CORONAVIRUS : Premières contaminations au sein de l’opération « Barkhane »

Posté le samedi 04 avril 2020
CORONAVIRUS : Premières contaminations au sein de l’opération « Barkhane »

Quatre officiers se trouvant « depuis plusieurs semaines » au Sahel ont été testés positifs au coronavirus.

L’opération Barkhane compte ses premiers contaminés. Après avoir minimisé le risque depuis le début de la crise, l’état-major a admis jeudi auprès de l’AFP que quatre officiers déployés au Sahel avaient été testés positifs au nouveau coronavirus. « Un des patients est pris en charge et soigné sur place et trois autres ont déjà été rapatriés » vers la France, «de même qu’un autre officier symptomatique sans pour autant avoir été testé », a précisé le porte-parole de l’état-major, le colonel Frédéric Barbry. Avec ses 5 100 hommes, Barkhane lutte contre les groupes terroristes qui sévissent au Sahel.

Pour l’instant, l’armée n’a pas révélé l’origine de ces contaminations. Mais ces quatre hommes « asymptomatiques » se trouvaient « depuis plusieurs semaines en bande sahélo-saharienne ». Compte-tenu du délai d’incubation, ils auraient donc pu être contaminés sur place. Mais les informations sur la propagation du virus, notamment au sein de l’armée malienne, sont parcellaires au Mali. Au sein de l’état-major, on n’avait officiellement pas connaissance de cas ou de mesures de précautions spécifiques prises par les Forces armées maliennes.

Discrète pour des raisons tactiques évidentes, l’armée n’a pas donné d’indications sur le profil des malades : dans quels endroits ils avaient été déployés, à quel régiment ils appartenaient… Pour contrer la propagation du coronavirus au sein des bases de Barkhane, l’état-major comptait suivre, selon le plan initial, une stratégie «de phase un », expliquait-on il y a quelques semaines. Comme en métropole au début de l’épidémie, l’objectif est de remonter la piste de la contamination et d’identifier tous les « contacts » pour éviter la dissémination. Pour optimiser la prise en charge, des machines de dépistage ont été envoyées sur place. Les gestes « barrière » sont appliquées de façon très stricte, insiste-t-on.

Les soldats peuvent propager l’épidémie

En attendant, l’état-major est formel: l’irruption du coronavirus au sein des forces n’entrave pas encore la capacité de Barkhane à mener ses opérations. « Ces cas de contamination, de même que les dispositions prises pour préserver le personnel n’ont pas d’impact sur les opérations, qui se poursuivent à un rythme soutenu», a assuré le Colonel Barbry.

Au début de la crise épidémique, on voulait aussi croire au sein du ministère que le coronavirus aurait peu d’effet sur la conduite des opérations. Jeunes et physiquement en bonne santé, les soldats ont a priori peu de risques de développer des formes graves de la maladie. Mais ils peuvent propager l’épidémie en Afrique.

Nicolas BBAROTTE
Le Figaro

Source photo : Ministère des Armées

 

Source : www.asafrance.fr