Grande Guerre, Souvenir Français et religion.

Posté le vendredi 30 novembre 2018
Grande Guerre, Souvenir Français et religion.

La guerre, Le Souvenir Français et la religion constituent un triptyque aux multiples interactions. Le Souvenir Français est une association apolitique et areligieuse.

Derrière cette déclaration de principe se cache une pratique d’ouverture aux religions.

Créé en 1887 afin de sauvegarder les tombes des combattants français de la guerre de 1870-1871, Le Souvenir Français a dès l’origine intégré dans sa réflexion le rôle des religions. Gérer les tombes ne se comprend en effet pas sans y inclure pour les familles qui le souhaitent une dimension religieuse. Cette intégration du « religieux » se traduit en particulier par la présence au sein du conseil d’administration de l’association des quatre représentants des cultes majoritaires en France.


- Le père Cédric Burgun, curé de Metz et vice-doyen de la Faculté de Droit canonique de L’Institut Catholique de Paris.
- Monsieur Anouar Kbibech, vice-président du Conseil français du culte musulman et président du Rassemblement des Musulmans de France.
- Le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France.
- Le grand-rabbin Haïm Korsia, Grand-Rabbin de France.

Chacun d’entre eux anime la cérémonie cultuelle organisée chaque année dans le cadre du Congrès national du Souvenir Français.

Rien d’étonnant donc que Le Souvenir Français ait depuis l’origine sauvegardé de nombreux sites à connotation religieuse.
Cela a été rappelé par la sauvegarde de la statue « de la Jeanne » à Mesnil-sur-Bellevitte dans les Vosges (projet qui a reçu le prix du public du magazine Le Pèlerin) ainsi que de l’important projet de rénovation de la chapelle du Souvenir Français sur les communes de Rancourt et de Bouchavesnes (Somme).

En ce mois de décembre, dont Noël sera le point d’orgue, et en cette fin de centenaire, nous avons souhaité rappeler le rôle de la religion dans la Grande Guerre. Alors que la France venait de vivre un intense temps de séparation entre l’Eglise et l’Etat en 1905, la Grande Guerre a remis la religion au centre des préoccupations de nombreux combattants, ce qui justifia en 1920 la création d’une journée commémorative nationale en faveur de Jeanne d’Arc et qui surtout se manifesta par la multiplication des cérémonies religieuses dans les communes de France lors de l’inhumation des combattants Morts pour la France. C’est de cette histoire que se fait l’écho notre Lettre d’information de décembre. Depuis l’origine de l’homme la mémoire funéraire ne peut pas en effet faire l’impasse sur le religieux.
 

Serge BARCELLINI
Contrôleur Général des Armées (2s)
Président Général de l'association "Le Souvenir Français"

Source : www.asafrance.fr