CYBER : Un Séminaire pour sensibiliser les futurs officiers à la cyberdéfense

Posté le vendredi 17 mars 2023
 CYBER : Un Séminaire pour sensibiliser les futurs officiers à la cyberdéfense

Sigem 2023 : Sensibiliser les futurs officiers à la cyberdéfense

 

Le général Thierry Bauer s’est exprimé ce mercredi 15 mars 2023 sur la dimension cyber dans les conflits actuels et futurs. Adjoint du général commandant de la cyberdéfense (Comcyber), il a été invité au Séminaire interarmées des grandes écoles militaires (Sigem) pour sensibiliser les élèves-officiers aux enjeux numériques.

 

« Vous devez avoir conscience de l’importance du cyber dans vos futurs combats, car le monde dans lequel vous allez évoluer est bien plus complexe qu’il ne l’était auparavant. » Le général Thierry Bauer s’est adressé à son auditoire pour lui rappeler que, derrière chaque combattant en opération, il y a toujours une composante cyber. Aujourd’hui, un fantassin est numérisé, tout comme l’ensemble des systèmes d’armes.

La composante cyber contribue à « gagner la guerre avant la guerre », doctrine qui résume la vision stratégique du chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard. Pour l’adjoint du Comcyber, la guerre se définit par le fait d’imposer une volonté à un adversaire, à un individu ou à un groupe d’individus. Il faut donc être capable d’agir sur lui, soit par une contrainte physique, soit par notre capacité à convaincre et à influencer. Les formats de la guerre classique sont, de fait, dépassés. Un conflit ne peut plus se gagner uniquement par les armes, il se gagne aussi par les esprits. Trois élèves-officiers, déjà sensibles à ces enjeux, nous ont livré leur ressenti sur le sujet.

« Les démocraties occidentales ont une nette supériorité militaire par leur choix honorable de respecter le droit international, en refusant par exemple d’user de perfidie lors des combats. » Aspirant Antoine. En deuxième année de formation à l’École polytechniqueDe fait, « le numérique est une voie de passage pour aller vers les esprits », affirme le général Bauer.

« Les réseaux sociaux rassemblent les utilisateurs en fonction de leurs sensibilités communes. Des acteurs malveillants peuvent alors se servir de ces données en publiant de fausses informations pour toucher la sensibilité des personnes ciblées. » Louis Ravain Ingénieur des études et techniques de l’armement en formation à l’École nationale supérieure de techniques avancées Bretagne

Le général Bauer explique alors que le cerveau humain est « l’ordinateur le plus faiblement protégé par les antivirus ». L’élève polytechnicien, quant à lui, estime que l’homme est l’interface la plus facile à manipuler pour s’introduire dans un système informatique.

Le général Bauer a également présenté les cyberattaques majeures de ces dernières années, notamment le ver informatique Stuxnet. Ce ver, conçu pour s’attaquer aux centrifugeuses iraniennes d’enrichissement d’uranium, illustre la complexité de mener des actions dans le cyberespace. En effet, le ver informatique a été installé dans les systèmes iraniens en 2006 pour une attaque déclenchée en 2009. Il a donc fallu trois ans pour analyser les failles du système informatique et concevoir un assaut qui a mis le programme d’arme nucléaire iranien à l’arrêt pour plusieurs années.

« Cette attaque m’a stupéfait. C’est incroyable et je dirais même presque effrayant que les Iraniens ne se soient pas rendu compte de l’implantation du virus. Finalement, c’est une arme qui demande peu de moyens, mais procure des effets dévastateurs » Aspirant Elouan. En deuxième année à l’École de l’air et de l’espace

 

Ministère des Armées
17/03/2023

Légende de la photo : Le général Thierry Bauer s'est exprimé sur la diemension cyber dans les conflits actuels et futurs
Source de la photo : © Laura Garrigou / Ministère des Armées

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Source : www.asafrance.fr