INDUSTRIE : Le futur porte-avions commence à s’esquisser

Posté le dimanche 31 mai 2020
INDUSTRIE : Le futur porte-avions commence à s’esquisser

L’heure de la décision approche pour le successeur du Charles de Gaulle. Début juillet, lors d’un Conseil de défense, le chef de l’État, Emmanuel Macron, devra prendre des décisions sur le porte-avions de nouvelle génération (PANG). Les études préliminaires doivent « permettre des choix d’architecture majeurs », a souligné la ministre des Armées, Florence Parly, vendredi à Brest.

Le mode de propulsion du futur porte-avions français, nucléaire ou classique, n’est pas encore tranché formellement, mais la première option tient la corde. Pour les industriels, c’est la condition du maintien d’une compétence essentielle, même si le coût et le temps de livraison du PANG sont rallongés. Le tonnage du bâtiment est en revanche quasiment certain : 70 000 tonnes. Le porte-­avions sera dimensionné pour emporter le Scaf, le système de combat aérien du futur. Le principe de catapultage et de bras d’arrêt des avions, comme c’est le cas sur le Charles de Gaulle, sera conservé pour maximiser la capacité d’emport des appareils.

Premiers essais en 2036 

Anticipant le calendrier du président, la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé la semaine dernière que les premiers essais pour le PANG débuteront en 2036, pour une mise à l’eau en 2038. L’échéance correspond à la fin de service du Charles de Gaulle : la durée de vie de chaufferie nucléaire du porte-avions était prévue pour 40 ans, même si elle pourra être théoriquement prolongée.

En réaffirmant son intention de construire le PANG, le gouvernement entend aussi soutenir les Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire. La crise économique post-Covid s’y annonce rude avec la probable annulation de commandes de paquebots. L’engagement de l’État sur un projet à plusieurs milliards d’euros est une bouée de sauvetage et une part du « plan de relance » via l’industrie de défense que soutient la ministre. Mais il faudra attendre la correction de la loi de programmation militaire pour que les premiers budgets prévus pour les études soient inscrits.

« Brest contribuera à la conception du porte-avions », a-t-elle aussi promis vendredi, alors qu’elle présentait en Bretagne le nouveau système de lutte antimines marines. Florence Parly a annoncé la commande de quatre systèmes de drones antimines franco-britannique SLAMF.



Nicolas Barotte
Le Figaro

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

Source : www.asafrance.fr