CORÉE DU NORD : A la recherche des soldats français disparus à la frontière de la Corée du Nord. LIBRE OPINION de Yann Rousseau 

Posté le mercredi 03 octobre 2018
CORÉE DU NORD : A la recherche des soldats français disparus à la frontière de la Corée du Nord. LIBRE OPINION de Yann Rousseau 

Un accord de déminage entre les deux Corées doit permettre de retrouver les corps de soldats disparus lors du conflit de 1950-1953, où 280 soldats français ont trouvé la mort.

 

Après avoir passé des années à se harceler, les armées des deux Corées ont lancé, ce lundi matin, un long travail de déminage de plusieurs sites de leur longue frontière commune, où seraient enfouies plus de deux millions de mines antipersonnel.

Si les  négociations entre Pyongyang et Washington sur une éventuelle dénucléarisation de l'arsenal nord-coréen s'annoncent très délicates, la Corée du Sud et la Corée du Nord s'efforcent, de leur côté, d'entretenir le réchauffement dans la péninsule pour prévenir une nouvelle poussée des tensions. Elles multiplient ainsi les initiatives concrètes, dans cette zone tampon de 248 kilomètres de long, officiellement qualifiée de « démilitarisée » (DMZ), qui les sépare depuis la fin de la guerre en 1953.

 

Une zone interdite après le conflit de 1950-1953

 

Le 19 septembre dernier, à l'issue d'un  troisième sommet entre Kim Jong-un, le leader du régime nord-coréen, et Moon Jae-in, le président sud-coréen, les deux pays s'étaient ainsi entendus pour commencer à déminer la Zone commune de sécurité (JSA) de Panmunjom, où avait eu lieu le premier sommet entre les deux dirigeants, ainsi que le site d'une ancienne bataille - « Arrow Head Hill »-, près de Cheorwon, dans la province du Gangwon.

Ce déminage devant permettre aux deux pays de rechercher, par la suite, les corps de soldats disparus dans cette zone « interdite » lors des trois années de conflit, entre 1950 et 1953.

 

Arrow Head Hill, bataille sanglante

 

Selon les autorités militaires sud-coréennes, les restes de plusieurs centaines de soldats des deux camps se trouveraient dans la zone frontalière d'Arrow Head Hill, qui fut le siège de l'une des batailles les plus sanglantes du conflit.

Les restes de Nord-Coréens et de Chinois y seraient toujours mais également les dépouilles de 200 soldats sud-coréens et ceux de 300 soldats onusiens, dont des Américains et des Français.

La France qui était, à l'époque, engagée militairement en Indochine, avait constitué, fin 1950, un contingent de 1 300 engagés pour venir épauler les troupes de l'ONU, essentiellement américaines, qui s'était engagées dans le conflit juste après l'entrée des troupes nord-coréennes sur le territoire sud-coréen.

Ce bataillon français de l'ONU, constitué uniquement de volontaires, restera impliqué dans la guerre jusqu'à novembre 1953 et s'illustrera avec brio dans plusieurs opérations onusiennes.
Au total, 280 soldats français ont trouvé la mort dans cette campagne méconnue et 7 ont été portés disparus, notamment dans cette région de Cheorwon.

 

Yann Rousseau
Les Echos

 

 Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

Source : www.asafrance.fr