ATTENTAT DU THALYS : Excursion dans les dédales du poison intellectuel.

Posté le jeudi 26 novembre 2020
ATTENTAT DU THALYS : Excursion dans les dédales du poison intellectuel.

 En 2018 j’avais vu à Paris le film « Le 15h17 pour Paris » sur l’attentat du Thalys, réalisé par Clint Eastwood, mon vieil ami des westerns de ma jeunesse. 

Il raconte comment le 21 août 2015, trois jeunes Américains, deux anciens de la garde nationale et un étudiant en voyage en Europe avaient évité un massacre fomenté par Ayoub El-Khazzani un Marocain de 31 ans (26 ans à l’époque) dans le Thalys 9364 reliant Amsterdam à Paris.  

Ayant gardé les réflexes de leur formation militaire que le film détaille longuement, les trois Américains lui avaient sauté dessus au moment où il allait ouvrir le feu sur les passagers d’un des wagons du train, à partir de la coursive des toilettes où il venait de préparer sa kalachnikov.  

 

Le procès de ce cher Ayoub a lieu en ce moment à Paris.  

 

Deux des trois Américains, les premiers ayant maitrisé le terroriste après avoir entendu des coups de feu tirés lors d’une empoignade avec deux passagers, expliquent à la barre que le Sieur Ayoub avait près de 300 cartouches prêtes dans une dizaine de chargeurs dont chacun en contient 30. « Suffisamment » dit l’avocat des parties civiles « pour commettre un massacre ».   

A ce moment de mon histoire, nous pénétrons dans ce que nous pourrions appeler la face sombre, presque glauque de notre instinct suicidaire que les bons esprits articulent au respect du Droit, quand d’autres se réfèrent à la morale du pardon - « devenue folle » - comme dit Chesterton.  

L’affirmation de la partie civile sur l’imminence d’un massacre qui, pourtant sautait aux yeux – un homme torse nu au regard halluciné pointant une arme de guerre sur les passagers d’un wagon de chemin de fer -, fut en effet aussitôt contredite par l’une des avocates de l’accusé qui, après avoir trouvé le film de Clint « choquant », a contesté : « Non, mon client, dit-elle, voulait seulement tuer les Américains ».   

Comme si la distinction était une atténuation de la dangereuse folie de l’homme. Radicalisé à Molenbeek en Belgique, Yakoub y logeait chez sa sœur après avoir emprunté « la route des migrants » par l’Espagne avec – excusez du peu - Abdelhamid Abaaoud accusé d’avoir orchestré les attentats du 13 novembre 2015 à Paris qui firent 130 morts.  L’avocate a détaillé sa pensée sur le film de Clint dans une interview accordée à BFM TV. Extrait choisi qui vaut son pesant de marrons glacés :   

« En France, on a des grands principes (sic) dont la présomption d'innocence (resic). Là, on nous explique que Clint Eastwood va délivrer la vérité, avec une vision complètement unilatérale des faits (vous avez bien lu – unilatérale -), où la présomption d'innocence est bafouée. (Aï). Je ne vois pas comment une instruction peut se dérouler sereinement quand on voit des personnes répéter des scènes du film avant de témoigner auprès d'un magistrat instructeur ».  

 

Une évidence saute aux yeux : l’avocate n’était pas dans le train.  

 

Après s’être imprudemment répandus pour « faire le buzz » sur le fait que Clint Eastwood aurait été « convoqué » au procès, on ne sera pas étonné qu’après cette sortie toxique de ce qu’on hésite à appeler la « défense », les médias penauds furent obligés de se rétracter : Clint Eastwood ne se présentera pas à l’audience. 

Probablement mon metteur en scène fétiche tout de même âgé de 90 ans qui a des heures de vol et à qui on ne la fait pas, aura judicieusement anticipé que le poison intellectuel français risquait de dévier le procès vers lui.  

Pensez donc Clint « ce macho d’extrême droite » a osé faire un film qui perturberait la sérénité des débats où seul un fou furieux songerait à accorder des circonstances atténuantes à l’accusé.  Au passage la pauvreté des arguments jette une lumière inquiétante sur la qualité du corps des avocats.

Ce n’est pas fini. Une autre avocate, Maître Mauger-Poliak, n’exclut pas d’attaquer en justice la Warner pour demander la suspension du film. « Je suis consciente que mon client n'est pas un ange (sic) mais il faut laisser la justice faire son travail. » dit-elle sans rire.

Petit détail raconté dans le film mais que, dans cette confusion empoisonnée, les bons esprits ont tendance à oublier.  

Au milieu des discours qui engluent la réalité des culpabilités dans le droit et la présomption d’innocence dont seul un idiot ne comprendrait pas que, dans ce cas tout de même limpide, elle n’est qu’un artifice théorique du Droit, rares sont ceux qui évoquent que le premier jeune Américain qui s’est précipité vers Yakoub est le miraculé d’un très rare incident.  La kalachnikov du terroriste s’est enrayée.

Peut-être l’avocate pourrait-elle imaginer avec la Warner ce que serait un film où la Kalashnikov aurait fonctionné.  

Notre ancien président, lucide analyste de lui-même dans un livre lui aussi empoisonné au narcissisme extravagant, ne s’est cependant pas trompé sur ce qu’est le courage. Trois jours après leur exploit, il a décorés les Américains de la Légion d’Honneur, en même temps qu’un citoyen britannique et un Français de 28 ans travaillant pour une banque française à Amsterdam.

 

*

 

Voyons un autre exemple de détournement de la réalité. Cette fois il est enraciné, non pas dans la négation de la folie terroriste, mais dans la volonté de s'aveugler soi-même, dont on voit bien qu’aujourd’hui elle fut une lâcheté enveloppée dans l'idée de tolérance.  

L’influence rampante de l’Islam traînant dans son sillage un extrémisme mortel progresse inexorablement dans des pans entiers de la société française.

Elle prospère à l’ombre des trafics, soutenue par l’action d’associations, de prêcheurs et de petits caïds ; elle est acceptée à l’école et tolérée par la soumission d’intellectuels repentants ayant perdu l’instinct de survie et le sens national. Se parant de la vertu de tolérance, ces derniers accusent de racisme ou d’Islamophobie ceux qui se contentent de décrire la réalité.    

 

Quelle réalité ?

 

Mais celle qui avait été révélée en 2004 par le rapport de Jean-Pierre Obin, inspecteur de l’éducation nationale qui décrivait par le menu une école gravement gangrénée.

La brutalité du réel avait cependant été mise sous le boisseau par Jacques Chirac et son ministre de l’éducation François Fillon, dont il n’est pas clair s’il exécutait une directive sans l’approuver ou si, au contraire, il fut soulagé de n’avoir pas à exhumer une situation sévèrement dégradée et trop longtemps négligée.

L’histoire lèvera peut-être un jour « ce voile » couvrant non pas les cheveux, mais la lâcheté.  

En 2020, 15 ans après son rapport, Jean-Pierre Obin qui ne désarme pas, publie un livre intitulé « Comment on a laissé l’Islamisme pénétrer l’école ? » aux Éditions Hermann.  

Lui-même écrit « J’ai écrit ce livre pour briser le silence qui règne sur la montée de l’islamisme, sur ses ravages parmi les jeunes et sur les dégâts qu’il provoque dans notre école publique. Pendant longtemps, le silence a été la seule réaction : la célèbre formule « Surtout pas de vagues ! » a permis pendant vingt ans de mener une confortable politique de l’autruche. (…) « J’ai écrit ce livre parce que le temps presse et qu’il y a maintenant urgence à agir. » (J.-P. Obin).  

 

François TORRES
Officier général (2s)

Source :ASAF

Publié sur le site de l'ASAF :www.asafrance.fr
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