ARMEE DE TERRE : L’entrainement du 35ème régiment d’artillerie parachutiste

Posté le mercredi 23 novembre 2022
ARMEE DE TERRE : L’entrainement du 35ème régiment d’artillerie parachutiste

Pas un pas sans appui. Boule de feu pour le 35e RAP

 

Le 35e régiment d’artillerie parachutiste a conduit sa préparation opérationnelle métier sur le camp de Canjuers du 13 septembre au 21 octobre. Un entraînement essentiel au format inédit, intégrant des capacités interarmées et interalliées pour être prêt à s’engager en coercition face à un ennemi à parité. Mission : appuyer la manœuvre aéroterrestre en acquérant du renseignement et en délivrant des feux à tout moment.

 

Le 35e régiment d’artillerie parachutiste (35e RAP) s’est mis en ordre de bataille. Plus de 1 500 obus de mortier de 120 mm, de 155 mm Caesar et M777 US et plusieurs GBU 12 ont fait trembler le plateau varois pendant près d’un mois du 13 septembre au 21 octobre. Cet entraînement, auquel ont participé les 11e et 17e flottilles du groupe aérien embarqué ainsi que le 319e Airborne Field Artillery Regiment US, a mobilisé tous ses moyens feux. Ensemble, ils forment le GA Foch. 

Aboutissement d’un an de préparation et s’inscrivant dans la continuité de l'exercice Manticore, cet entraînement avait pour objectif d’éprouver les capacités sol-sol, sol-air et d'acquisition du régiment mais également manœuvrer avec des unités partenaires. « Pour affaiblir l’ennemi, l’absolue nécessité réside dans une artillerie manœuvrière, intégratrice dans la 3e dimension et capable de délivrer des feux rapides, précis et puissants au contact comme dans la profondeur », explique le colonel Arnaud Ruyant chef de corps du 35e RAP.

 

Assurer le soutien et le dépannage

 

Une artillerie manœuvrière est mobile et flexible. Pour cela, le 35e RAP repense et teste l’allégement de ses structures de commandement pour obtenir le meilleur compromis entre efficacité, résilience et agilité. En structure miroir légère avec fardiers et sous bâches, le Fire Support Coordination Centre qui supervise la planification et l'exécution du plan d'appui-feu de chaque équipe, est dimensionné pour acceuillir 5 personnes et le poste de commandement régimentaire 7 personnes. Tout est fait pour diminuer l’empreinte numérique et électromagnétique. Le battle rythm et la messagerie sont simplifiés, les ordres sont réduits. 

Si la mobilité et le camouflage sont renforcés, la manœuvre dynamique des batteries et des sections de tir l'est aussi.La section mortier à 4 pièces de 120 mm s’est entraînée à se scinder en 2 sections à 2 pièces pour, ponctuellement couvrir par les feux, une portion de terrain plus large. Le GA Foch, c’est aussi la réappropriation de la manœuvre logistique dans un contexte d’engagement majeur avec la mise en place d’une chaîne complète de soutien. Le train de combat de deuxième niveau en charge du ravitaillement en eau, rations, munitions ou carburant..., s’est ainsi entraîné avec réalisme pour assurer le soutien et le dépannage de tout le GA et maintenir ou rétablir son potentiel de combat.

 

Décupler les effets des feux

 

L’interopérabilité avec l’interarmées et les alliés est un enjeu majeur pour l’artillerie. Le GA Foch a contribué à accroître cette capacité opérationnelle indispensable. Avec l’appui de la Section technique de l’armée de Terre "Artillerie", la mise en place de la passerelle Asca (qui traduit une demande de tir d'une nation à une autre) a permis à la batterie américaine d’être parfaitement intégrée dans la bulle ATLAS du GA. Cette intégration complète a par exemple permis à la section US de tirer avec les équipes d’observation françaises, puis aux sections Caesar de tirer avec les éléments du radar de trajectographie américain.

De même, le GA Foch a été l’occasion pour les équipes JTAC (Joint Terminal Attack Controller) de s’entraîner à l’échange de données tactiques en DaCAS (Digital Aided Close Air Support). Ce système, qui numérise l’appui aérien, a amélioré les capacités d’échange d’informations entre les JTAC et les équipages des Rafale. En plus de la retransmission de vidéos avec l’aéronef, ces échanges d’informations rendent le dialogue et l’appui feu toujours plus performants. L’intégration de tous les capteurs de renseignement est indispensable pour décupler les effets des feux. Qu’ils proviennent du radar Murin, des drones Parrot du 35e RAP, du système de mini-drones de reconnaissance du 61e régiment d’artillerie ou des équipes d’observation et des groupes commandos parachutistes.

 

Le "GBC Caesar"

 

Le 35e RAP a déployé son projet-phare dans le domaine des effets dans les champs immatériels (ECIm) : le "GBC Caesar". Celui-ci consiste à transformer un GBC pour le rendre très proche en apparence d’un Caesar afin de créer un effet de diversion ou de simulation au profit de la manœuvre globale de la brigade. Le résultat est à s’y méprendre. Les batteries ont également testé de nouveaux matériels et procédés. Pour la première fois, la batterie sol-air a mis à l’épreuve ses pièces mistral montées sur des Ford ranger.

« Cette utilisation particulière nécessite des adaptations en termes d’emploi et de procédés tactiques. Nous allons y travailler », affirme le capitaine Valérie, commandant d'unité de la 4e batterie. Laboratoire pour préparer l’avenir et mettre en œuvre de nouvelles capacités ou concepts, le GA Foch a permis à plusieurs industriels de présenter leurs projets sur le terrain avec les unités. De nombreuses idées sur le combat dans la 3e dimension et dans la profondeur ont été testées et validées. Le Retex sera riche en enseignements.

 

Ministère des Armées
Terre Information Magazine
22/11/2022

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Source : www.asafrance.fr