BILAN des exportations d'armement françaises en 2017 : Extrait du rapport du ministère des Armées.

Posté le dimanche 08 juillet 2018
BILAN des exportations d'armement françaises en 2017 : Extrait du rapport du ministère des Armées.

Les succès emblématiques à l’export (notamment les contrats Rafale) ont permis à la France, au cours des dernières années, de consolider sa position, en parvenant à conquérir des parts de marché, mais également à pénétrer des marchés d’avenir.

L’année 2017 s’est inscrite dans un cadre plus contraint. Le contexte électoral a suscité un certain attentisme chez les partenaires traditionnels de la France. Par ailleurs, le ralentissement économique qui a touché la plupart des pays producteurs de pétrole a entraîné le report de certains projets d’acquisition de systèmes d’armement. Pour autant, le bilan de l’année 2017, avec 6,9 Md €, indique des prises de commandes dans la moyenne des années antérieures aux contrats export Rafale. Certains contrats majeurs signés en 2017 (dont l’acquisition par le Qatar de 12 Rafale supplémentaires) ne sont entrés en vigueur qu’en 2018.

Alors que la France compte historiquement plusieurs partenaires stratégiques dans cette région et que plusieurs États y sont des acteurs fiables de la lutte contre le terrorisme, le Proche-Orient et le Moyen-Orient ont représenté en 2017 un peu plus de 60 % des exportations d’armement. Cette stratégie d’exportation, en cohérence avec la politique étrangère, de défense et de sécurité française, s’est faite dans le strict respect des engagements internationaux de la France, encadrée par un dispositif de contrôle des exportations très rigoureux.

La zone Asie-Pacifique, qui était la première destination des exportations françaises en 2016, du fait notamment du contrat de vente de Rafale à l’Inde, enregistre environ 17 % du total des prises de commandes, suivie, dans l’ordre, de l’Europe et du continent américain.

Les secteurs des hélicoptères et des missiles (essentiellement dans le domaine naval pour ces derniers) ont par ailleurs représenté plus de la moitié des exportations de défense cette année.

Le montant des exportations françaises est consolidé autour d’un socle de contrats inférieurs à 200 M€ qui constitue la partie stable et récurrente de la performance des entreprises françaises à l’exportation. Bien que ce segment du marché soit particulièrement soumis à la concurrence, notamment celle à « bas coût » proposée par les exportateurs émergents, ce socle d’un montant de 4,1 Md€ apparaît légèrement supérieur à la moyenne enregistrée ces dernières années.

Cela démontre que l’offre française constitue une référence en matière de choix d’équipements militaires couvrant l’essentiel du spectre des équipements de défense et éprouvés au combat. La France est ainsi présente sur l’ensemble des secteurs qui connaissent une forte demande : l’aviation de combat, le naval dans un contexte de militarisation accrue des océans et d’un accroissement des capacités de projection, les technologies spatiales, pour lesquelles elle fait notamment valoir l’expérience des programmes nationaux, le secteur des missiles avec en particulier l’équipement des plates-formes navales et aéronautiques.

Outre un accès plus ouvert à la technologie occidentale, une solution française représente pour un pays une réelle autonomie d’emploi.

La France a, par ailleurs, su mettre en place une politique de soutien aux exportations appuyée au plus haut niveau de l’État et visant à l’établissement de partenariats de long terme avec les pays clients. De véritables coopérations, qui s’articulent notamment autour de transferts de production, de technologies, mais également de savoir-faire, dans des secteurs variés, sont mises en place. À noter que certaines d’entre elles sont particulièrement structurantes, comme celles qui s’appliquent dans un domaine aussi sensible que celui des sous-marins. Elles correspondent aux nouvelles attentes de nos partenaires en termes de transferts de technologie et de production ou de mesures d’accompagnement étatiques robustes. Le cas de l’Australie (sous-marins) et celui de l’Inde (Rafale) en ont constitué une parfaite illustration.

Les clients attendent en particulier un engagement de l’État leur assurant que la qualité des matériels livrés sera identique à ce qu’il exige pour lui-même et que la livraison sera assortie de prestations de soutien et de formation.

Cette demande de « label France » va de pair avec la volonté de la France d’inscrire ses exportations de matériel de défense dans le cadre d’une offre globale. Il ne s’agit pas uniquement de vendre un produit mais également tous les services annexes indispensables à sa bonne utilisation. Les contrats de vente de matériels sont ainsi souvent assortis d’engagements de formation permettant un accompagnement complet et personnalisé.

La formation sur le plan technique, assurée par l’industriel, vise à permettre une meilleure appropriation de l’équipement par le client. Des réflexions visant à requérir de la part de l’industriel (conditions d’obtention de la licence d’exportation) que certaines de ces formations techniques intègrent à l’avenir des modules de droit des conflits armés sont en cours.

La formation assurée par nos forces ou via l’opérateur DCI - dans ce cas, les plans de formation sont validés par l’état-major des Armées - permet d’apporter la caution opérationnelle de l’armée française et d’associer un concept d’emploi et une doctrine d’utilisation.

Cette démarche, qui s’inscrit également dans une perspective d’emploi raisonné des armes et de limitation des dommages collatéraux, favorise par ailleurs les coopérations militaires opérationnelles, et vient renforcer des partenariats fondés sur des valeurs communes..

 

Pour télécharger le rapport au Parlement 2018 sur les exportations d’armement de la France, cliquez sur le PDF ci-dessous.
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Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr 

Source : www.asafrance.fr