ECONOMIE DE GUERRE : Les quatre engagements de Sébastien Lecornu

Posté le mardi 20 septembre 2022
ECONOMIE DE GUERRE : Les quatre engagements de Sébastien Lecornu

Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a rencontré les industriels de défense, ce mercredi 6 septembre à Balard. Objectif : optimiser les capacités de production, dans un contexte stratégique marqué par le retour de la guerre en Europe. Focus sur les quatre engagements du ministre pour produire plus et plus vite.

Dans le triptyque développé par le ministère des Armées pour qualifier l’évolution du contexte stratégique (compétition, contestation, affrontement), la guerre en Ukraine a fait basculer la France dans le niveau d’alerte « contestation ». Cette évolution de la menace implique une nécessaire adaptation de notre outil de production.

A l’inauguration du salon Eurosatory au mois de juin dernier, puis pendant son discours de Brienne du 13 juillet, le Président Macron a demandé au ministère des Armées de voir comment l’industrie française de défense pourrait produire plus et plus vite tout en maîtrisant les coûts de production.
Cette table ronde d’un format inédit qui réunissait les industriels de défense, les chefs d’état-major des armées, le délégué général pour l’armement et le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale avait pour objectif d’engager une réflexion collective sur le sujet.
Elle a également été l’occasion pour le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, de prendre quatre engagements devant les dirigeants de la base industrielle et technologique de défense (BITD), pour les aider à atteindre l’objectif du produire plus et plus vite.
Pour le ministre, c’est l’autonomie stratégique de la France et sa souveraineté en matière d’armement qui est en jeu.

Engagement N°1 : simplifier l’expression de besoin
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Pour réussir le triple défi du produire plus, plus vite et avec un budget maîtrisé, le ministre souhaite que les expressions de besoin émises par le ministère s’intéressent autant aux capacités de production qu’aux questions de conception de programme. Si l’accent sur l’innovation doit être maintenu, il ne doit pas empêcher la rusticité. Pour répondre aux besoins de massification, la Direction générale de l’Armement (DGA) et les armées doivent formuler des demandes plus simples à réaliser. Chaque option sur un équipement est un obstacle à la vitesse de fabrication.

Engagement N°2 : simplifier les procédures administratives

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La table ronde a été l’occasion pour le ministre de rappeler une évidence : « La culture du risque en temps de guerre ne pourra pas être la même qu’en temps de paix. » Depuis le 24 février dernier, les notions de risques et de dangers ont considérablement évolué et obligent à un changement d’approche. En ce sens, le ministre estime qu’une simplification des procédures administratives pour les industriels est devenue indispensable. Le délégué général pour l’armement (Emmanuel Chiva) et le directeur général adjoint de la DGA (Thierry Carlier) ont reçu un mandat pour formuler avec les industriels, un processus de simplification de procédure qui ne négligerait pas les exigences de qualité.

Engagement N°3 : mettre en place un agenda de relocalisation
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Pour préserver la souveraineté de la France en matière d’armement, le ministre a rappelé aux industriels qu’ils devaient désormais être très attentifs à la question de leurs sous-traitants, situés en dehors du territoire national voire en dehors de l’UE. La crise du COVID nous a montré que tout ce qui n’était pas produit sur notre territoire et à minima sur le territoire européen ne pouvait être considéré comme un approvisionnement sécurisé. Sébastien Lecornu a donc exprimé son souhait d’établir avec les industriels, un agenda de relocalisation pour ne pas être dépendant d’un savoir-faire étranger et pour protéger le savoir-faire français.

Engagement N°4 : changer d’approche sur la gestion des stocks 
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La guerre en Ukraine révèle l’importance des stocks, notamment en munitions, dans le cadre d’un conflit de haute intensité.  Le sujet s’impose donc en tête des priorités du ministre dans le passage à une économie de guerre. Pour répondre à ce nouveau défi, les armées françaises vont reconstituer leurs stocks de munitions, qui seront désormais évalués pour répondre à l’hypothèse d’un engagement majeur. Par ailleurs, le ministre a demandé aux industriels de s’organiser pour constituer des réserves de matière première et ainsi être en mesure de répondre efficacement aux commandes du ministère. A ce sujet, la mutualisation des stocks entre les entreprises de la BITD est d’ailleurs à l’étude.

De leurs côtés, les industriels se sont également engagés sur des accélérations de production significatives, concernant les matériels prioritaires. Ainsi, les obus de 155 mm pourront être livrés en trois mois au lieu de neuf. Le canon Caesar, qui demandait plus de 30 mois de conception auparavant, contre 24 mois aujourd’hui, sera bientôt produit en seulement douze mois.

A noter qu’une prochaine réunion d’étape se tiendra en octobre entre le ministre des Armées et les industriels.

 

Ministère des Armées



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Source : www.asafrance.fr