AUDITION de l’ASAF devant la COMMISSION de la DÉFENSE de l’ASSEMBLÉE NATIONALE du 19 octobre 2021 (exposé liminaire)

Posté le dimanche 24 octobre 2021
 AUDITION de l’ASAF devant la COMMISSION de la DÉFENSE de l’ASSEMBLÉE NATIONALE du 19 octobre 2021 (exposé liminaire)

 

AUDITION de l’ASAF
devant la
COMMISSION de la DÉFENSE de l’ASSEMBLÉE NATIONALE
du 19 octobre 2021

Exposé liminaire

 


Madame la présidente, Mesdames et messieurs les députés ;

Compte tenu du temps qui m’est imparti (5’), de ce qui a été dit précédemment sur le droit à réparation et de la singularité de l’ASAF, j’insisterai sur les 2 autres volets que couvre ce projet de budget du PLF 2022 : le lien armée-nation et la mémoire. Je rappelle que l’ASAF, association d’intérêt général, est composée pour moitié de civils et pour moitié d’anciens militaires d’active ou de réserve. Elle s’exprime en toute indépendance en soutien direct et indirect de notre armée.

1- Concernant le droit à réparation

L’ASAF sera particulièrement attentive au compte rendu qui devrait lui être communiqué relatif aux enseignements tirés de la mise en œuvre de la récente réforme des Pensions militaires d’invalidité.
Par ailleurs, en liaison avec les « Gueules Cassées », nous avons publié en septembre un numéro spécial centenaire sur les différents types d’action menées par cette grande association partenaire depuis un siècle.

 

2- Lien armée-nation

  • Un sentiment de déclin de la puissance de la France.
    Il est renforcé par 3 évènements extérieurs récents auxquels la France est confrontée l’affaire des sous-marins australiens, la présence du groupe Wagner au Mali et les actions d’influence de la Chine en Nouvelle-Calédonie. Ils font douter de nombreux Français de la capacité de notre pays à défendre ses intérêts stratégiques. La crédibilité de l’armée et la confiance dont elle bénéficie pourrait en pâtir notamment si le gouvernement décidait de se retirer du Mali en raison de la présence de Wagner ou si la Nouvelle-Calédonie devenait indépendante.
  • Une armée qui peine à remonter en puissance malgré une LPM positive.
    Si le budget des armées continue d’augmenter (de 1,7 Md € en 2022), il s’avère encore très insuffisant après 40 années de réduction ininterrompue. Il ne représente en 2021 que 1,8 % du PIB et son montant est inférieur au budget allemand. 3 chiffres illustrent notre situation : 450 hélicoptères en Algérie il y a 60 ans, 120 dans la guerre du Golfe il y a 30 ans et moins de 20 aujourd’hui au Sahel. Cette faiblesse révélée de notre outil militaire conventionnel participe à la perte de confiance de nos compatriotes et à la diminution de notre crédibilité.
  • Un effort financier accru s’impose donc au profit de nos armées, afin de relever avec succès les défis et menacesproches et de plus en plus nombreux auxquels la France va devoir faire face et alors que notre partenaire allemand cherche à s’imposer de plus en plus comme leader européen unique.


3- Mémoire et commémorations 2022

  • Crédits accordés à la politique de Mémoire.
    L’ASAF a noté que les crédits destinés à la politique de Mémoire s’élevaient à 17,9 millions d’€ dont 12,6 M € pour « l’entretien, la rénovation et la valorisation des lieux de mémoire en France et à l’étranger ».

    Or avons appris par la presse que « l’empaquetage » de l’Arc aurait coûté à la Fondation Christo 16 M € d’argent « dit privé » mais dont les 2/3, correspondants aux avantages fiscaux accordés aux donateurs, sont donc indirectement de l’argent de l’État. Aussi, il serait légitime que cette Fondation, qui a utilisé ce lieu de Mémoire national et sacré comme support publicitaire, reverse au minimum cette somme au budget Mémoire de l’État.
    Cela ne devrait pas poser de problème à un organisme qui va bénéficier de retombées financières importantes après une opération que nous jugeons plus que jamais détestable.
  • Commémoration du 60e anniversaire de la fin de la Guerre d’Algérie.

Pour éviter la dispersion des commémorations, l’ASAF propose que la France honore ses morts en Algérie le 11 novembre 2022.

Par ailleurs, l’ASAF ne voit pas bien ce qu’elle pourrait commémorer avec l’Algérie, alors qu’il n’y a aucune réconciliation en vue et que nous continuons à patauger dans une repentance nauséabonde et destructrice pour notre pays.
Je rappelle que le traité de réconciliation entre la France et l’Allemagne a été signé en 1963, soit seulement 18 ans après une guerre qui coûta pourtant à notre pays plus de 500 000 morts et d’immenses destructions.

  • Le raid de Dieppe (19 août 1942).
    Cette commémoration pourrait être l’occasion de mettre à l’honneur les réseaux de renseignement français trop souvent oubliés dans les commémorations (notamment les débarquements en Normandie le 6 juin et en Provence le 15 août 1944). Or sans les renseignements fournis, les pertes alliées auraient été infiniment plus importantes.
    L’exemple du raid sur Bruneval (27-28 février 1942), réussi grâce aux renseignements décisifs fournis par le réseau du colonel RÉMY, est emblématique.
    À cet égard, dans les actions de sensibilisation qu’elle conduit vers les jeunes, l’ASAF, avec ses partenaires (notamment la Fédération Maginot et Secours de France), réalisera 5 clips en 2021 dont 2 sur des combattants de l’ombre, Jacques VOYER du BCRA et Paulette DUHALDE du SR, tous les deux morts pour la France à 20 ans, peu avant le débarquement de Normandie.

Je vous remercie de votre attention

Le général (2s) Henri Pinard Legry
Représentant l’association de soutien à l’Armée française (ASAF)

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Source : www.asafrance.fr