COMMEMORATIONS : Les symboles de l’Armistice

Posté le vendredi 11 novembre 2022
COMMEMORATIONS : Les symboles de l’Armistice

"Les symboles de l’armistice"

 

À la veille de chaque 11 novembre, des bleuets fleurissent sur les monuments commémoratifs et aux revers des vestes et manteaux. Cette fleur bleue est devenue l’emblème des anciens combattants et des victimes de la Première Guerre mondiale. Avec le Bleuet, le soldat inconnu représente l’autre symbole de l’armistice. Héros anonyme, il incarne le sacrifice de millions d’hommes.

 

Le poilu a « gagné la plus grande bataille de l’histoire et sauvé la cause la plus sacrée : la liberté du monde », proclame le maréchal Foch, commandant en chef des armées alliées. En ce jour de l’armistice à Paris, « des tambours et des trompettes sortaient en même temps que les drapeaux. Avec la foule, la Marseillaise s’étendit dans les rues : le jour de gloire était arrivé » relate le journal L’Illustration de 1918. Cette célébration nationale est depuis lors marquée par toute une série de symboles. Dès 1925, grâce à l’action de deux infirmières, le Bleuet de France, dont la couleur rappelle les uniformes des poilus, devient le symbole du sacrifice des 1,4 million de soldats français de la Première Guerre mondiale.

Confectionnée par les combattants blessés pensionnaires des Invalides, la fleur bleue réalisée en tissu connaît dès lors un succès national. À l’occasion du 11 novembre 1934, elle est vendue pour la première fois sur la voie publique à Paris, puis dans chaque commune de France l’année suivante. Héritage symbolique de la tranchée, elle représente, tout comme le coquelicot anglais, la reconnaissance des vivants aux hommes morts pour leur pays. En 1940, des étudiants et lycéens bravent les autorités pour déposer une gerbe de fleurs en forme de croix de Lorraine sous l’Arc de triomphe. Plusieurs d’entre eux sont blessés, arrêtés et emprisonnés. Trois ans plus tard, des maquisards de l’Ain et du Jura défilent dans les rues d’Oyonnax drapeau tricolore en tête et défient l’occupation allemande. Dans ces deux épisodes de la Seconde Guerre mondiale, le blanc et le rouge rejoignent le bleu de la fleur du sacrifice des plus anciens.

 

« Le 11 Novembre est la mémoire d’un jour unique de l’année 1918 »

 

Sous la dalle sacrée

Peu après 1918, le député d'Eure-et-Loir, Maurice Maunoury, reprend une idée de François Simon, président du Souvenir Français de Rennes, et dépose une proposition de loi pour rendre hommage à un soldat non identifié. Le 12 septembre 1919, l’Assemblée vote alors à l’unanimité la proposition d'inhumer « un déshérité de la mort ». Le 8 novembre 1920, le projet ayant pour objet « d'ordonner la translation à Paris et le dépôt à l'Arc de triomphe des restes d'un soldat inconnu mort pour la France au cours de la Grande Guerre » est approuvé par les députés. Deux jours plus tard, dans la citadelle de Verdun, le caporal Auguste Thin du 132e RI choisit le cercueil d’un soldat parmi 8 corps provenant des principaux secteurs du front. Installé de manière provisoire sous l'Arc de triomphe le 11 novembre 1920, le soldat inconnu est alors inhumé officiellement sous la dalle sacrée, le 28 janvier 1921.

Sur son emplacement, allumée pour la première fois par le ministre de la Guerre le 11 novembre 1923, la flamme du souvenir est ravivée tous les soirs depuis. Si le 11 Novembre est bien la mémoire d’un jour unique de l’année 1918, il est désormais un jour de mémoire multiple pour les années à venir : celui consacré à ceux qui ont donné leur vie pour la France. Dans une époque d’agitation et de bruit, la ʺminute de silenceʺ immobilise à cette occasion le soldat au ʺgarde-à-vousʺ dans le plus parlant des hommages pour ses frères d’armes disparus.

 

Le saviez-vous ?

Le 11 novembre 1945, l’entrée des corps de 15 résistants au Mont-Valérien transforme la colline parisienne en un haut lieu de mémoire de la France combattante.

 


 LCL Jean BOURCART

Terre information magazine (TIM)
Ministère des Armées
09/11/2022

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Source : www.asafrance.fr