ENERGIE : Un repreneur pour le nucléaire d’Alstom ?

Posté le mardi 12 février 2019
ENERGIE : Un repreneur pour le nucléaire d’Alstom ?

Et si ALSTOM, l’ancien fleuron de l’énergie vendu à l’américain General electric (GE) en 2014, revenait en partie sous le pavillon français ? C’est avec ce projet que Frédéric Pierucci, ex-cadre dirigeant du groupe, a été reçu à Bercy le 5 février.

Emprisonné aux Etats-Unis pendant plus de deux ans pour « corruption », à la suite d’une enquête de la justice américaine sur Alstom, Pierucci n’a plus qu’une idée : racheter l’activité nucléaire d’Alstom. « J’y songe depuis mon retour en France fin septembre et ai pris des contacts pour organiser un tour de table ». « En vendant, nous avons renoncé à notre souveraineté sur la maintenance de nos 58 unités nucléaires, il est temps de la recouvrer ».

La démarche de l’ancien dirigeant aurait recueilli de nombreux soutiens politiques et économiques. A Bercy, où il a été entendu par un conseiller de B.  Le Marie, on temporise : « Il n’y a pas encore un projet concret. Voyons comment cela évolue ».

 

 

Un enjeu de souveraineté

D’abord logé dans l’une des trois co-entreprises créées en juin 2014, le nucléaire a été cédé à GE  le 2 octobre 2018 pour 2,6 milliards d’euros, avec les deux autres participations d’Alstom. « Mais l’Etat conserve une “golden share”  (action spécifique, de référence) sur la JV nucléaire pour respecter ses privilèges de souveraineté, il a donc la clef pour autoriser une éventuelle cession » souligne F.  Pierucci.

Aujourd’hui GE assure l’entretien et le renouvellement des turboalternateurs de toutes les centrales française, la production des turbines Arabelle pour les réacteurs EPR et la fourniture des turbines de propulsion des quatre sous-marins lanceurs d’engins et du porte-avions Charles-de-Gaulle. L’activité occupe 3 000 salariés sur tout le territoire et notamment sur le site de Belfort.

G.E. pourrait être tenté de s’en délester. Il a essuyé de lourdes pertes et n’a créé en France que 25 emplois nets, au lieu des 1 000 promis lors du rachat en 2015. Les 3 000 recrutements effectués par l’américain ont été compensés par des suppressions de postes. Faute d’avoir tenu sa promesse fin 2018, il vient d’officialiser le versement d’une pénalité de 50 millions d’euros, comme le prévoit le contrat passé avec l’Etat.

 

JDD 10.2.2019

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr
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Source : www.asafrance.fr