Mort en service et pour la France du lieutenant-colonel Arnaud BELTRAME : Le sens d’un engagement.

Posté le dimanche 25 mars 2018
Mort en service et pour la France du lieutenant-colonel Arnaud BELTRAME : Le sens d’un engagement.

Apprenant l’épilogue de l’attaque de Trèbes par un fanatique musulman, nous reste, sans préjuger des mérites des autres protagonistes de cette tragédie, l’image magnifique d’un officier qui prend la place d’une femme otage.

Tout d’un coup, la réalité nous saute aux yeux dans tout ce qu’elle comporte de plus concret. Probablement parti remplir ses fonctions comme un vendredi ordinaire, un homme a été capable de réaliser à la perfection ce pourquoi il avait engagé sa vie et remplir sa mission en plénitude. Nous ignorons bien des détails et des circonstances exactes de son geste, mais la leçon est là.

Nous voilà tout d’abord rassurés. Il reste, en ces temps troublés de « déconstruction » et de mercantilisme étouffant, des hommes capables du meilleur. Tout sacrifier pour le premier venu et prêt à tout pour un idéal qui ne s’achète pas, qui ne se marchande pas et qui nous dépasse infiniment, ce n’est plus très courant. Préférer l’être à l’avoir, préférer la vertu à la médiocrité, tout perdre en un instant pour l’honneur, pour la gloire.

En sommes-nous encore capables ?

Alors qu’un quotidien fait sa une sur le sexisme imaginaire et la misogynie délirante qui seraient en cours parmi les officiers français jeunes et moins jeunes, il semble désormais que plus un seul de ses arguments ne soit recevable. Se substituant à la place d’une femme prise en otage, un officier supérieur prend en défaut et réduit à néant les calomnies de tous ces accusateurs antimilitaristes et autres féministes contrariées, à la une du matin. Préférer la galanterie à la goujaterie, choisir la place la moins confortable au risque de sa vie, par courtoisie, par éducation, ce n’est pas banal.

Y sommes-nous toujours prêts ?

Nous vient évidemment à l’esprit l’image de ce frère franciscain conventuel polonais qui s’offre de mourir à la place d’un père de famille, dans un camp de concentration, en 1941. Le martyr de saint Maximilien Kolbe trouve, ici, un écho huit décennies plus tard.

Et puisque l’éducation consiste avant tout à être à la perfection le personnage que l’on rêve de susciter, ce lieutenant-colonel aura certainement fait plus aujourd’hui pour la jeunesse du pays que tous les ministres de l’Éducation nationale réunis, fussent-ils efficaces. Qu’il en soit félicité !

Et alors qu’à peine terminant ces lignes parviennent les premières nouvelles de la gravité des blessures qui sont les siennes, le héros de cet assaut n’en retire que plus de mérite encore. Son courage nous oblige et nous réconforte.

Remerciements, compassion et fierté… merci, mon colonel !


Texte adressé par un correspondant de Christian ROGER
jumboroger.fr

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