INDUSTRIE: les frégates de défense et d'intervention de Naval Group

Posté le samedi 02 novembre 2019
INDUSTRIE: les frégates de défense et d'intervention de Naval Group

De nouvelles frégates high-tech pour la Marine


Naval Group a donné, jeudi 24 octobre, le coup d’envoi industriel du programme de Frégate de défense et d’intervention (FDI), avec la découpe de la première tôle, dans son chantier de Lorient. Cette étape importante a lieu en présence de Florence Parly, ministre des Armées, ainsi que des représentants de la Marine nationale et de la Direction générale de l’armement (DGA). La première des cinq frégates, commandées en 2017, doit être livrée en 2023. Naval Group s’est ensuite engagé à livrer une FDI tous les dix-huit mois jusqu’en 2029.

Le démarrage de la construction des navires constitue une bonne nouvelle pour la région Bretagne, le chantier de Lorient, Naval Group et ses sous-traitants. Mais aussi pour les partenaires du programme FDI, de Thales au missilier MBDA en passant par leur écosystème de sous-traitants établi sur tout le territoire. Au total, chaque frégate représentera 1,82 million d’heures de travail, sans oublier le million d’heures consacrées, en amont, aux études de faisabilité. Il s’agit d’un programme majeur pour soutenir l’emploi et maintenir les compétences dans la filière. Chez Naval Group, 500 personnes travailleront à temps complet sur ce programme dans le seul site de Lorient.

Avec ces 5 FDI, la « Royale » poursuit le renouvellement de sa flotte de surface, qui comptera à terme 15 frégates de premier rang, dont 8 grands navires multi-missions (FREMM ; 6 ont déjà été livrées), ainsi que 2 frégates de la classe Horizon. Moins imposantes que les FREMM, les FDI en sont le prolongement, dans la classe des 4 000 tonnes. Ces frégates agiles et polyvalentes embarqueront 125 marins et auront la capacité d’accueillir 28 passagers de plus, par exemple des officiers d’état-major, des formateurs ou encore des forces spéciales.

Leurs missions seront variées : protection du groupe aéronaval qui accompagne le porte-avions Charles-de-Gaulle ou d’autres navires tels que le porte-hélicoptères Mistral ; lutte sous-marine, de surface et aérienne… « Elles intègrent “nativement” les menaces cyber et asymétriques, qu’elles peuvent détecter et combattre », souligne Hervé Boy, responsable de la promotion des navires de surface de Naval Group. Premier navire de combat 100 % numérique jamais conçu par un leader européen du naval de défense, pour la Marine française, la FDI est un concentré high-tech. Développé avec les outils numériques (maquette digitale 3D notamment), ce navire embarque deux data centers dotés de systèmes de combat ou encore de conduite du navire virtualisés ainsi qu’une maintenance prédictive intégrant de l’intelligence artificielle (IA). Grâce à son nouveau système de vision à 360 degrés (contre 230 degrés sur les frégates de génération précédente) doté d’IA, la FDI disposera d’une capacité de surveillance et de détection de signaux faibles d’événements anormaux dans son environnement 24 h/24.

Ces frégates seront lourdement armées : torpilles, leurres acoustiques, nouveau radar SeaFire, développé par Thales et déployé pour la première fois, missiles Aster… Elles pourront aussi embarquer en même temps un hélicoptère de transport NH90 et, demain, un HIL, le nouvel hélico des armées françaises dérivé du H160 d’Airbus, ainsi que le drone aérien de 700 kg, développé par Naval Group et Airbus. Une première dans la Marine.

Naval Groupe fonde de grands espoirs à l’international pour sa FDI. Commercialisée sous le nom de Belharra, la vague géante qui se forme l’automne au large d’Urrugne au Pays basque, elle coûtera moins cher que les grandes FREMM, tout en accomplissant les mêmes missions. Cela, pour un prix plus abordable - entre 600 et 700 millions d’euros - contre 800 à 1 milliard d’euros pour une FREMM sans armement.

 

Véronique Guillermard
Nicolas Barotte

Le Figaro

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

Source : www.asafrance.fr