GEOPOLITIQUE : L'avenir de l'engagement des États-Unis au Moyen-Orient vu par les experts américains
Introduction.
Après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, le Congrès américain lança une autorisation pour l’utilisation de la force militaire (2001 Authorization for Use of Military Force, AUMF), qui permit au président, George W. Bush, de lancer des opérations militaires « contre les nations, organisations ou personnes ayant planifié, autorisé, commis ou aidé » ces attaques.
Depuis l’ère Obama, l’empreinte militaire des États-Unis dans la région s’est considérablement réduite, Washington se tournant plutôt vers l’Indo-Pacifique. Ainsi, la présence militaire américaine (qui se concentre principalement au Qatar, au Bahreïn, au Koweït, en Arabie saoudite, en Turquie, en Afghanistan et en Irak) a progressivement diminué, passant de 70 000 troupes en 1990 à environ 30 000 juste avant le retrait d’Afghanistan et 16 000 après le retrait.
Le mandat de Donald Trump, marqué par une double politique de pression maximum sur l’Iran et de soutien sans limites aux alliés (Arabie saoudite, mais surtout Israël), recentre l’action américaine sur ses priorités essentielles sans pour autant afficher une position claire sur les différents conflits qui traversent la région. L’enjeu actuel de l’engagement américain est de faire en sorte de continuer à protéger les intérêts économiques, politiques et diplomatiques des Etats-Unis, sujet aux concurrences géopolitiques et aux instabilités. En effet, la chute des prix du baril de brut, les guerres civiles et d’influence (Syrie, Libye, Yémen…), la menace terroriste, les révoltes populaires et la crise sanitaire menacent ces intérêts.
L’engagement des Etats-Unis au Moyen-Orient (que l’on peut plus ou moins résumer à la région du Levant et du Golfe) a beaucoup évolué depuis la fin de la Guerre froide, passant d’un interventionnisme politico-militaire à un repositionnement plus complexe et nuancé aujourd’hui. Comment alors les experts américains analysent-ils l’action des États-Unis au Moyen-Orient depuis une dizaine d’années? De quel désengagement et de quel engagement parle-t-on?
La présente note vise à mettre en avant les débats des experts américains relatifs à la stratégie politique et militaire actuelle des États-Unis au Moyen-Orient, ainsi que leur influence réelle sur la scène régionale. Il s’agira de mettre en lumière la perspective américaine sur le sujet afin de comprendre comment le changement de stratégie politique, commerciale et militaire qui sera ici traité est perçu par les analystes, les chercheurs et les journalistes américains afin de comprendre quelle stratégie est prônée par les principaux centres de réflexion aux Etats-Unis. Cette analyse permettra de situer où en est la politique américaine dans les principaux domaines où elle à l’œuvre au Moyen-Orient : antiterrorisme (la « guerre contre la terreur »), maintien de la paix et de la stabilité (les États-Unis comme « gendarmes du monde »), enjeux commerciaux (vente d’armement, protection de l’accès aux voies maritimes stratégiques, etc.). Pour ce faire, la note commencera par décrypter l’évolution de la stratégie de Washington qui a conduit à un désengagement militaire progressif, pour ensuite souligner les intérêts vitaux qui sous-tendent toujours l’implication des États-Unis au Moyen-Orient ; elle analysera enfin le repositionnement de la politique étrangère américaine dans le cadre d’un nouveau rapport de force dans la région.
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Tilila Sara BAKRIM
Assistante de recherche
Source : Fondation pour la recherche stratégique
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