CORONAVIRUS : Les Américains, nos bons « amis »

Posté le vendredi 03 avril 2020
CORONAVIRUS : Les Américains, nos bons « amis »

Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, des masques commandés à la Chine par le président de la Région Grand-Est, et alors qu’ils se trouvaient déjà embarqués dans des avions prêts à décoller pour notre pays, ont été « achetés » sur les tarmacs chinois par des Américains qui les ont payés immédiatement, en liquide, trois fois le prix convenu pour nous. Fort de cette triste expérience, le président de la région PACA qui, lui aussi, attendait quatre millions de masques chinois, a préféré les faire venir par voie maritime en confiant leur transport à une compagnie maritime d’affrètement française basée à Marseille,

Précédemment, une aventure du même type était arrivée à nos amis italiens dont des masques, également en provenance de la Chine, avaient été subtilisés sur un aéroport de la République tchèque.

Les masques sont devenus l’objet d’une chasse aux trésors où tous les coups sont permis. Nous voici donc revenus aux temps de la piraterie ou des attaques de diligence sauf que ces actes délictueux sont commis non pas par des bandits, mais par un État réputé être, historiquement, un indéfectible allié.

Alors que monsieur Trump a longtemps traité avec dérision la menace pourtant avérée que représentait le Covid-19 et que, par voie de conséquence, son pays a tardé à prendre les mesures nécessaires, la vague de l’épidémie s’est abattue sur les États-Unis. Elle frappe aujourd’hui particulièrement New York, mais aussi Detroit ou Chicago alors que les autres États, en particulier la Louisiane ou la Floride, se préparent à subir le fléau.

Les États-Unis qui, depuis l’arrivée au pouvoir de monsieur Trump s’étaient déjà repliés sur eux-mêmes vont, dans les semaines et les mois à venir, renforcer leur politique du chacun pour soi en même temps qu’un réflexe de défense insulaire. Une illustration en a été donnée le 25 mars lorsque, dans une conférence de presse sur le perron de la Maison Blanche, répondant à une question sur l’éventualité d’une interdiction des exportations de matériel médical, le président s’est lancé dans une violente diatribe : « Nous fabriquons le meilleur matériel au monde, et vous avez des gens comme l’Union européenne, qui ne le prennent pas, car ils ont des spécifications qui ne permettent pas à notre équipement d’être importé (…). Vous savez, nous parlons d’alliés. Ils ont profité de nous à bien des égards, financièrement et même militairement ».

Sont-ce là les attitudes et les paroles d’un responsable d’un pays avec qui nous sommes effectivement alliés par traité et alors que nous sommes en guerre contre un ennemi commun ? À l’évidence, non, et il faut en tirer tout de suite les conséquences. Reconnaissons à notre président de la République d’avoir tout essayé pour tenter de séduire monsieur Trump et de l’amener sur des options politiques plus raisonnables. En vain ! Alors faisons en sorte de ne devoir plus jamais nous en remettre aux États-Unis quant à la pérennité de notre pays et cela dans tous les domaines. Dotons-nous, dès aujourd’hui, des outils nous permettant d’être, vis-à-vis d’eux, souverains et autonomes. La Fayette est mort une seconde fois et, cette fois, ce sont nos amis, les Américains, qui l’ont tué.

 

Gilbert ROBINET
Secrétaire général de l’ASAF

Diffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

Source : www.asafrance.fr