DISCOURS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SUR LA DISSUASION NUCLÉAIRE

Posté le samedi 21 février 2015
DISCOURS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SUR LA DISSUASION NUCLÉAIRE

Extraits du discours sur la dissuasion nucléaire prononcé par monsieur François Hollande, président de la République, à Istres, auprès des forces aériennes stratégiques, le 19 Février 2015.…

 

...La possibilité de conflit étatique nous concernant directement ou indirectement, ne peut pas être écartée. Dans le domaine du nucléaire militaire, de nouvelles puissances sont apparues ces vingt dernières années. D’autres cherchent à émerger, et les Etats qui avaient été, jusqu’à présent, dotés d’arme nucléaire et qui professaient l’urgence de leur désarmement, ont même accru leur capacité avec le développement de nouvelles composantes nucléaires, ou la poursuite de production de matière fissile pour les armes.

...Certes, la France ne se sent pas directement agressée, elle n’a pas d’ennemi déclaré, mais nous avons vu, je le rappelais, au cours des douze derniers mois, la crise ukrainienne, la montée en puissance de Daesh, l’attaque informatique d’une ampleur inégalée contre SONY ; des surprises donc, voire des ruptures sont possibles. Et la réapparition d’une menace étatique majeure pour notre pays, ne peut être exclue.

...Alors en tant que chef de l’Etat, j’ai le devoir impératif de prendre ces menaces en compte, car rien ne doit atteindre notre indépendance. Le contexte international n’autorise aucune faiblesse. Et c’est pourquoi, le temps de la dissuasion nucléaire n’est pas dépassé. Il ne saurait être question, y compris dans ce domaine, de baisser la garde.Je vous l’ai dit, c’est ma responsabilité en tant que Président de la République, en tant que chef des Armées.

… La dissuasion nucléaire vise à protéger notre pays de toute agression d’origine étatique contre ses intérêts vitaux, d’où qu’elle vienne, et quelle qu’en soit la forme.…

...La dissuasion, c’est aussi ce qui nous permet de préserver notre liberté d’action et de décision en toute circonstance, parce que c’est elle qui me permet d’écarter toute menace de chantage d’origine étatique qui viserait à nous paralyser.…

...Nos forces nucléaires doivent être capables d’infliger des dommages absolument inacceptables pour l’adversaire sur ses centres de pouvoir, c'est-à-dire, sur ses centres névralgiques, politiques, économiques et militaires.

L’intégrité de notre territoire, la sauvegarde de notre population constituent le cœur de nos intérêts vitaux.

… Je ne peux exclure qu’un adversaire se méprenne sur la délimitation de nos intérêts vitaux. C’est pourquoi je veux rappeler ici, que la France peut, en dernier ressort, marquer sa volonté à défendre nos intérêts vitaux par un avertissement de nature nucléaire ayant pour objectif le rétablissement de la dissuasion.

… Nous participons au projet européen, nous avons construit avec nos partenaires une communauté de destin, l’existence d’une dissuasion nucléaire française apporte une contribution forte et essentielle à l’Europe.

… Mais notre dissuasion nous appartient en propre ; c’est nous qui décidons, c’est nous qui apprécions nos intérêts vitaux.

… Aujourd’hui, je réaffirme solennellement que la France n’utilisera pas d’armes nucléaires contre les Etats non dotés de l’arme nucléaire, qui sont parties au Traité de non-prolifération et qui respectent leurs obligations internationales de non prolifération des armes de destruction massive.

… La France ne participe pas aux mécanismes de planification nucléaire de l’OTAN et la France ne participera pas à ces mécanismes.

… C’est ce principe de stricte suffisance qui fonde aussi l’organisation de notre force de dissuasion.

… J’ai donc décidé de maintenir une composante océanique et, une composante aéroportée. Aucune n’est dédiée à l’atteinte d’un objectif qui lui serait propre. Toutes deux concourent à l’ensemble des missions de la dissuasion et c’est leur complémentarité qui permet au chef de l’Etat de disposer, à tout moment, de la gamme d’options nécessaires et suffisantes et de ne jamais être tributaire d’un seul type de moyens.

… La France ne produit pas et ne produira pas de nouveaux types d’armes nucléaires. Je voudrais donc saluer l’extraordinaire défi scientifique et technique que représente ce programme de simulation.

… La France a été exemplaire quant au volume de son stock d’armes, c'est-à-dire 300. Pourquoi 300 ? Parce que cela correspond à l’évaluation que nous faisons du contexte stratégique.

Sélection des extraits réalisée par l’ASAF (www.asafrance.fr )

 

 LIRE le texte complet du discours.