CORONAVIRUS : La situation sanitaire

Posté le vendredi 03 avril 2020
CORONAVIRUS : La situation sanitaire

Santé publique France a donné, jeudi 2 avril à 19 heures 30, un nouveau bilan de l'épidémie Covid-19 incluant pour la première fois les Ehpad et les établissements médico-sociaux.

4 503 personnes sont mortes dans les établissements hospitaliers français - 471 de plus au cours des vingt-quatre dernières heures, contre 509 la veille -, auxquels il faut ajouter 884 décès de personnes âgées dans les maisons de retraites et autres structures médico-sociales. Le bilan dans les 10 000 établissements accueillant des personnes âgées est, toutefois, encore incomplet.

Jérôme Salomon, le Directeur général de la Santé, a indiqué qu'une enquête sur une "mortalité excessive" en France, au cours des semaines du 16 au 22 mars et du 23 au 29, montre une augmentation respective de 14 % et 19 %.
26 246 personnes sont hospitalisées avec 6 399 cas graves, nécessitant des soins lourds, bien au dessus-dessus des capacités initiales du système hospitalier (5 000). 
La pandémie touche désormais près d'un million de personnes dans le monde, et a déjà fait (officiellement) 50 000 morts, dont 13 915 en Italie et plus de 10 000 en Espagne.

 

Les restrictions de déplacements

Le virus circule désormais partout en France, qui en est au stade 3 de l'épidémie. Depuis le 16 mars à midi, les déplacements et regroupements seront fortement restreints. Ce 27 mars, Edouard Philippe a annoncé à l'issue du conseil des ministres que le confinement serait prolongé jusqu'au 15 avril. 
La plupart des lieux publics sont fermés, commerces non essentiels, écoles, lieux culturels. La SNCF et la RATP ont drastiquement réduit leur plan de transports, notamment les liaisons longue distance. Air France a réduit son activité de 80 %. L'aéroport d'Orly a été fermé ce 31 mars.
Depuis le 15 mars et pour une durée d'un mois, les Etats-Unis ont interdit l'accès à leur territoire aux voyageurs venus d'Europe.
Le 16 mars, l'Europe a annoncé la fermeture de ses frontières extérieures. Les voyages depuis les pays non européens vers l'UE sont suspendus pendant trente jours.

 

La course au vaccin et aux traitements

Face à cette épidémie, les équipes de chercheurs du monde entier s'activent pour tenter de mettre au point des traitements et un vaccin. La France est en pointe dans cette lutte. Notre dossier.
Le 15 mars, le géant pharmaceutique français Sanofi et son partenaire américain Regeneron ont annoncé qu'ils allaient tester leur médicament Kevzara dans le traitement du Covid-19.

Sanofi s'est également dit prêt à offrir aux autorités françaises suffisamment de doses de l'anti-paludique Plaquenil pour traiter jusqu'à 300 000 malades, après un essai clinique jugé "prometteur" mené par des chercheurs de l'institut hospitalo universitaire Méditerranée infection auprès de 24 patients atteints du Covid-19. Le 23 mars, le Haut conseil de santé publique recommande cependant de ne pas utiliser de traitement à la chloroquine, sauf dans les cas les plus graves et sur décision collégiale de l'équipe soignante. On vous explique la différence entre chloroquine et hydroxychloroquine.

Air Liquide va doubler la production de ventilateurs de réanimation sur ses sites d'Antony et Pau. La France va augmenter sa capacité à mener de nombreux tests : l'objectif est d'arriver à 29 000 tests par jour début avril. Le breton NG Biotech va lancer la production d’un premier test sérologique de Covid-19 en France.

 

La mobilisation des PME et grandes entreprises

Masques, gel hydroalcoolique, respirateurs... Des usines françaises tournent à plein régime pour fournir les ressources nécessaires aux soignants. Une véritable course contre la montre.
LVMH, le numéro un mondial du luxe, va produire du gel hydroalcoolique dans ses trois usines de production de parfum. Les premières livraisons de flacons aux Hôpitaux de Paris ont eu lieu le 17 mars.
L'Oreal en produit également dans ses usines.
L'industrie textile française s'adapte
Les entreprises de l'agroalimentaire comme Tereos et Pernod Ricard participent aussi à l'effort. 
Des entreprises font don de leur stock de masques.
Un consortium a été formé autour d'Air Liquide pour fabriquer davantage de respirateurs. PSA va en assembler dans son usine de Poissy.

 

Les usines paralysées, la supply chain bloquée

Renault, PSA, FCA, Toyota, Renault Trucks Michelin... les annonces de fermetures temporaires d'usines se sont multipliées dans l'automobile. Idem pour le site de Bombardier dans le Nord. En cause : la difficulté à s'approvisionner et la volonté de protéger les salariés et limiter leurs déplacements. PSA envisage de reprendre la production à partir du 30 mars. Chez Airbus, la production a repris le 23 mars.

 

L’adaptation des entreprises et des salariés

Le gouvernement prévoit un panel de mesures pour accompagner les entreprises en difficulté durant la crise. Notre guide pratique. 
On vous explique en quoi consiste un Plan de continuité d'activité ou comment bénéficier de mesures de chômage partiel. Un nouveau coup de pouce a été donné à ce dispositif ce 31 mars.
Des préconisations commencent à être émises pour encadrer la reprise du travail en toute sécurité, secteur par secteur.
Salariés, nous vous expliquons comment vous adapter au mieux à cette période de confinement. Le télétravail, par exemple, ça ne s'improvise pas et ça demande de l'organisation : quelques conseils et vos droits et devoirs.

Et toutes les questions que vous vous posez encore sur le droit de retrait ou le chômage partiel, alors que les tensions montent entre syndicats et direction au sein de certaines entreprises toujours en activité. La loi instaurant un état d'urgence sanitaire prévoit de nouvelles dispositions pour les entreprises. La prime Macron a été adaptée : les salariés particulièrement sollicités pendant cette période pourront la toucher, si leur entreprise  le souhaite. Elle a même été portée à 2000 euros pour les entreprises disposant d'un accord d'intéressement.

 

Les conséquences économiques

Secteur par secteur, on fait le point sur les perturbations des différents secteurs économiques. L'Union européenne anticipe une récession de l'ordre de 1 % en 2020. 45 milliards d'euros d'aides ont été débloquées pour les entreprises et les salariés par le ministère de l'Economie. Un aide d'urgence de 4 milliards d'euros a été débloquée pour les start-up françaises. L'Europe peine à mettre en place un mécanisme de solidarité post-crise.

Certaines entreprises ont décidé de modifier leurs prévisions pour 2020 ou de ne pas verser de dividendes cette année.

 

Source : Usine nouvelle

 Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

Source : www.asafrance.fr