CORONAVIRUS : Le laboratoire mobile de la gendarmerie dépiste le Covid-19

Posté le mardi 07 avril 2020
CORONAVIRUS : Le laboratoire mobile de la gendarmerie dépiste le Covid-19

Les moyens les plus pointus de la gendarmerie scientifique sont eux aussi consacrés à la nouvelle guerre menée contre le Covid-19. Depuis vendredi dernier, le laboratoire mobile de l’Institut de recherche criminel de la gendarmerie nationale (IRCGN) s’est installé sur le parking de l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine) pour se lancer dans une grande opération de dépistage du virus en particulier chez les résidents, les soignants et les aidants des Ehpad d’Ile-de-France.

Conçu comme une extension du laboratoire de microbiologie de l’hôpital, ce bus garnis d’instruments et de produits d’analyses, est habituellement projeté sur des scènes de crimes complexes et de catastrophes majeures. « Notre laboratoire a notamment été utilisé lors du crash de l’avion de la Germanwings, l’attentat de Nice ou encore l’ouragan Irma à Saint-Martin », confie au Figaro le colonel Thibaud Fritz, chef de la division criminalistique et biologie génétique de l’IRCGN, dont les experts sont tous « formés et équipés pour intervenir dans des environnements “dégradés” ou contaminés telle que l’usine Lubrizol à Rouen, ­récemment ».


« Covid-test Truck » 

 

Stationné sur un parking, le « Covid-test Truck » a trouvé son rythme de croisière. « Les échantillons que nous analysons, anonymes et marqués par des codes-barres, nous sont transmis par l’hôpital de Garches », détaille le colonel Fritz. Sous un « poste de sécurité microbiologique », semblable à une grande hotte grise disposée à l’entrée du « laboratoire mobile », un opérateur, protégé par un masque FFP2, une combinaison intégrale, des lunettes de protection et d’une double paire de gants, travaille sur le virus afin de le rendre inactif. Puis, dans le bus, deux autres « experts » eux aussi gantés et masqués procèdent, via un automate, à son extraction avant d’effectuer un ultime test de « QPCR » pour détecter le Covid-19 avec précision. Rendues en quatre heures, les analyses sont communiquées pour validation à l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP). Cette équipe de « dépistage de masse », formée de cinq gendarmes - trois techniciens en biologie génétique, un expert judiciaire et un chef de dispositif - restera sur place, sept jours sur sept, autant que nécessaire. « Grâce à cette belle association avec l’IRCGN, l’AP-HP augmente ses capacités de diagnostic du Covid-19, dans un premier temps pour les filières gériatriques des Hauts-de-Seine et du Val-de-Marne », explique le professeur Antoinette Lemoine, directrice médicale du département biologie des sept établissements du groupe hospitalo-universitaire de Paris-Saclay.

Intervenant en appui des hôpitaux, la gendarmerie offre une puissance diagnostique pouvant aller jusqu’à 1 000 tests/jour au profit des populations les plus vulnérables, conformément aux recommandations du comité scientifique Covid-19. De son côté, l’Institut national de la police scientifique (INPS) s’est join à l’effort annoncé dès mercredi dernier par Christophe Castaner. Après avoir donné du gel hydroalcoolique aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine à Paris ou encore des écouvillons aux marins-pompiers de Marseille, les policiers en blouses blanches ont mis à disposition leurs machines de quantification d’ADN. À peine plus grandes que l’unité centrale d’un ordinateur domestique, ces outils peuvent aussi déceler, en changeant les réactifs, le Covid-19. Ce dernier est ainsi traqué comme le dernier des criminels.

Christophe Cornevin
Le Figaro

 

Source photo : © IRCGN

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

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