ARMEMENT : Complémentarité Missile Moyenne Portée et mini-drone

Posté le dimanche 24 janvier 2021
ARMEMENT : Complémentarité Missile Moyenne Portée et mini-drone

En avril 2019, lors du dernier SOFINS, le salon dédié aux forces spéciales organisé tous les deux ans par le Cercle de l’Arbalète, MBDA avait dévoilé le concept « LYNKEUS », consistant à donner une capacité de « Tir au-delà de la vue directe » (TAVD ou BLOS Beyond Line Of Sight) au Missile Moyenne Portée (MMP) en l’associant à un mini-drone Novadem NX-70, ce dernier devant repérer et identifier une cible éventuelle à détruire.

Une telle capacité est intéressante dans la mesure le MMP a une portée pouvant atteindre les 5 km. En outre, elle fait l’objet du programme européen EU BLOS, pour lequel MBDA est le chef de file.

Le 21 janvier, au camp de Canjuers, et avec le soutien de la Direction générale de l’armement (DGA) et l’armée de Terre, MBDA procédé avec succès au tir d’un MMP en configuration « fantassin » au-delà de la vue directe, grâce à un drone NX-70 qui permis de détecter et identifier un char situé hors du champ de vision de l’opérateur.

« Les coordonnées de la cible ont été transférées [par le NX-70] au poste de tir MMP, selon une séquence illustrant la possibilité d’engager une cible qui n’a jamais été en vue directe du tireur », explique MBDA.
« Le char a été ‘accroché’ par le missile pendant son vol suite à l’action du tireur qui l’a détecté dans le flux vidéo de l’autodirecteur MMP transmis, de manière continue, au poste de tir par fibre optique », poursuit le missilier.
Et ce dernier de conclure : « Cette démonstration s’est conclue par un impact direct sur la cible. »

« Ce tir vient aussi conclure une évaluation tactique [EVTA] conduite depuis environ un an avec l’armée de Terre et Novadem afin d’explorer toutes les capacités du système et, permet ainsi à MBDA de proposer un couplage MMP/drone répondant aux besoins d’observation déportée et de désignation de cibles des unités de contact », a commenté Philippe Gouyon, conseiller militaire « Terre » du missilier.

« Ces expérimentations comprenaient notamment des simulations d’engagement temps-réel en réalité virtuelle mais aussi combinant, sur le terrain, équipements réels [drones, terminal arme] et simulateurs MMP mis en œuvre par des unités des Forces terrestres. Nous sommes très satisfaits des résultats de ces travaux qui ont permis de bien comprendre le besoin des forces afin de finaliser le système porteur de la capacité TAVD pour le combat débarqué », a-t-il également précisé.

Pour rappel, le MMP, qui a connu son baptême du feu lors de l’opération Barkhane, est un missile dit de 5e génération utilisant plusieurs technologies, dont la charge multi-effets, la liaison de données haute performance par fibre optique, le traitement d’image, les interfaces homme-machine, etc. D’une masse de 15 kg (11 kg pour le poste de tir), il est doté d’une charge militaire polyvalente et d’un autodirecteur bi-bande visible/infrarouge non refroidi, ce qui lui permet de « traiter » des cibles chaudes ou froides.

Également utilisé par l’armée de Terre au Sahel, le mini-drone NX-70 Block 2 est muni de caméras thermiques lui donnant la capacité de prendre des images haute définition de jour comme de nuit. Images qu’il transmet via des liaisons chiffrées sur un rayon d’action de plus de trois kilomètres. D’une masse de seulement 1 kg et disposant d’une autonomie de 45 mn, il peut voler dans des conditions météorologiques difficiles. Enfin, il est possible de l’utiliser pour des missions d’observations de plusieurs heures grâce à câble d’alimentation en énergie depuis le sol.

 

Laurent LAGNEAU
22 janvier 2021

 

Source : www.asafrance.fr