ASAF : Revue ENGAGEMENT de l’ASAF (N° 104 - automne 2014)

Posté le vendredi 26 septembre 2014
ASAF : Revue ENGAGEMENT de l’ASAF (N° 104 - automne 2014)

Moins de 3 500 soldats pour le défilé annuel sur les Champs Elysées : ce nombre reflète les capacités militaires déclinantes de la France ; parmi ces 3 500 hommes, combien venaient d’unités opérationnelles ? Notre armée est en situation d’asphyxie.

Des ressources financières qui ne seront pas au rendez-vous dès la première annuité d’une loi de programmation militaire dont on sait qu’elle est déjà insuffisante pour maintenir notre armée à un niveau « normal ». L’entraînement est déjà de 15 à 20 % en dessous des normes de l’OTAN et le taux de disponibilité moyen des principaux matériels, souvent anciens et en nombre limité, dépasse rarement 50 %.

Des engagements militaires, comme en RCA, avec des moyens militaires insuffisants, qui interdisent à nos forces de rétablir efficacement la sécurité sur l’ensemble du pays, favorisant ainsi un antagonisme durable entre les factions. Demain, le problème sera encore plus difficile à résoudre.

Une administration militaire devenue durablement défectueuse, conséquence de réformes ininterrompues, incohérentes et excessives. Les unités ne sont plus soutenues et équipées dans de bonnes conditions en opération, engageant ainsi parfois la santé et la sécurité de nos soldats ; de retour dans leurs garnisons, elles doivent faire face à une complexification considérable de la vie quotidienne.

Une communication insuffisante sur les armées vers les Français au regard de leur méconnaissance croissante de cette institution centrale pour la Nation. Combien de reportages sur les opérations militaires en cours ? Sur l’industrie duale où civils et militaires travaillent ensemble sur des produits innovants, souvent de haute technologie, qui profitent à tous les Français ?

Une dépendance croissante de la France vis-à-vis des États-Unis dans les opérations extérieures, même limitées, en raison de l’insuffisance de certains de nos moyens militaires, traduisant ainsi une perte d’autonomie stratégique qui se paie au prix fort.

Enfin, un risque de syndicalisation qui apparaît face à cette dégradation des « conditions de travail et de vie ». Une telle dérive conduirait à un effondrement immédiat des armées en balayant les vertus qui fondent leur valeur : culte de la mission, disponibilité permanente, discipline rigoureuse et camaraderie indéfectible.


Les responsables politiques mesurent-ils bien les conséquences, déjà perceptibles, de cette dégradation accélérée de nos armées alors que la situation internationale et les risques intérieurs, dorénavant reconnus, devraient conduire à redresser et à renforcer la Défense et plus généralement d’ailleurs, les fonctions régaliennes de l’État ?

Henri PINARD LEGRY

Président de l’ASAF

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Source : ASAF