ASAF : édito du président de l'ASAF paru dans le numéro de juin de la revue "ENGAGEMENT"

Posté le samedi 27 juin 2015
ASAF : édito du président de l'ASAF paru dans le numéro de juin de la  revue "ENGAGEMENT"

Compter d’abord sur soi.

« Au contact », « Unis pour faire face » sont les noms donnés aux projets de l’armée de Terre et de l’armée de l’Air pour réorganiser leurs forces sous une contrainte financière insupportable, tout en remplissant au mieux les missions qui leur sont confiées. Mais ces noms, aussi dynamiques soient-ils, ne peuvent masquer le déclin continu de nos moyens militaires, même si celui-ci devrait être ralenti temporairement par l’actualisation de la Loi de programmation militaire 2014-2019, moins de deux ans après son vote !


Pourtant, l’Histoire, qui devrait être d’abord une source de réflexion pour les responsables politiques et pas seulement une matière à enseigner à l’école, nous a montré que la liberté individuelle et l’indépendance nationale, auxquelles nous sommes tant attachés, dépendaient d’abord des efforts faits, dans la durée, pour disposer en permanence d’une armée forte soutenue par un pays uni. Les commémorations actuelles devraient nous le rappeler, plutôt que de donner lieu, comme c’est souvent le cas, à de stupides et inacceptables déclarations de repentance nourries par une idéologie décadente et mortifère.


L’actualité nous confirme chaque jour que la France n’a au mieux que des alliés plutôt que des amis. En effet, nous savons depuis des siècles que les amis n’existent pas dans les relations internationales. Nos alliés d’un jour peuvent nous abandonner le lendemain et parfois devenir nos adversaires, voire nos ennemis le surlendemain. Seuls, des intérêts supérieurs identiques, et plus encore, le choix de partager un destin commun, peuvent nous lier durablement avec un ou plusieurs pays. Mais dans tous les cas, nos relations doivent toujours s’appuyer sur des capacités militaires robustes et réactives.


Aujourd’hui, dans la guerre contre le totalitarisme islamique où elle est engagée, la France mesure chaque jour un peu plus sa solitude. L’Europe n’existe pas et ce sont ponctuellement des pays du « vieux continent », voire du Golfe, qui, pour des raisons diverses, mettent à disposition quelques moyens militaires. Ce sont aussi les Etats-Unis qui apportent, en échange de lourdes contraintes et contreparties, un soutien renseignement important. Mais est-il acceptable que nos engagements décidés au niveau national pour servir nos intérêts supérieurs, soient dépendants du bon vouloir de tel ou tel pays à nous fournir, par exemple, des avions de transport ou des drones ?

Il est temps de reprendre en main notre destin et de faire les efforts indispensables pour restaurer notre indépendance et notre sécurité.

 

Henri PINARD LEGRY
Président de l’ASAF

 

Source : ASAF