CORONAVIRUS : Les industriels de l'armement priés de livrer coûte que coûte les armées

Posté le mercredi 08 avril 2020
CORONAVIRUS : Les industriels de l'armement priés de livrer coûte que coûte les armées

En dépit du Covid-19, le ministère des Armées a expressément demandé dès le début de la crise aux industriels de la défense de maintenir leurs activités industrielles, dont notamment le maintien en condition opérationnelle (MCO), indispensables aux forces armées pour qu'elles mènent leurs missions les plus essentielles. "Les opérations extérieures et intérieures, la dissuasion, la protection de nos approches maritimes et aériennes, notamment, sont au cœur des activités régaliennes de l'État, et le ministère des armées ainsi que ses partenaires industriels ne peuvent y manquer", a rappelé la ministre des Armées Florence Parly, qui s'est rendue lundi sur le site de Nexter à Satory, puis a rencontré les équipes de la Structure interarmées de la maintenance du matériel terrestre (SIMMT), et des maintenanciers du détachement du 8ème régiment du matériel de l'armée de Terre.

"Le travail des mécaniciens, logisticiens, ingénieurs, civils ou militaires, est indispensable pour que les armées puissent continuer de mener à bien leurs missions", a expliqué le ministère des Armées dans un communiqué publié ce mardi.

Les armées françaises sont notamment engagées au Sahel et au Levant contre différents groupes armés terroristes. "Ce combat ne faiblit pas", a rappelé le ministère des Armées. En parallèle depuis le début de la crise, le ministère des Armées s'implique pleinement dans la gestion de la crise du coronavirus, au service des Français, avec l'opération Résilience.

Arquus relance sa production


Les industriels de la défense rouvrent progressivement leurs activités. C'est le cas d'Arquus, qui a partiellement relancé ses activités de production cette semaine. "La remontée en puissance de ces capacités se fera de manière progressive sur l'ensemble de ses quatre sites, en donnant la priorité aux programmes essentiels", a-t-il expliqué lundi. Dans ce cadre, Arquus a déjà rouvert les activités de production (Marolles-en-Hurepoix et Limoges) liées au programme EBMR (véhicules Griffon et Jaguar).

Dans le même temps, les activités de finition et de préparation à la livraison des véhicules tactiques polyvalents VT4 destinés à l'armée de Terre ont repris à Saint-Nazaire. Cette réouverture permettra de livrer dans les trois semaines à venir 150 VT4 supplémentaires aux armées. Enfin, à Garchizy, la rénovation des Véhicules de l'Avant Blindés (VAB) de l'Armée de Terre a également repris, permettant d'assurer des opérations de maintenance lourde au profit des forces.

Covid-19 : les impacts pour les industriels


Toutefois, pour les industriels de l'armement, à l'instar de toutes les entreprises industrielles, cette période est très compliquée à gérer. C'est notamment le cas sur le plan commercial. Ainsi, les rendez-vous et les prospects internationaux avec l'annulation de salons et de réunions souvent complexes à organiser avec les pouvoirs publics locaux. Résultat, la dynamique commerciale risque d'être rompue que ce soit en France, en Europe et pour le grand export.

Deuxième impact probable, la solvabilité des clients. Avec la mise en place de plans d'urgence, de continuité et de relance, la défense risque de passer bien après ceux pour la santé et l'économie au sens large. En outre, la crise du Covid-19 a provoqué un brutal impact sur la production (arrêt des chaines, retards ou livraisons non effectuées). Ce qui entraîne un quatrième impact sur le plan juridique : contentieux liés aux interprétations des cas de force majeure.

Michel CABIROL
La Tribune

Crédit photo : Arquus 
Légende de la photo : Le ministère des Armées a demandé dès le début de la crise du Covid-19 aux industriels de la défense de maintenir leurs activités industrielles indispensables aux forces armées pour qu'elles mènent leurs missions.

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

Source : www.asafrance.fr