EQUIPEMENT : Le sous-marin nucléaire d’attaque Perle enfin réparé

Posté le samedi 19 novembre 2022
 EQUIPEMENT : Le sous-marin nucléaire d’attaque Perle enfin réparé

 Après deux ans de péripéties,
le sous-marin Perle va pouvoir entamer sa remontée en puissance

 

Le bout du tunnel n’est désormais plus très loin pour le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Perle, qui n’a pas plus été engagé en opération depuis près de trois ans.

 

En effet, mis en indisponibilité pour entretien et réparations [IPER] en 2020, il avait été victime d’un incendie au niveau de sa proue, alors qu’il était en cale sèche, à Toulon. Son avenir étant alors compromis, des études réalisées par le Service de soutien de la Flotte [SSF] et Naval Group arrivèrent à la conclusion qu’il était possible de le réparer en « cannibalisant » le SNA « Saphir », alors en attente d’être « déconstruit » à Cherbourg.

Cette opération consista à remplacer la proue de la Perle par celle du Saphir. Ce qui ne fut pas simple. Ayant été minutieusement préparée par Naval Group grâce à l’aide de jumeaux numériques, cette « hybridation » de deux SNA exigea 100’000 heures d’études et plus de 250’000 de travail.

À l’issue de ce chantier, la Perle quitta Cherbourg avec 68 tonnes de plus et une coque plus longue d’environ un mètre. De quoi permettre d’aménager deux nouveaux locaux à son bord. Ayant retrouvé Toulon pour reprendre les travaux prévus dans le cadre de son IPER, le sous-marin connut un nouveau « coup de chaud » en septembre, avec une combustion sans flamme détectée au niveau d’un réfrigérateur situé dans sa proue, ce qui déclencha le Plan d’urgence interne [PUI]. L’intervention rapide des marins pompiers permit d’éviter une nouvelle déconvenue.

Cela étant, cet incident n’a pas eu de conséquence sur la suite du chantier. Et, le 17 novembre, le SNA Perle a pu sortir de son bassin, sous la responsabilité de son équipage « bleu ».

« La sortie de bassin du SNA est un jalon important de l’IPER du sous-marin dans la perspective de son retour dans le cycle opérationnel », a souligné la Marine nationale, via un communiqué. Et elle marque le début de sa remontée en puissance…

D’abord, des essais à quai seront effectués, ce qui pourrait donner lieu à des retours au bassin afin d’apporter d’éventuelles corrections. Puis sa chaufferie nucléaire sera remise en route, en déclenchant la réaction en chaîne de fission de l’uranium dans le cœur de son réacteur. Suivront ensuite de nouveaux essais à quai et en mer… Et ce n’est qu’au terme de ceux-ci que la Perle pourra reprendre son cycle opérationnel. Ce qui devrait être le cas d’ici l’été 2023. En attendant, l’équipage bleu s’entraîne et entretient ses qualifications grâce aux simulateurs de l’École de navigation sous-marine de Toulon.

À noter que le second SNA de la nouvelle classe Barracuda [ou Suffren], le Duguay-Trouin, devrait également être remis à la Marine nationale l’an prochain. Ce qui n’empêchera pas une rupture temporaire de capacité, comme l’avait expliqué l’amiral Pierre Vandier, son chef d’état-major, lors d’une audition parlementaire, en juillet dernier. « On va descendre à quatre SNA pour les deux prochaines années, compte tenu du rythme de réparation des cinq sous-marins que nous détenons et des livraisons des suivants », avait-il en effet déclaré.

 


Laurent LAGNEAU

Opex360.com
18/11/2022

 Photo : Compte Twitter de la Marine nationale


 
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Source : www.asafrance.fr