DRONES : Un œil américain dans l'armée de l'air française

Posté le samedi 24 avril 2021
DRONES : Un œil américain dans l'armée de l'air française

Dans certains secteurs clés, l'Hexagone - voire l'Europe - n'a pas la main. En matière de défense, les drones américains sont devenus indispensables aux forces françaises au Sahel.

Ce sont les yeux de l'armée de l'Air et de l’Espace au Sahel. Des yeux de cinq tonnes et vingt mètres d'envergure, capables de larguer des bombes GBU12 de 250 kilos pièce. Eux? Les drones MALE (moyenne altitude, longue endurance) Reaper, développés par l'américain General Atomics. Capables de voler 24 heures de suite au-dessus des théâtres d'opérations, ils sont devenus indispensables aux forces françaises pour traquer les groupes armés terroristes, et au besoin les neutraliser. Pour prendre le relais du drone Harfang, un appareil israélien francisé par Airbus, Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, s'était résolu en 2013 à l'achat en urgence de ces engins.

Comment la France a-t-elle pu rater le virage des drones de surveillance? La Cour des comptes a dressé en février 2020 un réquisitoire impitoyable sur ce raté majeur. Les magistrats citaient pêle-mêle des « résistances d'ordre culturel, en particulier au sein de l'armée de l'Air face à cette nouvelle concurrence aux avions pilotés, un manque de constance et de cohérence dans les choix industriels des pouvoirs publics, des rivalités entre industriels et une absence de vision stratégique du ministère ». De fait, la France et l'Europe se sont perdues, depuis les années 1990, dans une multitude de projets, parfois rivaux, qui n'ont finalement jamais vu le jour.

Vincent LAMIGEON
Source : extrait de la revue Challenges


 Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr
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Source photo : Ministère des Armées

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