IN MEMORIAM : Il y a 70 ans à Gaza ....

Posté le mardi 28 août 2018
IN MEMORIAM : Il y a 70 ans à Gaza ....

 

 

 

Il y a 70 ans jour pour jour, le 28 août 1948 tombait le lieutenant-colonel Joseph QUÉRU alors qu’au cours d’une mission en qualité d’observateur militaire de l’Organisation des Nations-Unies pour la Surveillance de la Trêve (ONUST) en Palestine, il atterrissait à Gaza, dans le secteur tenu par les troupes égyptiennes. Il était tué avec son pilote le capitaine Pierre JEANNEL, bien que leur avion portât la marque distinctive de l’ONU.

 

 

 

 

 

 

joseph queru pierre jeannel

 

 

 

Né le 18 février 1899 à la Suze-sur-Sarthe, Joseph Quéru s’engage pendant la Grande Guerre dans l’armée le jour de ses 17 ans, le 18 février 1916. Blessé dans la Somme, il est décoré de la Croix de guerre 1914- 1918. Arabisant, il sert ensuite pendant dix ans au Levant. En juin 1940, il est fait prisonnier, s’évade et gagne l’Afrique du Nord où il sert jusqu’en 1944 dans un régiment de tirailleurs algériens.
Le 28 août 1948, il trouve la mort, à 49 ans, après s’être porté volontaire pour rejoindre le corps d’observateurs militaires, constitué par le Conseil de Sécurité de l’ONU le 29 mai 1948, afin d’assister le Médiateur et la Commission de la trêve en Palestine. Ses obsèques furent célébrées, le 20 septembre 1948, en la cathédrale du Mans et un boulevard porte son nom au cœur de cette ville, préfecture de la Sarthe.


Né le 1er août 1920 à Paris, Pierre Jeannel s'engage le 1er octobre 1938 à l'École Spéciale Militaire de Saint Cyr. Nommé sous-lieutenant en septembre 1939, il est mis en route sur l'école de l'Air et obtient son brevet de pilote militaire en novembre 1939. Affecté aux formations de l'armée de l'Air au Levant au GC I/7, à Rayak (Bekaa au Liban) d’octobre 1940 à octobre 1941, il est rapatrié et affecté au GC II/8 à Marignane. En février 1943, il quitte la France par l'Espagne et se retrouve poursuivi pour désertion. Il arrive à Gibraltar et, en mars 1943, il signe son engagement dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL) à Londres. Il se porte volontaire pour le front de l'Est et rejoint le "Normandie" à Katiunki en août 1943. Affecté à la deuxième escadrille, il est abattu à l'occasion d'un combat aérien dans la région de Smolensk. Il parvient à sauter en parachute mais, sa toile déchirée, il se blesse grièvement. Après six mois de soins à l’hôpital de Moscou, il reprend sa place au régiment « Normandie-Niemen ». Nommé capitaine en juin 1944, il reprendra part aux combats, principalement en tant que pilote de liaison du Yak 6 de l'unité. Il remporte même deux victoires en combat aérien le 20 octobre 1944.
Le 28 août 1948, il perd la vie, à 28 ans, mis à la disposition de l'ONU en Palestine, son "Beechcraft" est touché par la DCA égyptienne. Son passager, le lieutenant-colonel Joseph Quéru et lui furent tués au sol par des Arabes fanatiques qui les prirent pour des Juifs. Il avait à son actif 1422 heures de vol dont 40 de guerre.

Il y a peu d’aussi nobles tâches que celle de maintenir la paix entre les hommes. Mais, au milieu des belligérants, même protégé par la neutralité, le médiateur risque sa vie.
Et c’est ainsi que ces deux officiers, non armés et désignés par la France au service du Médiateur des Nations Unies, ont donné, côte à côte, leur vie le 28 août 1948 sur le terrain d’aviation de Gaza.
Il n’est hélas, à ce jour, toujours pas acquis que ces deux officiers français, aux brillants états de service, voient leur mémoire dignement honorée lors de l’inauguration, du mémorial des soldats français morts en opérations extérieures, mémorial dont l’érection, décidée en 2011, est toujours ardemment attendue.

 

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

Source : www.asafrance.fr