakeim. Pour ce faire, avant de lancer toute action de réduction, qu’il estime de l’ordre de la journée, Rommel procède à une réarticulation interne de ses grandes unités en renforçant les divisions italiennes de formations de la Wehrmacht.

 

Le siège.

Planifiée pour le 2 juin, et devant être conduite par une division allemande et des unités de reconnaissance italiennes, la réduction de Bir Hakeim  débute par une préparation d’artillerie, le 1er juin, mais qui s’interrompt la nuit, l’observation étant impossible à effectuer. Il en sera ainsi de toutes les nuits, ce qui permettra aux défenseurs de profiter de ce répit pour se reposer. Le matin, un épais brouillard qui ne se dissipe que vers 9 heures gêne également l’observation.

C’est donc dans la matinée bien avancée du 2 juin, que l’attaque est lancée contre la position française. Les vues étant dégagées, les Italo-Allemands sont immédiatement repérés par les défenseurs. Une proposition de reddition est refusée par Koenig, et l’attaque est repoussée. Elle est relancée le lendemain, après une préparation d’artillerie plus dense que la veille ; Rommel envoie à la garnison assiégée, un message rédigé de sa main, leur offrant de se rendre. Le refus est le même, et, durant quarante-huit heures, tous les assauts sont repoussés, les assaillants étant englués dans les mines, où ils offrent des objectifs à l’arrêt à l’artillerie qui les traite en tir direct. Pour les Français Libres, le fait d’être enterrés limite considérablement les effets du pilonnage d’artillerie qui ne s’arrête que pour être repris par des vagues de Stukas.

Ce faisant, Rommel commet une faute majeure. La Luftflotte de Kesselring lui avait été adaptée, par retrait du front russe, pour réduire Malte. Au lieu d’utiliser son appui aérien dans ce but stratégique (ou au minimum opératif, car du niveau de l’ensemble du théâtre méditerranéen), Rommel raisonne en terrien, uniquement au niveau tactique, néglige l’aspect maritime du théâtre d’opérations et emploie ses escadres aériennes en appui au sol pour réduire une brigade. En outre, Bir Hakeim se trouve à moins d’une heure de vol des bases de la R.A.F. en Egypte, d’où les appareils britanniques peuvent intervenir massivement. Rommel n’avait pas intégré le fait que la route de Suez passait, certes par Tobrouk, mais surtout par Malte, car l’île constituait le pivot de la manœuvre logistique britannique au niveau du théâtre de la Méditerranée[7] : d’une part, Malte permettait d’assurer la permanence de la protection aérienne des convois de ravitaillement britanniques en direction de l’Egypte, et d’autre part, sa présence constituait une menace permanente pour les lignes de communications maritimes de l’Axe entre l’Italie et la Libye par le détroit de Sicile.

A compter du 6 juin, aux assauts directs et frontaux contre la position française, Rommel substitue un mode d’action d’investissement par la réalisation de cheminements déminés dans le dispositif français. Mais les positions de la défense ferme française n’en sont pas atteintes pour autant. Les tirs précis français clouent au sol les assaillants qui sont systématiquement repérés. En outre, un ultime convoi de ravitaillement parvient aux défenseurs dans la nuit du 7 au 8, qui permet une relative remise à niveau des stocks à terre des obus d’artillerie, ainsi qu’un réapprovisionnement – limité - en vivres et en eau.

Toujours présent sur le site de Bir Hakeim[8], Rommel conduit lui-même l’attaque du 8 juin. Elle est repoussée comme les précédentes. En fin de soirée du 8, Koenig est avisé que, compte tenu du repli britannique sur El Alamein, il pourra évacuer sa position à compter de la nuit du 10 au 11 juin. Simultanément, ses commandants de bataillon lui rendent compte qu’il ne leur reste plus qu’un jour de combat en réserve. Le 10 dans l’après-midi, après un sévère bombardement aérien, Rommel engage la 15e division de Panzers au complet, en soutien d’une nouvelle attaque, Les positions françaises de la 13e D.B.L.E. sont entamées, mais les assaillants sont repoussés par une contre-attaque immédiate des compagnies Messmer et Lamaze. Un ultime assaut est repoussé à la tombée de la nuit.

 

La sortie.

Le Général Koenig reçoit l’ordre d’évacuation le 9 juin à 17 heures, pour la nuit du 10 au 11. Il fixe la « sortie » le lendemain à 23 heures, charge aux Britanniques de mettre en place dans la position de recueil les moyens motorisés qui font défaut à la Brigade. Il lui reste à tenir la journée du 10, qui va être d’autant plus éprouvante que l’eau commence à manquer.

Le matériel lourd est détruit, tandis qu’un cheminement vers le sud-ouest est ouvert dans les champs de mines. En fait, faute de temps, seul un mince corridor aura été ouvert, en lieu et place du passage de 200 mètres prévu. Le mouvement commence avec une heure de retard, mais le tir mal venu d’une fusée éclairante allemande dévoile la sortie aux Allemands, qui ouvrent le feu, un peu au jugé, parvenant mal à distinguer réellement la situation dans la nuit. Un flottement se produit au sein des unités françaises, tandis que le II/13 en tête poursuit sa progression en réduisant les résistances ennemies. C’est alors qu’en conduite, Koenig prend la bonne décision. A bord de son pick up britannique de commandement, il ordonne à sa conductrice, Susan Travers, « la miss » pour tout le monde : « On double tout ce foutoir, on passe en tête, on fonce et tout le monde va suivre, ». C’est effectivement ce qui s’est passé. Mais, l’exfiltration prévue discrète s’est transformée en une sortie en force dans la plus grande confusion. Les nids de mitrailleuses allemands sont réduits à la grenade et un grand nombre de Bren Carriers sautent sur des mines. Même les blessés ont été évacués dans les quelques ambulances existantes dans les postes de secours des bataillons. Jouant sur la faible densité du barrage de mines, la garnison sort en trois vagues successives. Le recueil a lieu le 11 matin, le gros de la garnison de Bir Hakeim ayant pu bénéficier du brouillard matinal pour masquer son mouvement. Lorsque le véhicule de Koenig, toujours piloté par « la miss », est parvenu au point de recueil, deux de ses pneus étaient crevés, ls ailes des roues avant étaient trouées d’impacts, les freins ni les amortisseurs ne fonctionnaient plus. Il n’aurait guère pu aller plus loin. Les isolés s’étant égarés au cours de la nuit seront récupérés dans la journée par des patrouilles britanniques rayonnant autour de la position de recueil.

Même si les Allemands ont pu discerner la sortie, ils l’ont prise pour une tentative de détail, sans imaginer une seconde une évacuation complète, d’autant que la direction prise n’était pas celle des lignes anglaises, c’est-à-dire le nord-est, mais l’exact opposé. Le 11, décidé à en finir avec cette résistance, Rommel lance la 15e Panzer en premier échelon dans une attaque en force, qui tombe dans le vide. Seul, l’élément d’arrière-garde, commandé par le chef de bataillon Babonneau sera fait prisonnier[9].

Le bilan des combats de Bir Hakeim est éloquent. Du côté de l’Axe, plus de 3 000 hommes ont été tués ou blessés, tandis que plus de 300 ont été capturés. 82 chars ont été détruits. Les pertes des Français Libres s’élèvent à 99 tués et 109 blessés durant le siège et 41 tués, 21 blessés, 163 disparus et 600 prisonniers durant la sortie, sur un effectif de 3 700 combattants.

 

La portée de Bir Hakeim.

La portée de Bir Hakeim est de deux ordres, militaire dans la cadre des opérations de la VIIIe Armée et morale au titre de la France Libre.

Sur le plan opérationnel, en s’acharnant quinze jours à vouloir réduire Bir Hakeim, Rommel a fourni aux Britanniques d’inestimables délais pour se rétablir à hauteur d’El Alamein, en faisant rallier des unités depuis la Palestine, la Syrie et l’Irak, unités venant s’ajouter à celles qui rejoignaient El Alamein au terme de leur retraite. Le coup d’arrêt d’Auchinleck porté à Rommel à El Alamein avant le retour offensif de Montgomery trois mois plus tard, est, en partie, l’enfant naturel de Bir Hakeim. Car il est vrai que le rapport de forces entre l’Axe et la VIIIe Armée était nettement en faveur de cette dernière. Le potentiel blindé dont disposait Rommel à hauteur d’El Alamein était inférieur à une centaine de chars, tant italiens qu’allemands, ce qui rendait hautement problématique toute idée d’exploitation vers Alexandrie. En outre, phénomène récurrent dans cette campagne de Libye, au fur et à mesure qu’un des adversaires se repliait, il raccourcissait ses lignes de communication, en se rapprochant de ses bases, tandis que l’autre les allongeait, parfois dangereusement, comme dans le cas de Rommel l’été 1942.

En outre, comme cela a déjà été souligné, l’appui aérien dont a pu bénéficier l’Axe à Bir Hakeim a, en réalité, été détourné de sa mission principale de réduction de Malte.

 

Mais c’est surtout au plan moral que les effets de Bir Hakeim se sont fait sentir. L’armée française, les Français Libres en l’occurrence, avaient lavé l’affront de juin 1940. Vis-à-vis des Alliés, les Français étaient redevenus des partenaires fiables. Le Général de Gaulle ne s’y est pas trompé quand il télégraphiait à Koenig le 10 juin, la journée de la sortie ;

« Général Koenig, sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil ».

La mémoire militaire ne s’y est pas trompée non plus. Il suffit de considérer les noms portés par les promotions de Saint-Cyr. Si la promotion 1961 – 1962 porte le nom de « Bir Hakeim », ce ne sont pas moins de cinq autres promotions qui portent celui de combattants de la 13e DBLE ayant combattu à Bir Hakeim : le lieutenant-colonel Amilakvari, chef de corps, le général Lalande, adjoint au commandant du 3e Bataillon, le colonel Brunet de Sairigné, le général Simon, et le général Saint Hillier, commandants de compagnies Un autre commandant de compagnie, Pierre Messmer, a été élu à l’Académie française.

A tout seigneur tout honneur, le général Koenig a été élevé à la dignité de maréchal de France, par le président de la République, en 1984.

 

Enfin, sourire du Destin, Hubert Germain, le dernier Compagnon, inhumé à ce titre au Mont Valérien, avait participé comme chef de section, à toute la bataille. Ce n’est pas le moindre des symboles de cette épopée.

 

[1] La troisième servait de force de souveraineté au Levant au général Catroux, où elle avait fort à faire face aux empiètements britanniques.

[2] Amilakvari tenait également les fonctions d’adjoint au général Koenig.

[3]  Appartenant à la promotion Galliéni (1927 -1929), il est le premier saint-cyrien à opter pour l’artillerie (coloniale), et, à ce titre, à suivre une année d’application à Fontainebleau, en compagnie de ses camarades polytechniciens.

[4] Appellation de l’époque de la Défense Sol Air,

[5] Signe de sa souplesse, toujours sous les ordres du commandant Amyot d’Inville, le régiment sera transformé en 1943 en régiment de reconnaissance de la 1re D.F.L.

[6] Fait prisonnier, le colonel italien commandant le 132e régiment de chars italien a été invité à la popote du II/13, avant d’être envoyé au PC, chez Koenig. Parlant un français impeccable, il a servi de quatrième à une table de bridge. Ceci dit, dans toutes les popotes de Bir Hakeim, le menu était unique, des boites de rations britanniques et de l’eau, même chez Babonneau !

[7] Les deux autres étant l’ensemble Alexandrie-Suez et Gibraltar.

[8] Ses Mémoires, intitulés La guerre sans haine, constitués à partir de sa correspondance quotidienne avec son épouse en témoignent.

[9] Babonneau était un des rares officiers du 6e Etranger à avoir rallié la France Libre à l’issue de la campagne fratricide de Syrie en 1941. Après Bir Hakeim, il est transféré dans un camp italien, Babonneau s’en évadera l’hiver 1943, se cachera plusieurs mois dans un séminaire, avant d’être repris, alors qu’il tentait de rallier la Corse récemment libérée. Il est à nouveau interné, et, en juin 1944 il s’évade à nouveau pour ne pas être transféré en Allemagne er rejoindra la 13e DBLE à Rome. Il participera à la campagne de Libération au sein de la 1re DFL. Avant de commander un régiment FFI sur le front de l’Atlantique. Il libère l’ile d’Oléron.



Source photo :  commons.wikimedia.org

 

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Source : www.asafrance.fr