DCNS : Le site de Lorient accélère la cadence

Posté le mercredi 01 avril 2015
DCNS : Le site de Lorient accélère la cadence

 par Vincent GROIZELEAU , Mer et Marine

Avec la mise en chantier le mois prochain de la première des quatre corvettes du type Gowind 2500 commandées par l’Egypte et la vente à ce pays de la frégate multi-missions (FREMM) Normandie, le site DCNS de Lorient va voir son outil industriel monter en puissance. Ou plutôt revenir à une situation proche de celle qui devait être la sienne avant que les restrictions budgétaires au sein du ministère de la Défense entrainent un étalement du programme FREMM.

La cession à la marine égyptienne de la Normandie, seconde frégate française de ce type, va entrainer la construction d’un bâtiment supplémentaire permettant à la Marine nationale de disposer d’ici 2019 de six FREMM, comme prévu par la loi de programmation militaire.

Suivant le nouveau planning fixé, la Provence, qui a débuté ses essais au mois d’octobre, devrait être livrée à la flotte française dès cet été, alors que la FREMM suivante, la Languedoc, mise à flot en juillet dernier, doit réaliser sa première sortie en mer d’ici la fin de l’année. En septembre, DCNS procèdera à la mise à flot de la quatrième FREMM française, l’Auvergne, en cours d’assemblage dans la forme de construction de Lorient. Là où le montage de la frégate suivante, la future Bretagne, a également débuté. La corvette égyptienne, dont la livraison est prévue à partir de l’été 2017, doit ensuite s’intercaler entre les FREMM, sachant que la découpe de la première tôle de la sixième frégate française n’est pas encore intervenue.

Pour mémoire, les trois autres Gowind 2500 doivent être réalisées en transfert de technologie par les chantiers égyptiens. Le contrat comporte néanmoins une option pour deux unités supplémentaires qui, si elle affermie, pourrait voir les cinquième et sixième corvettes construites à Lorient.

DCNS, qui espère toujours vendre des FREMM à l’export, notamment en Arabie Saoudite, doit également réaliser deux unités dérivées dédiées à la défense aérienne, les FREMM DA, dont la livraison est prévue en 2021/2022. Le contrat français, qui porte pour le moment sur un total de 11 bâtiments, sera réévalué fin 2016. Il est alors possible que la construction d’une à trois FREMM soit abandonnée au profit du nouveau programme des frégates de taille intermédiaire (FTI). Des unités appelées à remplacer les La Fayette à l’horizon 2025 et dont deux à cinq exemplaires seront réalisées en fonction du nombre final de FREMM, sachant que le Livre blanc sur la défense fixe à 15 le nombre de frégates de premier rang dont la Marine nationale doit disposer en 2025 : deux frégates du type Horizon, deux FREMM DA, six à neuf FREMM et deux à cinq FTI.

On rappellera que le site DCNS de Lorient, qui emploie 2200 personnes et fait vivre 800 sous-traitants, avait vu dans les années 2000 son outil industriel dimensionné pour livrer jusqu’à une FREMM tous les 7 mois (du temps où le programme portait sur 17 frégates de ce type). Une cadence largement ralentie, faisant que les capacités de production, même avec l’accélération de la cadence liée aux contrats égyptiens, sont encore loin d’être saturées.  

 Vincent GROIZELEAU

 

Source : Mer et Marine