COMMEMORATION : Pourquoi il faut commémorer le 8 mai, malgré le confinement.

Posté le vendredi 08 mai 2020
COMMEMORATION : Pourquoi il faut commémorer le 8 mai, malgré le confinement.

En ces jours dramatiques que traversent le pays, le 8 mai résonne d’une voix un peu particulière. Si à cette date nous commémorons la victoire des Alliés sur la barbarie nazie, nous oublions aussi trop souvent que le 8 mai 1945 est aussi le jour où la France a définitivement retrouvé sa place dans le monde. Le  Generalfeldmarschall Keitel ne s’y trompa pas : « Ah ! Il y a aussi des Français ! Il ne manquait plus que cela ! » s’exclama-t-il en arrivant au QG de l’Armée rouge à Berlin pour signer la capitulation allemande.

Au-delà de la victoire, durement et chèrement acquise, le 8 mai est donc aussi un jour qui marque la volonté d’un pays de se reconstruire. Unis, déterminés, les Français affirmaient qu’il fallait encore compter sur eux, qu’ils allaient continuer à se battre, sur un autre front, avec d’autres armes, pour que la France soit en ordre de marche le plus rapidement possible.

Depuis maintenant presque deux mois, le président de la République a répété à plusieurs reprises que la nation était en guerre. Dès lors, en ce 8 mai 2020, alors que le pays pleure ses morts, s’inquiète de son économie à l’arrêt, s’interroge sur son avenir, mais attend aussi sa « libération », comment ne pas associer dans nos pensées la victoire, l’unité et la volonté de 1945, à notre époque de deuil, de doute mais aussi de volonté de repartir sans se laisser accabler par le sort ?

Pour paraphraser Gustav Mahler que cette tradition de commémorer le 8 mai ne soit pas l’adoration des cendres d’un passé qui serait resté figé, mais qu’elle soit la transmission du feu qui animait les Français de 1945 et qui doit continuer de brûler en des jours difficiles.

 

Pascal BROUILLET
Saint-Cyr, Promotion Lieutenant Darthenay (1974-1976)
Chef d’escadron de gendarmerie
Agrégé et docteur en histoire

 

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